La Conseillère fédérale, Doris Leuthard, a plaidé, mardi, au Comptoir suisse, pour davantage d'ouverture économique. Les relations bilatérales avec l'Union européenne doivent être encore élargies, en particulier dans le domaine agroalimentaire. Malgré sa dimension géographique réduite, la Suisse est un acteur important sur le marché mondial. "Nous avons travaillé dur pour devenir une puissance économique moyenne", a déclaré la chef du Département fédéral de l'économie (DFE) à l'occasion de la journée officielle de la Foire vaudoise devant quelque 5oo personnes.Au nombre des réformes nécessaires, la ministre de l'Economie a cité l'adoption du principe "Cassis de Dijon", qui permettra de lever des entraves techniques au commerce. La TVA doit évoluer et l'assurance-chômage reposer sur une base financière solide. Le monopole sur le courrier postal doit être assoupli.La Suisse veut donner à ses entreprises un accès aisé et sans discrimination à l'économie mondiale. Selon Doris Leuthard, cela passe par une harmonisation des règles de l'OMC (Organisation mondiale du commerce). "Pour rester sur la voie du succès, nous devons faire preuve d'ouverture d'esprit pour affronter les défis du monde, et aller à la découverte de l'inconnu et à la rencontre de l'étranger, sereins et libres de tou préjugés". Cela se passe selon elle, par une harmonisation des règles de l'OMC, ou par des accords bilatéraux de libre-échange. La Suisse en a déjà conclu 19. En attendant l'aboutissement du cycle de Doha, actuellement bloqué, la Suisse est en train de finaliser un accord de libre-échange avec le Japon. Des discussions sont en cours avec l'Algérie et l'Inde.En effet, les propos de Mme Doris Leuthard viennent confirmer ceux déjà annoncés en début d'année par Joseph Deiss, ancien président de la Confédération suisse, lors de l'ouverture à Alger du quatrième Forum international de la finance à savoir que des négociations sont en cours avec l'Algérie pour conclure un accord de libre-échange. Cette décision d'ouverture des négociations a été prise lors de entrée en vigueur de l'accord préférentiel entre l'Union européenne et l'Algérie en septembre 2005.C'est en effet en juillet 2007 qu'un comité mixte algéro-suisse a décidé d'ouvrir des négociations en vue de conclure cet accord. Le premier cycle des négociations a eu lieu en novembre 2007 et le deuxième s'est tenu au mois de mai 2008.D'autres accords ont été conclus par l'Algérie et la Suisse. Il s'agit des accords sur le remboursement anticipé de la dette, sur la circulation des personnes et de l'accord d'entraide judiciaire en matière pénale signé en 2006. Une convention pour éviter la double imposition a été signée en 2006, mais elle n'est pas encore entrée en vigueur. Au préalable, en 2005, il y a eu deux accords signés concernant la promotion et la protection des investissements et un autre sur les transports internationaux par route.Les relations entre l'Algérie et la Suisse remontent à 1963, date à laquelle deux accords relatifs au transport aérien et au commerce ont été signés. Les consultations politiques algéro-suisse s'inscrivent dans le cadre du mémorandum de coopération signé en 2004, et qui confirment aujourd'hui "la qualité des relations bilatérales".Le volume des échanges commerciaux bilatéraux, selon la partie suisse, est de l'ordre de 400 millions de francs suisses. Les exportations suisses ont enregistré un taux de croissance de près de 60 % entre 2006 et 2007. Les importations en provenance d'Algérie (hors hydrocarbures) sont pour le moment très faibles. La connaissance des potentialités algériennes sur le marché suisse doit être améliorée. C'est pourquoi les autorités suisses sont particulièrement heureuses que l'Algérie puisse profiter pour se faire connaître à Lausanne, au Comptoir suisse, où elle est l'invité d'honneur.Au titre du renforcement de la coopération, plusieurs sujets ont été discutés au cours de ces deux dernières années, notamment la mise en œuvre de projets concrets dans le domaine de l'enseignement, de l'économie et de la culture. Avec la relance des discussions sur l'accord de libre-échange, les deux parties affirment leur volonté de poursuivre et d'approfondir la coopération dans cettemême perspective.L'ambassadeur suisse en Algérie, relatant dans une précédente déclaration le climat des affaires entre l'Algérie et la Suisse, a dit : "Si j'en juge au nombre d'hommes d'affaires suisses que je reçois à l'ambassade et aux contacts que j'ai eus avec eux dans d'autres lieux, je peux dire que l'intérêt pour le marché algérien est très soutenu et promet de s'accroître encore". Dans cette appréciation, l'ambassadeur suisse souligne qu'il faut toutefois tenir compte de la structure économique suisse faite d'un grand nombre de PME très spécialisées, dont les prix, en conséquence, sont parfois peu élevés pour le marché algérien. "Mais, je suis optimiste, car le cadre légal et institutionnel est maintenant en place…Cela devrait contribuer à rassurer les entreprises suisses".