Les enquêteurs onusiens ont présenté des «preuves flagrantes et convaincantes» de l'utilisation de gaz sarin lors du massacre du 21 août près de Damas, indique leur rapport. La première page du rapport, remis dimanche au secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon par le chef des inspecteurs Aake Sellström, ajoute que «des armes chimiques ont été utilisées sur une échelle relativement grande» au cours du conflit syrien «contre des civils y compris des enfants». Le document précise que l'attaque du 21 août, qui a des centaines de morts, a été perpétrée à l'aide de «roquettes sol-sol contenant du gaz sarin». Le rapport doit être présenté lundi en fin de matinée par M. Ban aux ambassadeurs des 15 pays membres du Conseil de sécurité. M. Ban avait estimé vendredi qu'il confirmerait «de manière accablante» l'utilisation d'armes chimiques. Mais le rapport ne désignera pas directement les responsables de cette utilisation, le mandat des enquêteurs ne prévoyant pas qu'ils puissent se prononcer sur ce point. Les pays occidentaux accusent le régime syrien d'avoir mené l'attaque du 21 août et treize autres attaques à l'arme chimique depuis le début de la guerre en Syrie en mars 2011. Moscou de son côté accuse les rebelles d'avoir fomenté des attaques chimiques pour faire accuser Damas et provoquer une frappe militaire occidentale. Un journaliste de l'Associated Press avait affirmé que les rebelles avaient accidentellement tiré ces roquettes. La perspective d'une telle frappe est désormais écartée, à court terme au moins, depuis qu'Américains et Russes se sont mis d'accord, le week-end dernier à Genève, sur un plan de démantèlement des armes chimiques syriennes, que Damas a accepté. Washington, Londres et Paris entendent néanmoins se servir du rapport des enquêteurs de l'ONU pour maintenir la pression sur le régime de Bachar al Assad, afin qu'il respecte à la lettre ses engagements de démanteler son arsenal chimique, alors que Moscou rejette toute menace d'action militaire contre son allié syrien. Les chefs de la diplomatie de la France, des Etats-Unis et du Royaume-Uni, réunis à Paris, se sont prononcés lundi pour encadrer le plan de désarmement chimique dans une résolution du Conseil de sécurité «forte et contraignante» à l'égard de Damas. La Russie a, d'ores et déjà opposé un niet. Toute résolution prévoyant des menaces contre la Syrie saboterait les perspectives d'un règlement négocié en Syrie. R. I.