Les entreprises suisses demeurent en quête d'une éventuelle opportunité d'affaires avec l'Algérie. C'est dans cette logique que s'est inscrite la récente visite de la conseillère fédérale suisse, Doris Leuthard, vendredi et samedi à Alger, qui s'est achevée, en effet, sur une volonté partagée de s'acheminer vers la conclusion d'un accord de libre-échange entre l'Algérie et l'Association européenne de libre-échange (AELE). Une signature pourrait intervenir avant le mois d'avril prochain a indiqué, samedi, un communiqué du ministère du Commerce. En effet, la mission économique conduite par la conseillère fédérale de l'économie suisse a donné une impulsion décisive pour cet accord. A en croire la délégation qui accompagnait Doris Leuthard, le voyage de la conseillère fédérale à Alger était une étape importante du chemin qui mène vers la signature finale. Lors de ses entretiens avec le ministre du Commerce, El Hachemi Djaâboub, la conseillère fédérale suisse a souligné l'importance des négociations entre l'Algérie et l'AELE afin d'aboutir, dans les meilleurs délais, à un accord de libre-échange commercial entre les deux parties. Pour ce faire, les deux parties, a ajouté le communiqué, ont exhorté les experts de l'Algérie et de l'AELE à fournir davantage d'efforts lors des négociations pour que la signature de cet accord intervienne avant le mois d'avril prochain. Les relations économiques entre les deux pays, a poursuivi la même source, ont également été abordées et l'accent a été mis sur la nécessité de les développer conformément aux capacités économiques et commerciales et aux opportunités offertes aux deux pays. Le ministre a mis l'accent sur l'aide technique attendue de l'AELE, notamment de la part de la Suisse. A noter que la finalisation de cet accord de libre-échange tant attendu par les entreprises suisses, et plus particulièrement par celles qui sont déjà en activité en Algérie, pourrait apporter un nouveau souffle au partenariat algéro-suisse. Certains acteurs économiques, à l'image de Stadler Rail, attendent beaucoup d'un accord de libre-échange qui accélérerait encore les collaborations sur place. Pour cette entreprise, l'accord de libre-échange qui se trouvait au centre du voyage de Doris Leuthard permettrait de faire face aux concurrents européens. "L'Algérie dispose d'une enveloppe de 12 milliards de francs pour le développement du secteur ferroviaire", a expliqué à l'ATS Mohamed Rahmani, directeur des ventes pour la région du Maghreb chez Stadler. Selon lui, le fabricant thurgovien de matériel ferroviaire n'est pas le seul à postuler. "Dans l'attribution des marchés publics, la Suisse doit croiser le fer avec des concurrents européens dont les conditions d'accès au marché semblent meilleures", a-t-il indiqué, tout en ajoutant qu'"un accord de libre-échange nous aidera à faire face à des concurrents tel qu'Alstom par exemple", précise M. Rahmani. Autre exemple relevé par le directeur des ventes, le domaine des droits de douane. Selon lui, l'Union européenne dispose encore d'une avance. Un accord entre l'Association européenne de libre-échange (AELE) et l'Algérie serait donc bienvenu pour Stadler. Toutefois, M. Rahmani a soulevé quelques lacunes entravant l'épanouissement des affaires en Algérie, notamment en ce qui concerne le secteur bancaire. "Ce n'est pas un secret: il y a un effort à faire à ce sujet du côté algérien", reconnaît-il. "Des progrès sont en cours, mais le système bancaire est encore lent." L'administration algérienne souffre également de lenteurs. Dans le secteur des marchés publics, Stadler est directement confronté à ces questions. Décrochant, pour rappel, en 2006, un contrat de 580 millions de francs pour équiper la banlieue algéroise de 64 rames "Flirt", Stadler Rail a pris une bonne place dans les marchés publics algériens. Il est à noter que les rencontres ministérielles qu'a tenues Mme Leuthard, durant son séjour en Algérie, ont permis d'aborder divers sujets, entre autres, l'accord de la double imposition entre l'Algérie et la Suisse ainsi que la question du remboursement de la TVA des entreprises suisses en Algérie et inversement.