Photo : M. Hacène Synthèse de Abdelkrim Ghezali Le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci a affirmé, hier lors de son passage à la Chaîne III, que l'UMA est dans une phase de «normalisation» de son fonctionnement et la tenue d'un sommet de l'union est tributaire de la réunion de toutes les conditions, notamment celles en relation avec la situation sécuritaire dans la région. «Nous sommes dans une phase de normalisation du fonctionnement de cette Union, et par conséquent, il ne fait aucun doute, je ne sais quand, le Sommet de l'UMA ne se tiendra que lorsque toutes les conditions seront réunies», a-t-il déclaré. «Nous sommes engagés dans un processus sérieux de préparation d'un sommet, mais nous sommes, également, bien loin, aujourd'hui, de boucler ce qui nous paraît être nécessaire de réunir comme conditions pour que celui-ci soit un succès», a poursuivi le chef de la diplomatie algérienne. Parmi les conditions devant être rassemblées pour la tenue d'un sommet de l'UMA, M. Medelci a cité la situation sécuritaire qui prévaut, aujourd'hui, au Maghreb et dans le Sahel. Il a estimé, à ce propos, que la tenue d'un tel sommet dans les conditions actuelles est «un peu délicate». C'est à ce titre que le ministre a expliqué que la gestion de la situation sécuritaire prévalant dans la région constitue une condition préalable pour la tenue d'un sommet de l'UMA. Il a annoncé, dans ce cadre, la tenue prochainement à Rabat (Maroc), d'une réunion des ministres de l'Intérieur, afin, a-t-il expliqué, de poursuivre le processus né à Alger, en juillet 2012, et «qui, pour la première fois, avait donné à l'UMA un caractère substantiel, où les ministres des Affaires étrangères avaient débattu de la question sécuritaire». «C'est lors de cette rencontre que nous avons passé en revue le risque sécuritaire propre à notre région. Nous sommes sortis avec la plateforme d'Alger qui a donné une lecture de ce risque et, en particulier, celui découlant des développements des crises libyenne et malienne», a-t-il rappelé. Medelci a souligné, en outre, qu'il était prévu, à partir de cette réunion, que les représentants de l'ensemble des institutions des pays de l'UMA concernées par les questions sécuritaires devaient se rencontrer. Il a affirmé, à ce sujet, que ces réunions qui se tiennent régulièrement ont pour objectif de dégager «une feuille de route et une stratégie commune de lutte contre l'insécurité». C'est dans ce cadre qu'il a souligné que la Libye «fait beaucoup d'efforts afin de maîtriser sa situation sécuritaire, économique et institutionnelle». Par ailleurs, le ministre a abordé la campagne médiatique marocaine contre l'Algérie estimant qu'elle est «en contradiction» avec la volonté de l'Algérie et du Maroc «d'aller de l'avant». «C'est une question que nous avons débattue avec nos frères marocains de manière extrêmement sereine. Nous faisons un constat qu'en effet l'ambiance créée par ces annonces médiatiques, surtout quand elles sont portées par une agence d'Etat, est en contradiction avec la volonté politique de l'Algérie et du Maroc d'aller de l'avant», a expliqué le ministre. Il a souligné, dans le même cadre, que cette campagne coïncide avec la visite en Algérie et dans la région, de l'envoyé personnel du Secrétaire général des Nations unies chargé de la question du Sahara occidental, M. Christopher Ross. Concernant la tournée que mène M. Ross dans la région, le ministre a espéré que cela «pourrait constituer une avancée entre les deux protagonistes, le Maroc et le Polisario». A une question sur l'ouverture des frontières algéro-marocaines, Medelci a précisé que cela relève d'une question «bilatérale» et c'est donc, a-t-il dit, «bilatéralement qu'il nous faudra trouver le chemin de la solution de cette question». S'agissant du jeune algérien, Islam Khoualed, détenu au Maroc pour une accusation d'«agression sexuelle» contre un jeune marocain, il a affirmé que «l'Algérie n'a pas l'intention de remettre en cause la souveraineté de la justice marocaine», précisant que c'est à cette dernière de «se prononcer». «Notre rôle à nous est d'exprimer, de manière constante et substantielle, notre solidarité à ce jeune et à sa famille et nous l'avons fait et nous continuerons de le faire», a-t-il indiqué, tout en souhaitant que «le processus d'appel qui vient d'être introduit pourra permettre à la justice marocaine de tenir compte de ce qui s'est passé réellement». «Les éléments d'informations en notre possession indiquent qu'il n'y a pas vraiment de quoi créer une situation de ce type-là pour les deux familles et encore moins pour en faire une question politique», a souligné le ministre, précisant, dans ce sens, que «ne nous ne voulons pas en faire une question politique».