Par Abdallah Kaddour Cela fait des années que le problème des parkings sauvages persiste. C'est devenu un véritable casse-tête, tant pour les automobilistes que pour les autorités qui peinent a trouvé une solution qui satisfera toutes les parties. Les communes ainsi que les wilayas se retrouvent malheureusement impuissantes face à des jeunes qui occupent des espaces jour et nuit. L'éradication de ces espaces nécessitera surement de trouver une issue et une alternative pour ces jeunes pour qui le travail de gardien de parking représente leur seul et unique «gagne pain». D'autre part la prolifération des parkings sauvages et le recours par certains jeunes au racket et au bâton, pour faire payer les automobilistes en quête d'une place pour se garer, ont pris une telle ampleur qu'ils ont fini par indisposer tout le monde. Les parkings non autorisés se sont multipliés en poussant comme des champignons dans presque l'ensemble des wilayas du pays. Alors que les pouvoirs publics avaient promis d'éradiquer ce phénomène, la gestion des espaces de stationnement au niveau des grandes villes suscite toujours le débat en attendant la mise en place d'une nouvelle loi ou formule pour les réglementer et rendre cette activité conforme à la loi, à l'instar de toutes les autres activités. Jadis, la gestion des parkings et des aires de stationnement relevait des communes qui en confiaient la charge aux personnes handicapées qu'elles avaient recensées et dotées, d'un insigne ou badge les distinguant. Mais aujourd'hui cette activité est devenue celle de tous les excès (bagarres, vols, vente de stupéfiants) car certains gardiens de parking sont des repris de justice. Profitant ainsi de l'absence de réaction de la part des autorités en place et surtout de la complaisance des automobilistes qui préfèrent payer plutôt que de subir leur loi, des milliers de jeunes, autoproclamés gardiens de parkings, rackettent chaque jour les conducteurs, de 50, 100 et parfois 200 dinars pour pouvoir stationner leur véhicule. Munis souvent d'un bâton pour intimider les automobilistes qui refusent de payer, ces jeunes, dont la plupart sont des repris de justice, sévissent partout et librement. Plusieurs APC ont pris l'initiative de réguler des parkings sauvages mais les discussions entre les deux parties demeurent veines puisque la plupart d'entre eux ont un casier judiciaire «chargé» qui ne leur permet pas de postuler pour un emploi. A ce sujet le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales avait rédigé une circulaire qu'il avait envoyée, aux APC, celle-ci est restée sans effet, à cause des antécédents judiciaires des demandeurs. Il en va que les gardiens de parkings refusent d'abandonner leur activité et les autorités évitent souvent d'engager un bras de fer avec de jeunes chômeurs. Néanmoins, certains de ses jeunes se disent prêts à s'appliquer pleinement, si une solution de rechange leur est proposée par les autorités. Au milieu de ce conflit, les automobilistes demeurent les seules victimes et subissent des harcèlements quasi quotidiens. Ils se retrouvent impuissants face à des jeunes révoltés, en l'absence des services de sécurités. Les autorités ont plusieurs fois envisagé de s'attaquer aux parkings sauvages. Durant les années précédentes, il était question de les placer sous l'autorité de la police. Le but de cette action n'étant pas d'éradiquer l'activité informelle mais de permettre aux automobilistes d'être rassuré à propos de leur véhicule sans se trouver à la merci de jeunes s'autoproclamant gardiens. Autre mesure aussi, portait sur l'encadrement des activités de surveillance des parkings de voitures et la mise en place d'une circulaire qui définit les espaces à transformer en parkings et ceux à accorder par concession à des personnes qui doivent s'organiser en coopératives de surveillance de parkings. Malheureusement ces mesures n'ont pas été appliquées et les gardiens de parkings dictent toujours leurs lois. Les jeunes gardiens estiment que leur activité est tout à fait légitime. Pour un bon nombre d'entre eux, surveiller les voitures c'est rendre un service aux automobilistes tout en assurant un revenu financier. De leur part les automobilistes se plaignent du diktat imposé par ces jeunes. Pour ces derniers, le métier de gardien de parking est la seule activité qu'ils ont pu trouver, vu qu'ils sont sortis de l'école à un âge très jeune, et n'ont pas pu suivre une formation professionnelle. Les autorités doit les prendre en charge, et régulariser cette activité. Cependant, le gros problème qui réside dans l'application de cette mesure, comment le faire sans réveiller la colère de ces jeunes, c'est cela le grand défi, surtout que ces derniers se proclament maître des lieux. Les autorités doivent intervenir pour mettre un terme à cette anarchie. De leur côté les administrations se rejettent la balle. Tandis que les agents de police estiment qu'ils ne peuvent intervenir s'il n'y a pas de plainte de citoyens. Cette absence de cadre juridique en matière d'appropriation du domaine public de manière non apparente permet aux gardiens de continuer à exercer leur métier en toute tranquillité. Alors que certains exigent à ce que l'Etat, si elle venait à louer ces parkings, qu'elle le fasse à des prix symboliques. Les autorités se retrouvent donc face à des jeunes près à tout pour protéger leur «business», seules la fermeté et la prise de décision radicale, permettra d'arriver aux résultats escomptés. Des mesures «draconiennes» doivent être mises en place afin d'éradiquer les parkings sauvages. Il faut d'abord délimiter les espaces concernés, la wilaya et les communes sont chargées d'identifier les terrains susceptibles d'accueillir des parkings, à travers un recensement d'espaces publics se prêtant à cet usage, conformément aux lois et règlements. Il s'agit entre autres de réaliser des parkings à étages, comme c'est le cas à Alger et Oran où des projets sont en cours. Les espaces ainsi dégagés doivent faire l'objet d'un plan de gestion consistant à définir le nombre et la situation géographique des parkings à concéder aux bénéficiaires qui doivent s'organiser en coopératives de gardiennage de parkings, conformément au Code civil. La commune délivre une autorisation de l'exercice de gardiennage sur la base d'un cahier des charges qu'elle aura élaboré et signé par les deux parties. La coopérative doit s'acquitter d'une redevance au profit de la commune, calculée selon le nombre de véhicules, la situation et l'attraction du site, la possibilité de stationnement durant les heures de travail, etc. la priorité dans l'octroi des autorisations doit être accordée aux jeunes chômeurs résidant dans le quartier où se situe le parking. Ainsi la réglementation des espaces déjà existant et la construction de parking à étages permettra de récupérer plusieurs espaces et permettra aussi aux jeunes d'avoir une activité réglementée et sous l'autorité de la loi. A. K.