Quelques jours après avoir réuni la Fédération des associations des parents d'élèves afin de l'impliquer davantage le ministre de l'Education vient d'annoncer la date de la tenue des examens de fin d'année. Les sorties de Benbouzid pendant ce mois de novembre peuvent s'apparenter à une disponibilité de dialogue et de concertation pour pacifier un secteur très vital dans l'évolution de la société. Benbouzid a ainsi ouvert les portes du débat à plusieurs parties de la communauté de l'éducation. Devant les parents d'élèves et les directeurs de wilaya, le premier responsable du secteur a distillé les messages qu'il a jugés nécessaires. Mais le message le plus «net» que nul ne doit rater est celui adressé aux deux acteurs de l'éducation, à savoir l'enseignant et l'élève. Les enseignants, tous paliers confondus, sont toujours à la recherche des conditions favorables de travail. Des enseignants, dont les salaires sont restés figés nonobstant les années d'expérience qu'ils cumulent, attendent désespérément une valorisation qui tarde à venir. D'autres enseignants travaillent dans un provisoire qui risque de durer plus longtemps que promis par la tutelle. Chez les élèves, la situation n'est pas moins critique. Les difficultés que rencontrent nos écoliers sont énormes : éloignement des établissements, manque d'enseignants dans certaines filières, surcharge dans les classes… Devant une telle situation, ni les enseignants ni les élèves n'ont été conviés à un dialogue sérieux, structuré, responsable et loin de la langue de bois. Ces problèmes ne semblent pas inquiéter Boubekeur Benbouzid qui a préféré débattre des sujets qui, naturellement, relèvent plus de l'accessoire que de l'essentiel. La logique veut que les enseignants et les élèves soient associés de façon active à ce genre de concertation. Cela devait constituer une étape de rétablissement des bons rapports entre les parties afin d'évacuer le climat d'adversité et d'hostilité. La disponibilité de dialogue qu'affiche épisodiquement le ministre de l'Education gagnerait davantage en associant tous les acteurs afin que les rencontres qu'il organise ne deviennent pas de la pure démagogie. C'est de cela qu'il s'agit pour le moment, dans la mesure où le ministre de l'Education continue de cultiver la peur et la méfiance à l'égard de l'enseignant et de l'élève. Un dialogue sur le présent et l'avenir de l'école perd forcément son sens si l'enseignant et l'élève ne sont pas impliqués en tant qu'éléments essentiels de cet espace. Alors que l'urgence exige de la tutelle de trouver les moyens à même d'amortir la surcharge que vivent les élèves du cycle moyen et d'accompagner ceux orientés vers des filières dont ils ne connaissent que l'appellation, le ministre s'est donné un motif d'annoncer l'obligation signifiée aux élèves - exclus de tout dialogue- de porter dès l'année prochaine des blouses de la même couleur. A. Y.