«Je ne peux pas répondre ni accorder d'intérêt à un communiqué non signé. C'est un tract», a-t-il indiqué. La réunion de huit membres du bureau politique, avant-hier au siège du FLN à Alger, au terme de laquelle sont dénoncées «les décisions unilatérales» prises par le coordinateur de cette instance, Abderrahmane Belayat, n'inquiète pas outre mesure ce dernier. Joint hier au téléphone, M.Belayat a rejeté en bloc le contenu du communiqué qu'il qualifie de «tract». «Je ne peux pas répondre ni accorder d'intérêt à un communiqué non signé. C'est un tract», a-t-il indiqué. Les huit membres du bureau politique ont reproché à M.Belayat la prise de décision d'une manière unilatérale, notamment en ce qui concerne la désignation du président du groupe parlementaire et des membres des instances de l'APN. Ils considèrent que la décision n'engage pas le parti et l'annulent de fait. Les participants à la réunion, initiés par le chargé à la communication, Kassa Aïssi, ont proposé une réunion du groupe parlementaire au siège du parti, avant l'ouverture de la session d'automne du Parlement sous l'égide du bureau politique pour débloquer la situation. Abderrahmane Belayat conteste ces accusations et explique que la décision de la désignation du président du groupe parlementaire du parti et des membres de l'instance de l'APN, a été prise après consultations. «Ce que j'ai fait est clair et justifié. Je réitère que je n'ai pas arrêté la liste seul. J'ai fait des consultations avec les membres du bureau politique. J'ai fait la synthèse des propositions et j'ai fait une liste cohérente», a expliqué M.Belayat. Ce dernier rappelle que le mode d'élection des membres des instances de l'APN a été annulé suite à des informations faisant état que l'élection ne sera pas propre. «J'ai pris la décision pour défendre le parti. On avait des informations que l'élection ne sera pas transparente. Et on a décidé de procéder à la désignation», a-t-il rappelé. Du reste, l'achat des voix a été dénoncé à longueur des colonnes de la presse par des députés et des mem-bres du comité central. Selon notre interlocuteur, il n'y avait que le ministre du Travail, Tayeb Louh, qui était contre le mode de désignation. Quand à Kassa Aïssi, chargé de communication, qui a convoqué la réunion du BP d'avant-hier, il a répondu, toujours selon M.Belayat, que «je donne mon point de vue à la réunion du bureau politique». «Le BP ne s'est pas réuni en raison de l'indisponibilité de ses membres», précise M.Belayat qui réitère qu'il a fait la synthèse des propositions des uns et des autres. Concernant le retrait de confiance brandi dans le communiqué, le coordinateur du bureau politique précise: «Ils ne m'ont pas élu pour me retirer la confiance. C'est le règlement intérieur du parti qui fait que je sois dans ce poste.» «S'il veulent faire une motion de défiance qu'ils m'expliquent les raisons», poursuit-il. A rappeler que huit membres du bureau politique ont participé à la réunion d'avant-hier: Tayeb Louh, Abdelaziz Ziari, Rachid Harraoubia, Amar Tou, Leïla Eltayeb, Habiba Bahloul et Mohamed Alioui. Congé forcé pour le personnel de l'APN Le chef de cabinet de l'APN fraîchement installé a décidé de mettre en congé obligatoire tout le personnel de l'Assemblée à partir du 23 juillet, a-t-on appris de sources parlementaires. C'est la première fois que l'APN prend une telle décision. D'habitude, les fonctionnaires de l'APN choisissent la période de leur congé entre le mois de juillet et le mois d'août, précisent nos sources, pour qui cette décision n'est pas fortuite. L'arrière-pensée politique serait de «chasser des couloirs de l'Assemblée» les députés FLN qui contestent les désignations faites par le coordinateur du bureau politique. «Depuis la clôture de la session du printemps, le 6 juillet dernier, ces députés ne quittent pas l'APN», selon les mêmes sources.