Ahmed Ouyahia retrouvera le perchoir de l'Assemblée populaire nationale le 14 décembre prochain pour la présentation du plan d'action de son gouvernement, a-t-on appris, hier, de source parlementaire. Le plan portera sur un programme de six mois, le temps d'organiser l'élection présidentielle, prévue normalement au mois d'avril prochain, a ajouté notre source qui n'a cependant pas précisé le contenu exact de la communication que donnera Ouyahia. Suivant le nouvel amendement constitutionnel opéré le 12 novembre dernier, il paraît logique que le Premier ministre présente le plan d'action de son gouvernement, inspiré bien sûr, comme le stipule la nouvelle loi fondamentale, du programme du président de la République. Ce programme, connu depuis au moins 2005, porte essentiellement sur le plan quinquennal de soutien à la relance économique. Doté d'un montant de près de 150 milliards de dollars, ce plan de réalisation de gigantesques chantiers d'infrastructures de base, notamment routières et dans le secteur de l'habitat, doit s'achever en principe l'année prochaine, c'est-à-dire à l'expiration de l'actuel mandat du président de la République. Outre la poursuite de ces grands chantiers, dont beaucoup seront livrés dans quelques mois alors que d'autres attendront pour cause de retard, le Premier ministre pourrait ouvrir la porte à l'élaboration des bilans de chaque ministère, étant donné que le programme s'étalera uniquement sur quatre mois, une période insuffisante pour lancer de nouveaux projets. C'est en fait pour la première fois depuis deux ans et demi que le Premier ministre se présente devant les parlementaires. Depuis la nomination de Abdelaziz Belkhadem, en mai 2006, à la place d'Ahmed Ouyahia, au poste de chef du gouvernement, aucun plan d'action ni bilan annuel n'a été présenté comme le stipulait l'ancienne version de la Constitution. Si Ahmed Ouyahia, alors chef du gouvernement depuis 2003, présentait régulièrement ses communications (au début de chaque exercice et à sa fin, la dernière étant en janvier 2006), Abdelaziz Belkhadem ne s'est jamais plié à l'exercice, arguant que cela n'était pas «la priorité». Cela donnera certainement à la séance du 14 décembre une ambiance particulière, puisque les députés, notamment ceux de l'opposition, auront l'occasion de débattre du plan d'action du gouvernement et d'autres questions d'intérêt national. A rappeler que la dernière révision de la Constitution maintient la disposition portant sur un possible rejet par l'Assemblée populaire nationale du texte que présente le Premier ministre. Elle a maintenu, également, l'article portant sur une possible motion de censure. Les deux articles conduisent automatiquement à la démission du gouvernement, une éventualité très peu probable dans le contexte actuel. A. B.