«La jeunesse algérienne est dans une impasse totale», selon Me Hocine Zehouane. Le phénomène des harraga prend des proportions alarmantes et dramatiques. En effet, «600 cadavres parmi les "haragas" algériens seront incinérés en Espagne» c'est ce qui a été révélé, hier, dans une conférence de presse, organisée, au siège de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (Laddh), sous la tutelle de la Commission nationale pour la sauvegarde de la jeunesse algérienne. Les conférenciers ont trouvé, dans cette initiative, une occasion propice pour discuter de la situation de désarroi qui caractérise la jeunesse algérienne. Il s'est agi particulièrement des voies et moyens pour rapatrier les cada-vres de ces jeunes harraga dans leur pays. Selon Me Hocine Zehouane, président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme, «la jeunesse algérienne est dans une impasse chronique». Pour lui, la situation actuelle de notre jeunesse nous interpelle sans cesse, afin de minimiser un tant soit peu, ce phénomène, qui ne cesse de nuire à la jeunesse. Pour étayer ses dires, il a expliqué que cette frange de la population est marginalisée par les responsables, sous prétexte d'incompétence. Imputant la responsabilité aux décideurs à tous les niveaux, il est du devoir de ces derniers de trouver des solutions. Le conférencier a également souligné que «l'Etat qui n'assure pas des perspectives et un avenir meilleur pour sa jeunesse, est menacé de disparition et de destruction». Ajoutant ainsi, dans le même sens que «l'Algérie est au premier rang de la représentation à la catastrophe de la jeunesse»; ce qui est désolant, a-t-il expliqué, pour un pays d'un million et demi de chahids. Poursuivant dans le même contexte, il affirme que «les autorités semblent inconscientes et vont même jusqu'à laisser apparaître une attitude de laissez-aller». De son côté, un représentant de la même commission a expliqué les raisons ayant poussé notre jeunesse à la fuite. Pour lui «c'est la non-prise en charge d'une manière sérieuse, qui pousse vers d'autres horizons tels que la harga, la drogue, la violence, etc.» Pour appuyer ses propos, l'intervenant a expliqué que «les politiques de l'emploi n'ont rien apporté». Car selon lui, il y a lieu de signaler que des refus collectifs pour la création d'une microentreprise, ont été enregistrés dans certaines régions notamment, dans les grandes villes. Selon lui «les banques publiques sont les premiers adversaires de la jeunesse en Algérie». C'est ainsi que des centaines de jeunes sont candidats à l'émigration en dépit des risques qu'ils encourent. Il y a lieu de signaler que notre pays a enregistré plus de 3600 cas de harga. Poursuivant dans le même cadre, le conférencier a révélé à la presse que plus de 4000 prisonniers parmi les harraga sont dans des geôles en Espagne. De ce fait, il y a urgence de mettre en place des mécanisme et des politiques pouvant réduire un tant soit peu ce nouveau danger national.