La figue figure parmi les cultures qui ne sont pas encore valorisées en Algérie bien qu'elle représente un véritable produit de terroir que les spécialistes souhaitent même labéliser. Si à l'indépendance du pays, la superficie plantée en figuiers était estimée à 50 000 ha à l'échelle nationale, elle est aujourd'hui en régression notent du moins les spécialistes du secteur agricole qui avancent le chiffre de 30 000 ha. Contrairement à l'olivier qui a bénéficié du soutien de l'Etat, enregistrant ainsi un accroissement des superficies plantées avec un programme de 1 million d'arbres à planter, le figuier est resté le parent pauvre de l'agriculture algérienne même s'il figure dans le plan de développement agricole. Mais la réalité du terrain montre qu'il n'y a pas vraiment d'engouement de la part des agriculteurs pour cultiver le figuier qui reste encore une culture à l'état archaïque confiné dans certaines wilayas à savoir Béjaïa, Tizi OuzouSétif et quelques autres wilayas. La culture du figuier occupe toute la partie nord du pays, de Maghnia, à l'Ouest, jusqu'à Souk Ahras, à l'Est. La majeure partie de la production se concentre dans les wilayas du centre du pays, à savoir Sétif, Bordj Bou Arréridj, Béjaïa, Tizi Ouzou et Boumerdès. Ces régions représentent 80% du patrimoine national figuier. Cet arbre millénaire qui a longtemps constitué la source essentielle de subsistance des populations où il est planté, offre pourtant de nombreuses opportunités d'investissement et même d'exportation. Et les populations de ces régions, renfermant un patrimoine fuguicole, commencent à prendre conscience de l'importance de cette culture méditerranéenne, source de richesse pour ceux qui sauront la valoriser. Car le figuier, très productif avec une grande capacité d'adaptation permet la valorisation de vastes terres marginales et d'intégration économique des régions montagneuses par la création d'emplois et de petits investissements.
S'organiser pour hisser cette culture à la place qui lui sied Et des fêtes de la figue sont organisées chaque année à travers certaines wilayas du pays à l'exemple de celle de Beni Maouche dans la wilaya de Béjaïa et permettent de sensibiliser les agriculteurs quand à l'intérêt de développer davantage cette variété agricole et la hisser à une filière à part entière créatrice de richesses et de développement local. En effet, une association locale à Beni Maouche est en train de faire le nécessaire pour installer une unité de conditionnement ce qui constituera le premier jalon vers la labellisation du produit dont les analyses ont démontré une bonne qualité avec un bon calibre et une longue durée de conservation. Il revient maintenant aux agriculteurs de s'organiser pour permettre aux autorités locales de prendre en charge leur préoccupation et de mettre les moyens à leur disposition pour moderniser leur culture. Car l'une des plus grandes difficultés reste le fait que les agriculteurs disposent de plantations de moins d'un hectare, difficile à satisfaire en moyens matériels chacun d'où la nécessité, selon les autorités locales, d'adopter la formule de la coopérative qui permet de venir en aide à des initiatives groupées. Ajoute à cela que l'Itafv (Institut technique d'arboriculture fruitière et vigne) de Sidi Aïch (Béjaïa) est en train d'accompagner les efforts des agriculteurs par des opérations de sensibilisation pour éviter la déperdition de cette espèce agricole. Les efforts sont ainsi orientés vers la multiplication des variétés de figuier en encourageant les pépiniéristes à produire ces plants. Béni Maouche avait été d'ailleurs choisie comme zone pilote pour fructifier cette culture. D'autant que la figue peut être exportée à l'avenir vu sa qualité. Ceci étant, des expériences timides d'exportations ont été tentées mais les producteurs gagneraient à améliorer leur produit sur le plan du conditionnement pour une pénétration plus facile dans les pays étrangers.