Dans le contexte actuel de fort ralentissement économique à l'échelle mondiale et de baisse de la consommation d'or noir, les cours du pétrole continuent de tirer vers le bas. Le panier OPEP est descendu au-dessous des 50 dollars le baril. Le marché pétrolier ne cesse de déprimer en attendant des jours meilleurs. C'est aussi l'attente dans de nombreux pays où les perspectives économiques s'annoncent des plus moroses. En Algérie, les décideurs économiques, qui ont, depuis le début de la crise, multiplié les assurances, soulignant que l'économie nationale est à l'abri de la tourmente, commencent à changer leurs analyses. Et ce, d'autant plus que la chute des prix de l'or noir semble s'installer dans la durée. Certes, le président de la République a déjà averti : «Si les prix continuent à baisser, ce sera la catastrophe.» Quant aux chargés des secteurs économiques, ils ont minimisé la menace de la crise sur l'économie algérienne. Une économie pourtant basée sur les hydrocarbures, donc vulnérable face aux chocs extérieurs avec la baisse des prix du baril. Que fera l'Algérie si ces prix poursuivent leur chute ? Là est la question. Les spécialistes suggèrent la rationalisation des dépenses à travers la définition des priorités en matière de projets, c'est-à-dire réaliser les projets pressants et retarder ceux qui peuvent attendre. Comment ? La question s'impose, connaissant la qualité et la quantité des besoins exprimés par les populations à travers le pays et l'urgence de certains dossiers. En somme, les choix sont difficiles mais possibles. Il suffit d'évaluer les programmes et d'essayer de répartir les dépenses de manière équitable sans opter pour les rallonges budgétaires. Des rallonges, malheureusement toujours considérées comme la solution facile par nos responsables face aux retards accusés sans raison valable dans la réalisation des projets. Tant que l'argent du pétrole coulait à flots, il n'y avait pas de souci à se faire. Et pourtant, les mises en garde et les avertissements n'ont pas manqué, que ce soit du côté des experts ou du chef de l'Etat qui a, lors de ses différentes sorties sur le terrain, insisté sur le respect des délais et des normes. Les temps ont fini par changer et la période des vaches maigres s'est installée, l'heure est donc à l'optimisation de l'utilisation des ressources et à l'anticipation. Deux points qui ont toujours été remis aux calendes grecques et qui s'avèrent plus qu'utiles aujourd'hui. Car anticiper veut dire évaluer régulièrement et tracer les priorités sans faire dans l'excès en attendant l'instauration d'un système économique productif comme prôné par l'Etat pour mettre fin à la dépendance à l'égard des importations. Une dépendance qui est allée crescendo ces derniers temps. S. I.