L'année 2012 commence sans surprise en politique intérieure. L'information, qui fait le «non-événement», comme l'a qualifiée le FLN, était annoncée : le MSP rompt l'alliance créée en 2004 avec les deux autres partis de la majorité présidentielle, le FLN et le RND. Le parti islamiste met fin à un long compagnonnage qui a commencé en réalité bien avant 2004 et qui avait permis aux membres du MSP d'être au gouvernement. Les questions se sont bousculées sur la position du MSP en raison de l'ambiguïté que nombre d'interventions de son principal dirigeant, Bouguerra Soltani, ont contribué à créer. La principale question qui est revenue dans les commentaires qui ont suivi la décision du MSP de quitter l'Alliance, concerne le maintien de ses ministres au sein du gouvernement. Le porte-parole du MSP a fait savoir qu'aucun changement n'affectera les ministres MSP. Ils restent dans le gouvernement avec leurs collègues de l'Alliance alors que Bouguerra Soltani justifie sa décision par la volonté de couper les liens avec le FLN et le RND. La politique, art du possible quand le MSP était dans l'Alliance, devient l'art du paradoxe : le MSP met un pied en dehors de l'Alliance qui gouverne mais garde l'autre pied dans le gouvernement sans être dans l'Alliance. Explication : le MSP veut préparer les élections législatives et tenter d'en profiter seul, demain, sans perdre, aujourd'hui, les avantages que confère l'association au pouvoir. Le MSP coupe les liens avec ses alliés du pouvoir mais ne coupe pas les ponts avec le pouvoir. On devine ce que cette gymnastique signifie. Le MSP a l'espoir que l'Algérie subisse la contagion des changements intervenus dans les pays voisins avec l'arrivée des islamistes au pouvoir. Mais - et là, il a sans doute raison - il n'est pas sûr que cela se produira. Alors, prudence…