Près de 700 personnes ont été tuées depuis mercredi dans la dispersion au Caire par l'armée et la police de partisans du président déchu Mohamed Morsi et dans les violences qui ont gagné l'ensemble du pays. Le bilan officiel pour la journée de mercredi fait état de 525 morts dont 482 civils et 43 policiers et plus de 3 500 blessés dans tout le pays. Selon le chef des services d'urgence égyptiens 202 personnes ont péri sur la seule place Rabaa al-Adawiya. Le bilan des Frères musulmans, lui, fait état de 2 200 morts et plus de 10 000 blessés. Mercredi 14 août : -Les forces de l'ordre lancent, à l'aube, leur assaut à l'aide de bulldozers sur les places Rabaa al-Adawiya et Nahda, au Caire, où campaient depuis plus d'un mois des milliers d'islamistes venus avec femmes et enfants pour réclamer le retour de M. Morsi, destitué et arrêté par l'armée le 3 juillet. -Deux heures après le début de l'opération, le ministère de l'Intérieur annonce que la place Nahda est «totalement sous contrôle». -Les Frères appellent à manifester pour «mettre fin au massacre». -L'assaut provoque des violences à travers toute l'Egypte. -Heurts dans différents quartiers du Caire et dans d'autres villes du pays. -Echanges de tirs nourris à l'arme automatique à Alexandrie. - Les islamistes incendient des églises coptes dans les provinces de Minya et Sohag . - Les autorités décrètent l'état d'urgence pour un mois ainsi qu'un couvre-feu dans la moitié des provinces égyptiennes, dont celles du Caire et d'Alexandrie. - Le vice-président Mohamed ElBaradei démissionne. -L'imam d'Al-Azhar se désolidarise de l'opération et la condamne. -Un responsable de la sécurité affirme en début de soirée que la place Rabaa al-Adawiya, où se tenait le principal campement, est «totalement sous contrôle» des autorités. - Le Premier ministre Hazem Beblawi assure que la police a agi avec «la plus grande retenue».
Jeudi 15 août - L'Egypte ferme le passage de Rafah avec la bande de Ghaza pour une durée indéterminée. - Les Frères musulmans appellent à manifester au départ de la mosquée Imane, le QG des dirigeants de la confrérie, au centre de la place Rabaa al-Adawiya. - Des islamistes incendient, à la mi-journée, le siège de la province de Guizeh (dans la banlieue du Caire) et deux policiers sont tués par des «pro-Morsi» dans le nord et le centre du pays, selon les autorités. -Sept soldats sont tués par des hommes armés dans le Sinaï. - La police est autorisée à tirer à balles réelles sur les manifestants attaquant des biens publics ou les forces de l'ordre. -L'Allemagne, la France, l'Italie, la Grande-Bretagne et l'Espagne convoquent les ambassadeurs d'Egypte dans leur capitale pour condamner l'usage de la force. -La Turquie réclame une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU après ce «très grave massacre». - Navi Pillay, Haut commissaire de l'ONU en charge des droits de l'Homme, réclame une enquête sur l'assaut des forces égyptiennes. -Le président américain Barack Obama condamne «avec force» les violences et annonce l'annulation de manœuvres militaires conjointes prévues avec le Caire prochainement. Vendredi 16 août : -Les Frères musulmans appellent à des manifestations de «la colère» à travers toute l'Egypte. -La présidence égyptienne reproche à Barack Obama ses critiques. -Nombreuses manifestations à travers tout le pays. - Un premier bilan donne 70 personnes tuées à travers le pays. -Manifestations au Pakistan, en Jordanie, au Soudan à Ghaza et en Turquie pour soutenir la confrérie -L'Egypte annule ses manœuvres avec la Turquie pour ingérence - Le roi d'Arabie saoudite annonce son soutient aux militaires contre «le terrorisme»- Ashton invite les Etats membres de l'UE à prendre «des mesures appropriées».