Sur invitation du ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, Hamid Temmar, la conseillère fédérale et chef du département fédéral de l'Economie suisse, Mme Doris Leuthard, est en Algérie depuis hier pour la signature d'un accord de libre-échange. Au menu de cette visite de travail de deux jours des entretiens avec le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, et les ministres de l'Industrie et de la Promotion des investissements, Hamid Temmar, des Finances, Karim Djoudi, et du Commerce, El Hachemi Djaaboub. L'objectif de cette visite est de faire aboutir l'accord de libre-échange entre l'Algérie et l'Association européenne de libre-échange (AELE). Pour rappel, les négociations sur ce dossier ont été entamées l'année dernière et le 4ème round a eu lieu au début du mois d'octobre dernier à Genève, lors duquel un accord aurait dû être signé. Mais la Suisse et ses partenaires de l'AELE affichent leur confiance quant à sa conclusion. L'Algérie et la Suisse ambitionnent de renforcer les relations bilatérales notamment dans le domaine économique. Car, malgré sa première place comme partenaire de l'Algérie au sein de l'AELE, la Suisse est classée au 15ème rang mondial des exportateurs vers l'Algérie, après l'Union européenne, en tête de liste, suivie de la Chine et des Etats-Unis. Il faut savoir que les biens suisses ne représentaient l'an dernier que 0,8% des importations algériennes. L'Algérie est le troisième fournisseur de la Suisse du continent africain, après l'Afrique du Sud et l'Egypte. L'année 2007 a vu s'élever les exportations suisses vers l'Algérie à pas moins de 393,6 millions de francs, ce qui représente une augmentation de l'ordre de 58,5% par rapport à l'année précédente. En tête des biens livrés les machines, les produits chimiques et pharmaceutiques ainsi que les aliments. Par ailleurs, les importations suisses de brut algérien, qui se situaient à 3,7% en 2006, ont chuté pour atteindre 0% en 2007. L'Algérie pourrait s'avérer un partenaire de taille en cas de problème d'approvisionnement avec la Libye, premier fournisseur de la Suisse en matière de brut (56%).A rappeler que les relations économiques algéro-suisses se sont accrues ces dernières années. L'accord de libre-échange sera à même d'accélérer l'intervention des opérateurs suisses évoluant déjà en Algérie, à l'exemple de Stadler Rail, employant 20 personnes, et du groupe Thurgovien, qui a signé un contrat de 580 millions de francs en 2006 pour la livraison de 64 rames «Flirt» automotrices électriques destinées au transport des voyageurs dans la banlieue algéroise. «Jelmoli» est aussi un partenaire de poids pour l'Algérie. Ce groupe zurichois de distribution a procédé à la fin de l'année dernière à la création de la Société des centres commerciaux d'Algérie (SCCA). Il est prévu dans ce cadre l'ouverture prochaine du premier centre commercial dans le nouveau quartier des affaires de Bab Ezzouar. B. A.