C'est en vue de répondre à une demande en énergie électrique qui augmente d'année en année, que la Société algérienne de production de l'électricité (SPE), une des filiales de la Sonelgaz, a annoncé qu'elle va se doter bientôt, dans le cadre du renforcement des capacités de production de l'électricité, de 8 400 MW environ, essentiellement en centrales de type cycle combiné, dont la mise en service s'étalera de 2015 à 2017. Cette capacité une fois injectée dans le réseau interconnecté, constituera un apport d'énergie électrique significatif. Cette opération est sans conteste la plus importante des acquisitions de SPE et dans l'histoire de l'électricité en Algérie. C'est aussi la plus innovante, car basée sur une démarche fondée sur une vision industrielle, créatrice de richesse et mutuellement plus équilibrée qui va au-delà d'un simple accord de réalisation de centrales de production d'énergie électrique puisqu'elle représente une étape importante de concrétisation de la stratégie de Sonelgaz qui consiste en la mise en œuvre d'une série de projets industriels en partenariat basés sur la valorisation des ressources locales et les avantages comparatifs dont jouit notre pays. Et, c'est dans cette perspective que, suite à un appel d'offres, SPE a signé un contrat d'un montant de près de 1,9 milliard de dollars avec GE pour la fourniture des équipements des îlots de puissance (24 turbines à gaz, douze turbines à vapeur, 36 alternateurs et leurs systèmes de contrôle-commande) destinés à équiper six nouvelles centrales électriques, d'une puissance totale de 8 400 MW. Cet avis d'appel d'offres vient compléter celui relatif à la réalisation en EPC de ces six (06) centrales de production de l'électricité en cycle combiné d'une puissance de 1 200 à 1 600 MW chacune. SPE a signé avec GE en 2008 un contrat de plus de 480 millions de dollars pour la réhabilitation de 51 turbines à gaz équipant 13 centrales, avec transfert de savoir-faire. Ces contrats sont les plus importants jamais réalisés par SPE. Leur nature donne consistance à de nouvelles perspectives de coopération qui s'inscrivent dans un processus durable et qui devra permettre, à terme, la fabrication avec des moyens nationaux des constituants de toute la chaîne de production d'électricité. Une stratégie d'intégration industrielle En effet, Sonelgaz, ainsi que l'explique un communiqué transmis à notre rédaction, se lance dans le développement d'une industrie nationale chargée d'assurer la fourniture des équipements destinés au secteur de l'énergie électrique, mais aussi de promouvoir l'intégration nationale dans les domaines de la recherche, de l'engineering et de la maintenance des ouvrages industriels et des systèmes d'information. Afin de réduire la dépendance du secteur de l'énergie en matière de réalisation des infrastructures énergétiques et l'approvisionnement en équipements associés, Sonelgaz a, y est-il écrit, décidé d'abandonner d'ores et déjà le clé en main pour les postes et lignes électriques haute et très haute tension. Pour les centrales électriques, la formule clé en main sera abandonnée progressivement dans l'objectif de domicilier la fabrication des équipements en Algérie. La holding Sonelgaz a adopté une stratégie d'intégration dont la mise en œuvre a déjà commencé par la décision prise de faire fabriquer les constituants de toute la chaîne de production d'électricité avec des moyens nationaux. La première étape a été franchie à l'issue de l'ouverture des plis des offres portant fourniture d'îlots de puissance, obtenu par GE qui s'est engagé, dans le cadre d'une société en partenariat, à réaliser un complexe industriel de fabrication en Algérie de turbines à gaz, turbines à vapeur et des alternateurs ainsi que leurs systèmes de contrôle-commande. Dans une deuxième étape, la stratégie consiste à réaliser en Algérie, d'autres équipements essentiels comme les chaudières, «en partenariat ou par l'acquisition d'une licence ; mais aussi de créer une société spécialisée dans l'EPC (réalisation complète d'un projet), en partenariat, afin d'investir l'Engineering de détails et d'approvisionnement qui permettra à l'avenir au Groupe Sonelgaz de réaliser les centrales électriques en lots totalement décomposés», affirme Sonelgaz. Cette décomposition des lots favorisera par ailleurs la fabrication locale de bon nombre d'autres composants. La mise en œuvre de cette stratégie assurera aussi la montée en puissance des entreprises algériennes de réalisation pour la prise en charge de la totalité des travaux de génie civil, de montage des centrales électriques de grande puissance et autres domaines de sous-traitance. En remportant le marché de la fourniture d'équipement pour les 6 centrales à cycle combiné et en acceptant les exigences du cahier des charges, Général Electric Energy (GE) se met dans une nouvelle ère de coopération avec Sonelgaz. GE fournira des turbines à gaz 9F 3-series, un modèle très fiable qui a fait ses preuves de par le monde avec plus de 200 unités installées et 12 millions d'heures de fonctionnement. Les turbines, qui tourneront grâce au gaz naturel algérien, seront équipées de la toute dernière technologie GE de combustion à double carburant «Dry Low NOx» (DLN), avec comme avantages une réduction des émissions nocives, des intervalles d'entretiens plus étendus et une flexibilité d'utilisation. Les six centrales seront situées au nord de l'Algérie, plus précisément dans les wilayas de Naâma, Djelfa, Biskra, Khenchela, Mostaganem et Jijel. Elles débuteront les opérations de génération en cycle simple en 2015, et en cycle combiné à partir de 2017. Sonelgaz et GE ont également annoncé leur volonté de créer une joint-venture à long terme visant à développer une nouvelle unité de production en Algérie qui fabriquera à terme plus de 2 GW d'équipements de génération électrique par année.
Des services connexes aussi Ces équipements serviront à couvrir les besoins des futures centrales électriques du pays. Ce projet signale l'engagement de GE envers la production locale, le transfert de savoir-faire et le développement des ressources humaines. Cette nouvelle usine devrait créer à terme quelques 400 emplois locaux qualifiés et potentiellement plus de 600 autres emplois indirects via un écosystème de sous-traitance locale. «Avec plus de 80 ans de présence active au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, GE a été depuis des décennies un partenaire clé de l'Algérie, améliorant les rendements du secteur de l'énergie grâce à une technologie de pointe. Ce nouvel accord en Algérie, qui contribuera à l'amélioration des capacités de génération électrique du pays, témoigne de notre engagement à soutenir le développement des économies de la région, notamment à travers la production d'énergie, qui elle-même contribue au développement de tous les secteurs principaux de l'économie. Tout comme dans les autres pays où nous avons établi des partenariats à long terme, nous concentrerons nos efforts en Algérie sur le transfert de technologie et le développement des ressources humaines», a déclaré Nabil Habayeb, président directeur général de GE pour le Moyen-Orient, l'Afrique du Nord et la Turquie. GE fournira également plusieurs types de services connexes en plus des équipements destinés aux nouvelles centrales de Sonelgaz. Ces services comprennent des pièces de rechange, un soutien technique à l'installation, ainsi que de la formation visant à améliorer les performances, la flexibilité et la fiabilité des opérations. La croissance de la demande en énergie en Algérie est estimée autour de 14%, passant d'environ 12 GW à 20 GW en 2017. Le Gouvernement s'est engagé à investir dans le secteur de l'énergie pour augmenter les capacités de génération. L'Algérie se développe rapidement, notamment grâce à un important programme d'infrastructures et GE s'engage à être le partenaire de la croissance du pays à travers le transfert de technologie, le développement du capital humain et le renforcement de l'efficience opérationnelle. Y. S.
