Une cinquantaine de pèlerins iraniens retenus par les rebelles syriens ont été libérés en échange de plus de 2 000 personnes emprisonnées par le pouvoir iranien, tandis que l'émissaire international Lakhdar Brahimi doit s'entretenir demain avec des responsables russes et américains. Les rebelles syriens les accusent d'être membres des «Gardiens de la Révolution», l'armée d'élite du régime iranien. Téhéran avait affirmé, de son côté, qu'il s'agit de pèlerins et qu'il y avait parmi eux des militaires à la retraite. Après avoir mis en ligne, le 5 août, une vidéo montrant ces Iraniens enlevés près de Damas, les rebelles avaient menacé à deux reprises au moins de les tuer si l'armée ne se retirait pas de la périphérie de Damas. Des négociations menées sous l'égide de la Turquie et du Qatar se sont théoriquement conclues sur un accord pour la libération de 2 135 personnes détenues, dont certaines figures importantes, en échange des pèlerins Iraniens. Il s'agit du plus important échange de prisonniers depuis le début du conflit syrien, et pour la première fois le régime syrien a procédé à des libérations de détenus pour libérer des ressortissants de pays tiers. Le nombre important de libérations consenties par le régime semble indiquer son attachement au maintien de bonnes relations avec Téhéran. La Syrie a basculé dans la guerre civile après que la révolte se soit militarisée et que l'opposition armée se soit fourvoyée avec des forces étrangères. Plus de 60 000 personnes sont mortes depuis mars 2011, selon l'ONU. Pour tenter de mettre un terme à ces violences, qui ont fait 83 morts rien que dans la journée du mardi, Moscou a annoncé une rencontre vendredi entre Brahimi et des dirigeants américains et russes. Washington réclame le départ du président Bachar al-Assad, refusant de facto une solution politique et faisant se perpétuer une situation de guerre interne destructrice. La partie américaine sera représentée à ces nouveaux entretiens par le secrétaire d'Etat adjoint William Burns. La perspective d'une nouvelle rencontre entre Russes et Américains et l'émissaire international, avait été évoquée la semaine dernière à Washington, après que Brahimi ait déclaré mettre sur la table un nouveau plan de règlement du conflit. Ces nouveaux pourparlers interviennent après la proposition par Bachar al-Assad d'un plan de sortie de crise, qui a d'ailleurs été promptement rejeté par l'opposition. Les centaines de milliers de réfugiés ayant fui les violences en Syrie affrontent, dans des abris de fortunes, dans les pays voisins, une violente tempête doublée d'inondations. R. I.