Deux jours après la rencontre d'El Aurassi, qui a propulsé Amar Saïdani, au poste de secrétaire général du FLN, ses opposants ne lâchent pas la partie. Ils s'engagent désormais dans une bataille juridique. C'est ce que nous a déclaré, hier, Abderahmane Belayat, le coordinateur national depuis le 31 janvier 2013, date de la destitution d'Abdelaziz Belkhadem. «15 membres du Comité central ont adressé un recours auprès du ministère de la Justice et celui de l'Intérieur. Nous attendons une réponse à ces recours», déclare Belayat, pour qui la bataille au sein du FLN se déroule sur le terrain juridique. «Ce n'est plus une question politique ou celle du nombre», soutient Belayat. C'est dire que chez le FLN, ce n'est pas encore le bout du tunnel. Le groupe, qui défend le respect des statuts du parti, selon lesquels «aucune personne n'est en droit de convoquer une session du CC», persiste et signe que les résultats de la réunion d'El Aurassi sont «nuls et non avenus». Pour Kassa Aïssi, porte-parole du parti et membre du Comité central, «tous ce qui est issu d'une réunion illégale est de fait illégal». Ainsi, Abderahmane Belayat et ses partisans ne se lassent pas de mettre en évidence l'illégalité du conclave d'El Aurassi. Kassa Aïssi qualifie le déroulement de la session du Comité central du FLN d'«une inconséquence politique, d'une atteinte organique et d'une hérésie juridique». Dénonçant un «unanimisme de façade», le cadre du FLN s'interroge sur les tenants et les aboutissants d'une telle situation au sein de l'ancien parti unique. «A qui profite ce fait accompli?» «Est-ce de cette manière qu'on fait avancer la culture démocratique dans le pays?» «Est-ce ainsi qu'on pourrait avancer dans le processus de réformes?» «Est-ce de cette façon que le FLN défend son statut de parti leader?». Autant d'interrogations formulées par Kassa Aïssi, pour qui la situation du FLN ne peut que se corser à l'issue de la session dite de reprise des travaux de la 6e session du comité central. Après le plébiscite d'Amar Saïdani au poste de secrétaire général du parti, des membres du comité central, opposés à la démarche, ont tenu à dénoncer le «fait accompli». Réuni autour d'Abderahmane Belayat, qui revendique toujours son statut de coordinateur national du parti, et des membres du mouvement de redressement, dont Abdelkrim Abada et Mohamed Borzane, le «front de la légalité», n'a pas tardé à désapprouver la démarche du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales. Car pour le groupe de Belayat «les pouvoirs publics n'ont pas à s'immiscer dans l'agenda du parti». La session du CC qui a fait autant de bruit a pu se tenir suite à l'attribution par les services de la wilaya d'Alger d'une autorisation pour le groupe d'Ahmed Boumehdi. Une autorisation, qui n'a pas, du reste, la bienvenue du côté de l'équipe de Belayat, pour qui, «les conditions ne seraient pas encore favorable pour la tenue de ladite session». Juridiquement, le Conseil d'Etat avait annoncé l'annulation de la rencontre d'El Aurassi avant que la chambre administrative ne réhabilite le groupe de Boumehdi. En réaction aux travaux de la session du comité central, le groupe de Belayat a sollicité l'intervention d'Abdelaziz Bouteflika, en sa qualité de président du parti. Le ministre de l'Intérieur et celui de la Justice ont été par ailleurs destinataires de requête de la part du coordinateur national du parti. A. Y.