L'entraineur Jupp Henckes devient, au passage, le deuxième entraîneur à remporter cette compétition avec deux clubs différents (Real Madrid en 1998) après Ottmar Hitzfeld. 52 matchs joués pour 46 victoires : le bilan donnait clairement l'avantage au champion d'Allemagne. Les coéquipiers d'Arjen Robben, la star incontestée de cette finale (1but et une passe décisive), ont réussi à s'adjuger le 2e titre majeur de la saison. Une saison où les Bavarois ont marché sur l'eau et dicté leur loi sur le plan local comme celui européen. En Champions League, les poulains de Yupp Heynckes ont même réussi à dompter le FC Barcelone en demies (7/0 sur les deux confrontations). Avant les Espagnols, c'étaient les Italiens de la Juventus de Turin qui avaient bu le calice jusqu'à la lie en subissant la loi des Allemands (2/0 en aller-retour). Pour terminer leur tour de force, le club de la Bavière s'est tourné vers son frère ennemi le Borussia Dortmund et l'a dominé en finale à Wembley sur le score certes étriqué de 2 buts à 1 mais suffisant pour être couronné meilleure équipe d'Europe. Un parcours quasiment parfait et une copie qui frôle l'excellence rendue lors de cette aventure européenne avec 10 victoires, 1 nul et deux défaites en 13 rencontres. Seuls le BATE Borisov et Arsenal pourront se vanter d'avoir réussi à prendre le meilleur sur le nouveau champion d'Europe (3/0) en phase de poules et (0/2) lors des 8es de finale retour respectivement. Des déconvenues qui ne remettront guère en cause la suprématie de Frank Ribéry et consorts auteurs d'une saison footballistique haute en couleurs. Cependant, cette finale sur les terres anglaises, n'aura pas été une simple formalité pour les Munichois. Si Arjen Robben était impliqués dans les deux buts de son équipe, c'est le portier Manuel Neuer qui permettra aux siens de rester dans le match en sortant le grand jeu dans les premières 25 minutes devant Lewandowski, qui a terminé 2e meilleur buteur du tournoi (10 buts) derrière Cristiano Ronaldo (12), à la 13e minute et Blaszczykowski (14'). Le portier de la Mannschaft est pour beaucoup dans le succès de samedi mais, en face, Weidenfeller sera le premier à s'incliner à l'heure de jeu face à Mario Mandzukic. Huit minutes après, c'est au tour de Neuer de récupérer le ballon du fond de ses filets lorsqu'il est pris à contre-pied par Gündogan, époustouflant dans l'entre-jeu, qui transformera un penalty obtenu par Marco Reus suit à une faute de Dunte dans la surface. Le défenseur brésilien aurait même pu écoper de la double peine et expulsé suite à son geste dangereux sur le jeune attaquant. Par la suite, ce sera au tour de Weidenfeller de s'illustrer en repoussant longtemps l'échéance, notamment sur les mèches allumées par Alaba (76') et Schweinsteiger (87'). L'équipe de la Ruhr, qui a tenté de résister aux assauts de camardes de Javi Martinez, a fini par plier face à l'inévitable Arjen Robben 2 minutes plus tard. Le Hollandais, qui avait tout vendangé l'an passé face à Chelsea, finira par trouver la faille dans la défense adverse. Le numéro 10 venait sans doute d'inscrire le but le plus important de sa carrière. Peut-être l'un des derniers sous les couleurs du Bayern puisqu'il est annoncé sur le départ. En attendant, il lui reste la finale de la Coupe d'Allemagne à disputer le 2 juin prochain face au VFB Stuttgart. Pour sa part, le Borussia Dortmund a perdu la 2e finale de son histoire et devra patienter pour une nouvelle consécration. Un rêve permis pour un groupe jeune et fougueux (moyenne d'âge 25 ans) et qui pourront se vanter d'avoir éliminé le grand Real Madrid et tenu tête à un Bayern venu d'ailleurs. Ce duel 100% Allemand a marqué les esprits et clôturé une 58e édition de LDC marquée par la résurrection du football germanique. Début d'une nouvelle ère ? La saison prochaine nous dira un peu plus sur cette hypothèse. M. T.