Mi-août, les vacances tirent franchement à leur fin. Dans quinze jours ce sera déjà les inscriptions scolaires et la rentrée sociale. Ainsi, on aura vécu un été doux et relativement bien animé. Culturellement s'entend, bien sûr. En effet, toute au long de la saison, les températures ont été généralement clémentes pour permettre aux organisateurs et au public de profiter des nombreuses initiatives lancées çà et là. Le ministère de tutelle et ses démembrements locaux ont, en effet, organisé plusieurs festivals dans la majorité des villes du pays. Avec la venue du mois sacré de Ramadhan, les établissements culturels ont servi au quotidien des programmes riches et variés. Soirées musicales, concerts, théâtre, projections de films et concours de toutes sortes, le menu a été alléchant, suscitant l'engouement des passionnés et des familles. On doit souligner à ce propos que l'entrée gratuite aux manifestations, notamment celles initiées par des organismes institutionnels, a été déterminante. A Béjaïa, par exemple, durant tout le mois de juillet et la première semaine du mois d'août, la ville fourmillait de monde jusque tard dans nuit. Sans exception, tous les citoyens sortaient pour se promener ou voir un spectacle artistique. Les centres culturels, les théâtres, les salles de jeux et les cafés vibraient sur un air de grande fête jusqu'à l'aube. L'esplanade de la Maison de la culture Taous-Amrouche ne désemplissait pas. La direction de l'établissement a organisé une longue série de concerts et de spectacles qui ont drainé la grande foule. Plusieurs chanteurs s'y sont produits. Des conférences thématiques et des projections cinématographiques ont été aussi au menu. Et il y eut aussi le festival de la chanson amazighe, à l'initiative du Comité des fêtes de la ville de Béjaïa. Trois scènes ont été aménagées pour cet événement : les planches du Théâtre régional de Béjaïa, l'esplanade de la Maison de la culture et l'arène du stade scolaire. Alléchés par la demande en la matière, les établissements hôteliers ont également investi massivement dans ce filon de l'animation culturelle en s'arrachant des stars d'ici et d'ailleurs. Comités des fêtes et associations persévèrent aussi pour emmener la fête dans la banlieue et la campagne. Ainsi, aux amateurs de qaâdate moins tapageuses, l'esplanade de la mosquée Sidi Soufi a abrité quotidiennement des soirées chaâbi. Dans les quartiers populeux, on trouve aussi de petites scènes où l'on vient chanter et s'amuser entre amis et voisins. Dans les autres villes de la Soummam, comme El Kseur, Akbou ou Sidi Aïch, des associations locales ont lancé aussi des actions culturelles, notamment durant les week-ends. A la fin du mois de juin, le chant et la poésie kabyles ont été à l'honneur à l'occasion du 6e festival de la chanson locale. Plus d'une trentaine d'artistes ont marqué de leur présence cette édition. La fréquentation était pareillement nombreuse. En gros, Béjaïa a vécu tout l'été 2013 en musique ! Les responsables et les acteurs du secteur devraient, désormais, réfléchir à maintenir cette flamme toujours allumée. «Subventionner» le spectacle est une recette qui s'est déjà avérée inconséquente sur le long terme. Tôt ou tard, on sera amené à penser à d'autres formules de financement (participation symbolique du public, sponsoring…) pour pérenniser l'entreprise. C'est d'une importance absolue. K. A.