Un rassemblement pacifique composé d'artistes et d'anciens étudiants de l'Institut supérieur des métiers des arts du spectacle et de l'audiovisuel (Ismas) s'est tenu tout au long de la journée d'hier, devant l'établissement, à Bordj El-Kiffan. Ce sit-in est intervenu suite à l'annonce de la fermeture de l'Ismas, mercredi dernier, par le ministère de la Culture. Cette décision extrême du département de Khalida Toumi a suscité un élan de solidarité envers les étudiants via les réseaux sociaux, mais aussi une grande colère de la part des grévistes qui maintiennent leur position dans cette grève de la faim et ils sont “résignés" à squatter les lieux, jusqu'à obtenir gain de cause. “Khalida Toumi a envoyé ses émissaires pour parler de nationalisme ! Dans leur discours, ils voulaient seulement intimider ces jeunes qui ne demandent que leur droit", nous a confié un ancien étudiant, Idir Benaïbouche, présent sur les lieux. Et d'insister : “Nous ne bougerons pas d'ici. S'il le faut, on viendra tous les jours." Tout en indiquant sur ses camarades en grève : “Tous les étudiants sont mobilisés et ils ne baisseront pas les bras. Les policiers ne sont pas venus pour les faire sortir. Cela prouve que Khalida Toumi ne tient jamais à ses promesses, qu'elles soient bonnes où mauvaises !" Ce n'est qu'au bout du quatrième jour de la grève de la faim que le ministère a daigné faire une approche pour “dévoiler la décision de geler toute activité pédagogique de l'institut et de renvoyer les étudiants dans les 24h à venir". Cette manière d'agir n'a pas découragé les grévistes qui ont investi la cour de l'établissement sous un froid glacial. “Jeudi dernier, trois étudiants ont été évacués à l'hôpital. Seuls les médecins ont le droit d'accéder à l'Ismas", a-t-il indiqué. Pour rappel, le mouvement de grève a commencé à l'Ismas, les 21 et 22 janvier dernier. Le directeur a réagi “en poursuivant les grévistes en justice pour absentéisme et il a traduit 86 élèves en conseil de discipline. La tyrannie de Benmahdjoub s'est poursuivie en interdisant l'accès au réfectoire et l'internat", a rapporté un gréviste. Alors les choses se sont corsées et depuis le mois de février, les étudiants sont en grève illimitée. Accusés par le ministère et l'administration d'avoir arrêté les cours à cause du conseil de discipline pour absences répétées, les élèves ne l'entendent pas de cette oreille. “Cette grève est dans le but d'obtenir une meilleure formation et un matériel neuf, un diplôme valable et une vie culturelle et estudiantine." En 2011, Khalida Toumi “avait promis de résoudre ces problèmes". Mais, deux ans après, “rien n'a été fait !" H M