Les instances syndicales de l'Union générale des travailleurs algériens (Ugta) ont suspendu, jeudi dernier, de leur fonction, quatre syndicalistes relevant de la section syndicale de Sonatrach-DP de Hassi R'Mel. Il leur est reproché d'avoir violé le règlement intérieur de l'Ugta. Cette décision, à effet immédiat, a été prise en catimini, nous confie une source syndicale. Elle a provoqué colère et consternation dans le milieu des travailleurs du site. Les quatre syndicalistes visés, le sont pour avoir mené le mouvement de protestation de 2011, une action qui avait suscité la réaction de la direction de Sonatrach. L'actuelle section syndicale, censée représenter un effectif de quelque 3 000 employés, se retrouve dans une situation de blocage qui l'a plongée dans une profonde léthargie, ce qui a créé des dissensions interminables en son sein, ajoute notre source. Les syndicalistes suspendus, l'ont été, en fait, suite à la diffusion d'un document dans lequel ils affichent leur intention de «se démarquer» des instances syndicales de l'Ugta. Il s'agit d'un courrier qu'ils ont adressé, fin décembre 2012, à la centrale syndicale que dirige Abdelmadjid Sidi Saïd. Ce document n'a pas produit un retour d'écoute favorable. Selon la même source, l'indifférence de la centrale syndicale Ugta et l'ingérence de l'administration dans les affaires syndicales, entre autres, sont à l'origine des dissensions qui continuent de miner la section syndicale Ugta de Sonatrach-DP de Hassi R'Mel. Cette dernière a brillé par son «immobilisme complice», depuis son installation, relève notre source. Se disant «soucieux de la préservation des intérêts des travailleurs», les syndicalistes suspendus ont manifesté leur intention de se démarquer des structures de l'Ugta, pour se consacrer, désormais, à l'action syndicale sur le terrain, comme ils l'ont fait en 2011 au côté des travailleurs, pour faire barrage à leurs détracteurs qu'ils qualifient de «pseudo syndicalistes» qui ont confisqué leur combat pour la dignité, souligne cette source syndicale. Convaincus de leur action, ils reprochent aux unions de wilaya et locales des pratiques de «marginalisation», de «régionalisme» et de «discrimination», et d'exceller dans la politique de «la division». Considérant que la décision de suspension «est une provocation de plus», ils comptent d'ores et déjà investir davantage le terrain pour la constitution d'un comité de participation à la Sonatrach, à l'instar de sa filiale l'Engcb, conformément à la législation et la réglementation en vigueur Y. S.