Par Amirouche Yazid La réunion tenue en début de la semaine par des membres du Bureau politique du FLN a réussi à créer de l'animation au sein du parti sans direction depuis le 31 janvier dernier. Cela ne dérange pas outre mesure Abderrahmane Belayat, le coordinateur du parti, qui fait face à des contestations de la part des membres du Bureau politique (BP) qui lui reprochent les récentes désignations au niveau de l'APN. Il s'agit en effet de la seconde étape de la contestation dans le sens ou la première a eu lieu au niveau du Parlement. Cette fois-ci, des membres du Bureau politique, dont des ministres, comptent aller au bout de leurs intentions. C'est dans cette perspective donc qu'une réunion a été provoquée au début de la semaine par le porte parole du parti, M. Kassa Aissi, et à laquelle ont pris part Amar Tou, Rachid Harraoubia, Abdelaziz Ziari, Tayeb Louh, Mohamed Alioui, Habiba Bahloul. De nature informelle, dans la mesure où «une réunion ne peut être provoquée que par le coordinateur, la réunion ne peut déboucher sur des décisions», estime un militant de l'ex- parti unique. Absent à la rencontre, Abdelhamid Si Affif, membre du BP, n'hésite pas à dénoncer la tenue même de la réunion. Pour lui, «il s'agit de pratiques que l'on rejette dans le fond et dans la forme», s'indigne-t-il. Et de s'interroger sur les visées de vouloir médiatiser une «rencontre informelle». Si Affif craint par ailleurs pour l'avenir du parti dans la mesure où la division a fini par s'installer dans le Bureau politique où on compte désormais des pros et des opposants à Belayat. Si Affif regrette aussi que «les ministres du FLN n'œuvrent pas dans un esprit de construction». Accusé d'avoir pris des décisions sans consulter les membres du Bureau politique, Abderrahmane Belayat contre-attaque ses contestataires. «Ils ont pratiqué ce qu'ils me reprochent. Ils ont pris des décisions sans une réunion officielle du Bureau politique. Et surtout en l'absence du premier responsable de cette instance, qui est moi-même». Belayat, qui défend sa place, estime que «ce qui a été conclu à l'issue de la rencontre de samedi ne peut être appliqué. Moi, je le considère comme une simple demande ou un positionnement». Et d'ajouter que «cette sortie reste cependant tardive». Plus offensif que Belayat, Si Affif évoque un retournement de position de la part des ministres du BP s'agissant des désignations dans les structures de l'Assemblée populaire nationale. Il révéla, dans ce sens, que «Louh, Ziari, Tou et Harraoubia ont été associés dans le choix des personnes, avant de rallier les forces de l'argent (Chkara)». Il est ainsi établi que les ministres du FLN, membres du Bureau politique, veulent renverser Abderrahmane Belayat, qui assure l'intérim du parti depuis la destitution d'Abdelaziz Belkhadem. Il est reproché à Belayat de s'être approprié les prérogatives du secrétaire général alors qu'il n'est qu'un coordinateur. Comme il a été reproché à Belayat son «refus» d'aller vers l'élection d'un nouveau secrétaire général du FLN. Il faut souligner qu'en plus de Si Affif et Belayat, la rencontre de samedi dernier a été marquée par l'absence de Layachi Daoudoua et d'Abdelkader Zehali. A. Y.