Par Amine Echikr Le contexte économique et l'équilibre de la balance des paiements inquiètent gouvernement et partenaires sociaux. Les importations risquent, cette année, de dépasser les 70 milliards de dollars au moment où les exportations d'hydrocarbures connaissent une baisse. Aussi, le gouvernement a déjà adopté un plan en 94 points. L'objectif assigné à ce plan est l'amélioration du climat des affaires et par conséquent la relance des investissements et de l'industrie. Un fonds d'investissement pour le secteur privé pourrait voir le jour à l'occasion de cette réunion. A l'instar de celui qui existe pour le secteur public, ce fonds devrait suppléer les banques, connues pour être frileuses en matière de crédit et d'accompagnement d'investissements lourds et dont l'amortissement est lent. Une fois n'est pas coutume, les organisations patronales ont multiplié les rencontres et tenté de trouver une position unique mais pas univoque. La bureaucratie est mise à l'index et la création d'un ministère de la «débureaucratisation» semble être bien accueillie par les uns et les autres. Il s'agit du principal frein à l'investissement. Pour l'Union générale des travailleurs algériens, la relance de l'industrie passe par divers moyens. La recette proposée n'est pas trop en adéquation avec l'économie de marché et les accords commerciaux signés par l'Algérie avec ses partenaires. Relance des crédits à la consommation pour la production locale, autorisation d'importation et contingentements, interdiction d'importations notamment pour les filières textiles et cuirs. Ce sont là les principales propositions du syndicat. La problématique de l'industrialisation est très importante au regard de ce qui se passe dans le monde et du tarissement, un jour ou l'autre, des hydrocarbures et de la rente pétrolière. Le décollage économique de l'Algérie ne pourra se faire sans une réelle industrie de transformation. Le textile, le cuir et l'agroalimentaire sont, pour l'instant, les trois secteurs qui peuvent croitre très rapidement si des solutions sont rapidement trouvées. Le gouvernement, pour sa part, n'a pas attendu cette réunion pour faire redémarrer l'investissement dans le secteur public marchand. Que cela soit avec des partenaires étrangers ou sur fonds propres, les entreprises publiques sont sommées de s'adapter et de renouer avec l'investissement et la croissance. Différents plans ont été mis en œuvre, notamment pour la sidérurgie, la mécanique et l'électronique. L'urgence est là. Relancer l'industrie, produire des biens compétitifs et garder une économie ouverte. Une équation qui sera difficile à résoudre. Mais qui peut l'être si un consensus est trouvé. A. E.