L'Atteinte de la cible tensionnelle (ACT) n'a pu être réalisée que chez 23,5% des hypertendus, selon une étude scientifique menée par les laboratoires Sanofi en collaboration avec des médecins des secteurs public et privé. Cette prévalence est variable en fonction de plusieurs paramètres. Elle est meilleure chez le sujet de sexe féminin (24,8%) par rapport au sujet de sexe masculin (21,1%). Le Pr Djamel-Eddine Nibouche, spécialiste en cardiologie au CHU Nfissa Hamoud (ex Parnet) qui a supervisé cette étude a indiqué qu'elle a concerné un échantillon de plus de 2 000 hypertendus dont 1 534 femmes et 891 hommes âgés de plus de 18 ans. Cet échantillon a été traité et suivi en ambulatoire (consultation) par 123 médecins dont 64 généralistes, 37 internistes et 22 cardiologues. L'étude qui a concerné plusieurs régions du pays dont 91% du centre, 22% de l'est, 21% de l'ouest et 8% de la région de Biskra vise à définir la prévalence de l'atteinte de la cible tensionnelle chez un échantillon de malades connus et suivis médicalement. Elle a pour objectif aussi de déterminer les facteurs ayant entravé la réalisation de l'ACT et les raisons de ce déséquilibre. Il a été démontré que la prévalence de l'hypertension artérielle est plus élevée en cas d'absence de pathologie associée : diabète, insuffisance rénale (39%), alors que la prévalence la plus basse est retrouvée chez le sujet diabétique (9,7%) Selon l'étude, si un sujet est hypertendu pendant plus de dix ans, ses chances d'atteindre la cible tensionnelle sont de 16,6% alors que le l'ACT peut être réalisable chez les patients soumis à une bithérapie à hauteur de 25,9% et de 23,7% pour les personnes qui suivent une monothérapie. Parmi les facteurs ayant rendu l'ACT difficile, le tabagisme avec 18,1%, et ce, en raison de l'effet antagoniste du tabac sur l'efficacité des anti-hypertenseurs. La meilleure prévalence (34,8%) est retrouvée dans la tranche d'âge la plus jeune (avant 35 ans), précise l'étude, notant que plus l'âge augmente (65-79 ans) et plus la prévalence diminue (19%). «Les chiffres tensionnels plus élevés et la rigidité artérielle plus importante peuvent donner une explication à cela». Il est à noter que l'augmentation du nombre d'anti-hypertenseurs influe négativement sur l'atteinte de la cible tensionnelle (24,8%) pour la mono ou la bithérapie et 18,5% pour la trithérapie. L'étude PACT montre que des efforts importants doivent être faits afin d'améliorer la prévalence de l'atteinte de la cible tensionnelle, en particulier chez le sujet diabétique ou insuffisant rénal, afin de diminuer la morbi-mortalité de cette redoutable affection. Selon les prévisions de l'OMS, le nombre d'hypertendus dans le monde atteindra 1 156 000 000 en 2025. En Algérie, le taux de prévalence de l'HTA a été estimé, ces dernières années, entre 27 et 33% du total de la population causant la mortalité de 6% des cas, 62% d'AVC, et 49% de cardiopathies. APS
Plus de 1,6 million d'hypertendus de plus de 60 ans en Algérie à l'horizon 2015 Selon les projections du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière le nombre d'hypertendus âgés de 60 ans en Algérie dépassera 1 600 000 à l'horizon 2015 et plus de 2 millions à l'horizon 2020. L'hypertension artérielle (HTA) touche actuellement en Algérie 49% de la population âgée de 60 ans, a précisé la directrice adjointe au ministère de la Santé chargée de la prévention des maladies non transmissibles, Mme Djamila Nadir, à l'occasion de la Journée mondiale de la santé, célébrée le 7 avril. L'HTA occupe en Algérie la première place en termes de prévalence des maladies non transmissibles avec un taux de 26% chez le sujet adulte âgé de 25 ans et plus, a précisé la responsable s'appuyant sur une étude réalisée par le ministère en collaboration avec l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Les maladies cardio-vasculaires (MCV) ont doublé ces dernières années en Algérie. Les motifs de consultations pour MCV sont passés de 4,4% en 1990 à 8,87% en 2002 et ont été prédominés par l'HTA dans 60% des cas. A l'occasion de la Journée mondiale de la santé, l'OMS a insisté sur l'importance de la prévention de l'hypertension artérielle et ses complications et la nécessité pour les adultes de vérifier leur tension artérielle (autocontrôle) ou de se la faire contrôler régulièrement et de respecter les conseils des professionnels de la santé. L'hypertension artérielle peut être évitée moyennant des actions de prévention et de lutte contre les facteurs de risque en adoptant des comportements sains. L'HTA peut également être traitée avec des médicaments appropriés associés à une bonne hygiène de vie.