Après certaines dispositions du Code des marchés publics, les professionnels du bâtiment et des travaux publics s'attaquent à l'élaboration des cahiers des charges des projets. Ces derniers «ne sont pas actualisés et adaptés aux mutations du marché de la construction, vu qu'ils sont copiés de ceux des années 1970», regrette M. Mohamed El Amine Ali-Turki, responsable commercial à l'Entreprise nationale de granulats (ENG), cité par l'APS. Pour ce responsable, ces documents n'exigent pas des produits de qualité comme c'est le cas pour le granulat dans la réalisation de différents projets. Il cite, d'ailleurs, comme exemple l'obligation d'utiliser le sable d'oued n°4, alors que «les granulats de carrières assurent un meilleur résultat dans la réalisation des constructions». Ce type de sable, selon lui, ne figure même pas sur la liste des normes algériennes élaborées par l'Institut algérien de normalisation (Ianor), lesquelles devraient être appliquées par toutes les entreprises du Btph. D'autres professionnels parlent de conditions «draconiennes» qui mettent à l'écart des milliers d'entreprises et les empêchent de participer aux programmes étatiques. Ce que confirme le président de la Confédération générale du patronat du bâtiment et des travaux publics (CGP-Bpth), M. Abdelmadjid Dennouni. Pour mettre un terme à cette situation, il a appelé à la révision des modalités d'attribution des marchés publics. Les conditions «draconiennes» exigées dans les cahiers des charges des projets du Btph limitent l'accès à ces marchés à un nombre «très réduit» d'entreprises, soutient Dennouni, lequel avance le chiffre de 24 000 PME présentes dans ce secteur qui n'arrivent pas à satisfaire les conditions du Code. Quant aux activités de l'ENG, Ali-Turki a estimé que cette entité publique assure 20% de parts de marché avec une production de plus de 10 millions de tonnes de granulats. Elle alimente les centrales à béton de granulats et assure les quantités requises pour ses clients permanents. Toutefois, la même source a soulevé la question du coût du transport qui revient parfois deux à trois fois plus que son prix. Cette entreprise a également réalisé durant les trois dernières années la plus grande usine en Algérie de fabrication de sable concassé, à El Hachimia (Bouira), avec une production de 1,6 million de tonnes/an de sable conforme aux normes algériennes et européennes. La production de carbonate de calcium utilisé, notamment dans la fabrication de verre, de caoutchouc, de papier, d'encre, de peinture et de céramique est assurée par l'usine d'El Khroub (Constantine), ajoute la même source. Cette unité, qui bénéficiera d'une deuxième ligne, produit près de 200 000 tonnes/an de cette matière, mais n'arrive pas à satisfaire les besoins du marché national. L'Algérie importe plus de 500 000 tonnes/an de ce produit, a-t-il conclu. S. B. /APS