Un milliard de dollars. C'est le montant du chèque signé et l'équivalent aux dépenses prévues pour la construction et la rénovation des infrastructures sportives et de jeunesse en Algérie. Une coquette somme qui n'assure tout de même pas que le mouvement sportif national va réaliser des résultats meilleurs. Malgré des efforts financiers considérables, l'obstacle de la médiocrité au niveau des performances reste difficile à franchir. Empiriquement, la majorité des responsables du sport algérien restent impassibles devant une régression cauchemardesque de l'Algérie lors des évènements sportifs importants, continentaux ou mondiaux soient-ils. Si, côté liquidités, l'Etat n'hésite pas à mettre le «paquet» pour essayer de donner une poussée vers l'avant à notre sport, c'est au niveau des structures, l'encadrement, et de la gestion que les problèmes résident et font des ravages. Un potentiel mal exploité, une «élite» qui a du mal à franchir certains paliers à un moment donné et l'absence quasi-totale de la formation depuis le plus jeune âge ou petites catégories. Un déficit difficile à combler d'autant plus que la pratique sportive scolaire et universitaire, qui ne figure plus au rang des priorités malgré des discours pompeux et sans suite, ne connaît pas vraiment l'intérêt attendu dans notre pays. Le 10 octobre dernier, le ministre de la Jeunesse et des Sports, Mohamed Tahmi, présidait la cérémonie d'ouverture de la rentrée universitaire 2013/2014 des instituts du secteur de la jeunesse et des sports à l'Institut supérieur en sciences et technologies du sport - Rachid-Harraïgue (ex-ISTS) à Dely Ibrahim. Des attentes comme toujours et des «désirs» difficiles à cristalliser dans un environnement rongé par l'incompétence, le bricolage et l'inconscience au moment où les différentes disciplines sont en train de couler dans les fins fonds de la médiocrité et à tous les niveaux. Parmi les vœux, on notera la nécessité urgente de combler le déficit en matière d'encadrement sportif et de jeunesse afin d'atteindre les normes contemporaines et réaliser les objectifs visés. Pour cette raison, le patron du MJS songe à travailler en étroite collaboration avec le secteur de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Le but est de répondre aux clauses du cahier des charges spécifiques aux programmes pédagogiques. Cette initiative devrait permettre la valorisation de la formation au niveau des structures du secteur de la jeunesse et des sports, ce qui, espère-t-on, contribuera à la réduction du temps et du coût de la formation mais aussi permettre aux étudiants, issus des différents instituts, en partenariat avec le secteur de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, de poursuivre leurs études de doctorat et de renforcer ainsi le corps professoral. Un corps qui s'acquittera ensuite de la tâche, ô combien difficile, de déceler et former les champions de demain afin d'illuminer un ciel algérien duquel les stars ont filé ces dernières années laissant l'Algérie des sports sombrer dans un tunnel obscur.
Retard considérable Une croissance du nombre d'infrastructures annoncée par le MJS, via le projet de loi portant règlement de l'exercice budgétaire 2013, et une matérialisation par l'accélération de projets qui accusent un retard considérable sur les dates de livraison fixées dans un premiers lieu. Le sport algérien a plus que jamais besoin de ces outils qui permettent un développement rapide et durable pour nos sportifs. tre à la hauteur des exigences du niveau sportif mondial requiert des aires d'entraînement, de récupération et de compétition d'un certain standing. Il faut dire que nos reliques sportives ne peuvent plus rivaliser avec les centres dont disposent les autres nations y compris les pays voisins ou certains pays africains. L'instance morale du sport national a décidé de changer de cap pour les années à venir. La formation, les partenariats et le financement est le nouveau plan de travail de M. Tahmi et son ministère. Le MJS a communiqué des prévisions pour fin 2014 pour la réception de stades et complexes sportifs. Concernant le stade Omnisport de Tizi Ouzou (50 000 places), qui accuse des retards importants puisque le taux d'avancement des travaux n'est que de 25%, sera livré au deuxième trimestre 2014 selon le ministère. Ce nouveau stade est situé à Boukhalfa dans le Nord-Ouest de la ville. Quant à celui de Baraki (Alger) de 40 000 places, il a atteint 45% d'avancement et sera réceptionné au quatrième trimestre 2014. Par contre, le stade de Douera (Alger), lui aussi de 40 000 places, est carrément à l'arrêt pour une histoire «d'adaptation au niveau du terrain», selon la même source qui annonce cependant la reprise du chantier. Le complexe olympique d'Oran de 40 000 places, peine lui aussi à atteindre sa vitesse de croisière; le ministère de la Jeunesse et des Sports avance un chiffre de 35% d'avancement des travaux et espère une livraison au 4e trimestre 2014. Quant aux complexes omnisports de 50 000 places de Sétif et Constantine, on en est encore au choix des bureaux d'études techniques (BET). Par ailleurs, le ministère de la Jeunesse et des Sports a prévu la construction de 13 centres de regroupement dont trois sont déjà en phase de réalisation.
Insuffisance et non-réglementation De nouveaux axes stratégiques, une nouvelle politique mais pour quels résultats ? Cette nouvelle manœuvre permettrait-elle de donner une nouvelle dimension au sport national. Sera-t-elle une de plus pour tenter d'amadouer une opinion écœurée par les échecs à répétition et les tentatives de «réanimation» n'ayant jamais porté leurs fruits ; ou très peu. A l'heure actuelle, la vétusté des infrastructures met tout le monde d'accord. Loin des normes mondiales et du prestige dont jouissent les plus grandes enceintes à travers la planète, les stades et complexes actuels ne peuvent pas permettre à l'Algérie d'organiser de grandes manifestations sportives, et ce, à tous les échelons. La volonté et le désir d'organiser la CAN-2019 de football demeure envisageable. Le pays hôte de la prestigieuse compétition continentale sera connu d'ici deux ans. Une «marge de manœuvre» paraissant suffisante pour présenter un dossier respectable et convaincant qui permettrait à l'Algérie d'être le pays hôte de la messe africaine pour la seconde fois de son histoire. Les «grands» stades en construction devraient venir soutenir un dossier de candidature qui parait insuffisant jusque là. En outre, le temple olympique 5-Juillet semble partir en ruines venant débusquer l'incompétence et le bricolage que connaît notre système sportif à ses différents paliers. C'est pour dire que le souci numéro un du mouvement sportif national demeure plus visible dans une gestion hasardeuse de la chose sportive que sur le plan infrastructurel, même si ce dernier connaît divers problèmes. Former les champions de demain veut d'abord dire les mettre dans les conditions idoines en plus d'un environnement sain. Les infrastructures d'une part, une gestion responsable et étudiée d'autre part, c'est ce qui remettrait notre sport sur pied. Un autre vœu non garanti. M. T.