Promouvoir les exportations hors hydrocarbures et penser à l'après-pétrole, voilà deux idées, voire deux objectifs que les pouvoirs publics ont inscrits ces derniers temps sur leurs agendas. Combien de fois les responsables, s'étant succédé aux commandes des ministères et départements concernés par cette problématique, ont indiqué que l'après-pétrole est là, dans quelques années, pour ne pas dire très bientôt ? Mais la réalité du terrain est, hélas, tout autre. Les chiffres parlent d'eux-mêmes. Le montant des exportations hors hydrocarbures est tellement infime que certains experts le qualifient de «chiffre de la honte». 900 millions de dollars en 2006, 1,3 milliard en 2007 et près de 2 milliards en 2008, soit une augmentation de 20%. Ces chiffres, avancés dimanche dernier par M. Benini, lors d'un point de presse annonçant la tenue du salon des exportateurs à la Safex (Pins Maritimes) du 23 au 26 février prochain, se passent de tout commentaire. Les causes ? Le directeur général de l'Algex en a énuméré quelques-unes. Il s'agit de l'absence d'une volonté politique clairement affichée et affirmée sur le terrain des pouvoirs publics mais, surtout, les lourdeurs bureaucratiques, conjuguées à l'absence de facilitations de la part de certains responsables. «Il y a une absence de procédures d'accompagnement et une défaillance au niveau de la coordination entre institutions», dira-t-il. Ce dernier n'a pas manqué l'occasion hier pour indiquer que l'Etat doit être impliqué et qu'une coordination et une synergie doivent être de mise afin, explique-t-il, de promouvoir le produit algérien qui est, dans la majorité des cas, de bonne qualité et très compétitif sur les marchés internationaux. Les exportations hors hydrocarbures n'ont pas donné les résultats escomptés, ajoute M. Benini qui estime que l'amélioration des procédures douanières et l'instauration d'un véritable arsenal juridique ne peuvent que stimuler les opérateurs économiques activant dans ce sens. De son côté, le directeur général de la Safex, M. Gacemi, pointera du doigt les contraintes auxquelles font face certains exportateurs en plaidant, lui aussi, pour une facilitation des procédures et un encouragement, en amont et en aval, de la part des autorités compétentes. «Le pétrole se vend tout seul et la crise financière mondiale est là», a-t-il précisé, avant d'ajouter que l'Algérie possède de très bons produits, sans pour autant savoir comment les commercialiser et les exporter. «Il faut diversifier les exportations et assouplir les opérations de transactions complexes», affirme M. Gacemi. S. B.