La commission nationale pour la sauvegarde de la jeunesse algérienne refuse la résignation. Pour alerter les autorités et sensibiliser la population, l'organisation compte mener une campagne de grande envergure. Le point de départ de cette initiative a été signé hier lors de la conférence de presse tenue à Alger et au cours de laquelle il a été procédé à une évaluation de la situation de la jeunesse algérienne et à un débat au sujet du fléau de l'émigration clandestine qui touche particulièrement les jeunes. Pour le président de la commission, M. Boudellal, les pouvoirs publics doivent assurer à la jeunesse nationale tous ses droits : emploi, sécurité et logement. «La situation dans laquelle s'est retrouvée notre jeunesse, symbolisée par le phénomène de la harga, est utilisée comme carte pour assombrir l'image de l'Algérie», dira-t-il en guise d'introduction. De son côté, le président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme, M. Hocine Zehouane, s'est montré préoccupé par la situation actuelle de la jeunesse, mais aussi par le traitement que lui réservent les responsables du pays. «Il semble que ni le pouvoir, ni l'élite, ni les cadres ne se soucient du quotidien dans lequel vit notre jeunesse.» Zehouane s'est ensuite attaqué à ceux qui n'hésitent pas à tirer sur la jeunesse en la qualifiant d'incompétente. Le même orateur a soutenu que les autorités doivent offrir des perspectives à cette frange de la société, sinon le mal va se généraliser. «C'est un réel danger», a-t-il alerté. Sur sa lancée, M. Zehouane conclura que tout pays qui ne garantit pas les droits de sa jeunesse est voué à la disparition. Zehouane a plaidé pour une autre politique et un projet qui garantiront la stabilité à toute la jeunesse. Un troisième intervenant a exprimé, pour sa part, son inquiétude quant à la souffrance de la jeunesse algérienne. Il dira à ce propos que l'année 2008, qui tire à sa fin, «peut être considérée sans exagération comme la pire des années vécues par la jeunesse algérienne depuis l'indépendance puisque les problèmes se sont aggravés et les alternatives limitées». A. Y. 600 corps d'Algériens en Espagne attendent leur rapatriement Au cours de la conférence de presse de la commission nationale pour la sauvegarde de la jeunesse algérienne, un Algérien établi en Espagne et activant dans le mouvement associatif a fait savoir aux personnes présentes qu'environ 600 corps d'Algériens ont été repêchés par les gardes-côtes ibériques. Les membres de la commission ont soutenu que, si les autorités algériennes n'entreprennent pas les actions nécessaires pour leur rapatriement, ces corps seront brûlés. Et, à cet effet, Bendahane, qui exerce en tant qu'imam à Alicante, exhorte le ministre de la Solidarité nationale à intervenir pour «sauver l'honneur de ces jeunes». Le même intervenant a indiqué également que plus d'un millier d'Algériens croupissent dans les prisons espagnoles.