Le pain et le lait, deux produits fortement consommés en Algérie subissent régulièrement des tensions. Ce qui pénalise les consommateurs. Il y a d'un côté la revendication des boulangers à faire augmenter le prix de la baguette de pain dont le poids a déjà subi une réduction et de l'autre côté il y a les crises cycliques de la filière lait. Pour le pain, même si le ministre du Commerce, Mustapha Benbada et la Fédération nationale des boulangers ont assuré que les prix ne seront pas augmentés, la tension est toujours perceptible. La sortie de l'association des boulangers d'Oran la semaine dernière est venue rappeler que le débat n'est pas encore clos et que la question de la révision des prix fait toujours partie des préoccupations des boulangers qui demandent une augmentation de la marge bénéficiaire, pour compenser les différentes charges liées à la préparation de cet aliment de base. Une doléance à laquelle répondra le ministère du Commerce, en mars prochain, en même qu'aux autres revendications. En attendant, il est utile de noter que la vente du pain continue à se faire dans des conditions d'hygiène lamentables, même à l'intérieur des boulangeries. Le prix subventionné de 8,50 dinars est également loin d'être respecté. Ce constat ne fait que montrer l'absence des services de contrôle sur le terrain. Un contrôle qui fait par ailleurs défaut dans le segment distribution du lait pasteurisé en sachet (LPS). Sinon comment expliquer qu'une grève de trois jours des 530 travailleurs de la laiterie Colaital de Birkhadem crée une pénurie de lait à Alger. Une pénurie qui n'a rien à voir avec la disponibilité de la matière première mais qui trouve son origine dans le manque d'organisation dans la distribution. Le fait que le groupe industriel du lait (Giplait) couvre plus de la moitié de la demande, avec une production de 400 000 litres par jour pour la seule usine de Birkhadem, ne devrait expliquer cette pénurie dans le grand Alger où ils sont entre 90 et 100 distributeurs à livrer le lait pasteurisé au profit de Colaital. Où sont passés les distributeurs qui travaillent avec le privé dans ce cas ? Des interrogations qui viennent rappeler que le manque de contrôle et de régulation dans un marché laissé au dictat des distributeurs ne fait que créer des tensions pour des produits, comme le lait en sachet, qui connaissent une forte demande. Une grève comme celle qui a touché Colaital, ces trois derniers jours, n'aurait pas eu d'impact sur le consommateur si le privé était bien organisé en matière de distribution et s'il avait pris l'initiative d'augmenter ses capacités de distribution dans de telles circonstances. Et dire qu'un appel avait été lancé en 2010 par le ministère de l'Agriculture en direction des opérateurs désireux de participer au programme de fabrication LPS conditionné. Les laiteries avaient été sollicitées à participer au programme d'intérêt général de couverture du marché national en LPS. Cependant, la participation se fait attendre, de même pour les outils de régulation efficaces. Que ce soit pour le lait, pour le pain ou pour d'autres produits de large consommation, c'est le problème de la régulation qui facilite les situations de tension. Ces anomalies surviennent été comme hiver. S. I.