Dans son combat pacifique et légitime pour la liberté et l'indépendance, le peuple du Sahara occidental gagne chaque jour la sympathie active de l'opinion publique internationale. Aux quatre coins du monde, des pressions insistantes sont exercées au quotidien sur les gouvernements pour reconnaître la RASD. Si la majorité des Etats africains, unanimes sur le bien-fondé de la cause sahraouie, avaient établi de longue date des relations diplomatiques avec la jeune république, de nombreux pays réticents en Europe, en Asie ou en Amérique œuvrent, désormais, dans le même sens en appuyant l'option du référendum d'autodétermination tel que stipulé dans les résolutions onusiennes. En renonçant à l'action militaire en 1991, le Polisario avait fait un choix stratégique qui lui a permis de marquer de nombreux points et d'acculer l'occupant marocain dans ses derniers retranchements. La dynamique des organisations civiles de ce pays opprimé et la qualité de ses soutiens dans le monde ont énormément contribué à raffermir ce vaste mouvement de solidarité agissante en sa faveur. Rien n'échappe aux ONG de plus en plus nombreuses à dénoncer la violation des droits de l'Homme et le pillage des richesses naturelles dans les territoires occupés, pour mettre en exergue le caractère impérialiste de la présence marocaine. Ce vent de liberté souffle présentement sur la Norvège, où plus d'une quinzaine d'organisations, représentant tous les segments de la société norvégienne, incitent leurs dirigeants à établir des relations diplomatiques avec la RASD car, disent-elles, «il est temps que la Norvège rejoigne la communauté internationale qui a clairement affiché son soutien à la lutte du peuple sahraoui pour son indépendance et son droit à l'autodétermination». Partis politiques, syndicats, associations de jeunes et collectifs d'étudiants animent cette alliance qui réclame aussi que des pressions soient exercées sur le Maroc pour l'amener à se plier aux exigences de la légalité internationale. De tels mouvements, de plus en plus larges et fédérateurs, montent au créneau dans de nombreux pays occidentaux comme les Etats-Unis d'Amérique, l'Espagne ou même la France qui passe pour le principal allié du royaume alaouite sur ce dossier. «L'œuvre des médias sur la question sahraouie suscite le ralliement d'autres pays à la cause juste de notre combat. Tous les jours, la résistance sahraouie devient de plus en plus forte, s'agrandit et s'élargit. Au sein même de la société marocaine, il y a maintenant une prise de conscience et les citoyens marocains commencent à comprendre qu'il s'agit bien d'une entreprise coloniale engagée par leur gouvernement», note Mohamed Abdelaziz, le président de la RASD, en marge de la 34ème édition de la Conférence européenne de coordination et d'appui au peuple sahraoui qui s'est tenue ces derniers jours à Valence (Espagne). Ainsi acculé de toutes parts, le roi du Maroc tente vainement de faire diversion en se retournant vers l'Algérie qu'il accuse de tous les maux. Dans ses multiples sorties médiatiques, Mohammed VI insiste notamment sur la réouverture inconditionnelle des frontières terrestres entre les deux pays, et parle vaguement de la construction maghrébine en esquivant sciemment les préalables de cette intégration, dont l'Algérie demeure le principal, sinon l'unique, promoteur. Le passage de Zoudj Bghal, véritable plaque tournante de trafics en tous genres (armes, drogues et carburants), constitue en effet une soupape de secours au souverain alaouite qui fait face à une crise socioéconomique interne asphyxiante. Mais est-il besoin de souligner que l'intégration maghrébine passe inéluctablement par la pacification et la sécurisation totales de la région. La résolution durable du conflit sahraoui constitue en ce sens une exigence à la redynamisation réelle de l'UMA. La communauté internationale et les peuples maghrébins ont finalement compris que la prospérité tant souhaitée par tous passe justement par le règlement de ce conflit qui «fête» ces jours-ci son 34ème anniversaire. Le Maroc, seul obstacle à ce happy end, saura-t-il tenir encore longtemps face à cette pression internationale ? Rien n'est moins sûr ! K. A.