Israël menace puis exécute ses basses besognes sans la moindre hésitation. C'est que son désormais statut d'Etat au-dessus des lois internationales lui permet d'affamer tout un peuple puis passer allégrement à un autre stade de l'innommable : pilonner avec l'aviation les zones civiles de la bande de Ghaza lorsque le peuple fier refuse de plier. Mais force est de constater que l'Etat hébreu, qui excelle dans la politique génocidaire envers les Palestiniens, semble avoir eu un autre quitus que celui traditionnel des Occidentaux. Celui des «frères» qui ne font même plus mine de réagir. Le fait que la ministre des Affaires étrangère israélienne Tzipi Livni, l'ex-agent du Mossad, profère ses menaces contre les Palestiniens depuis la capitale égyptienne, Le Caire, est symptomatique, voire symbolique de la nouvelle «position» des responsables arabes. Ahmed Aboul-Gheit, le ministre égyptien des Affaires étrangères, prenant la parole juste après son invitée, la responsable israélienne, s'est contenté d'appeler à la retenue les deux parties. Un responsable d'un des pays de l'Amérique latine ou de l'Asie du Sud-Est n'aurait pas brillé par autant de «neutralité» avilissante. C'est désormais un constat plus que flagrant. Les régimes arabes n'osent plus dorénavant protester contre la voyouterie caractérisée de l'Etat hébreu. Certains d'entre eux semblent même se complaire dans une logique des plus suicidaires. La popularité du mouvement Hamas, résultat de la désillusion des Palestiniens envers les mensonges répétés ad nauseam de la «communauté internationale», est plus préoccupant pour un certain nombre de capitales arabes que l'attitude insultante d'Israël. «Mourez en silence sinon c'est le massacre qui vous attend !» semble être le message de l'Etat hébreu pour la population meurtrie de la bande de Ghaza. Cela semble également être le message des régimes arabes de plus en plus gênés par Ghaza, cette empêcheuse de dormir en paix. Jouissant d'une impunité ahurissante, les Israéliens ont désormais carte blanche pour perpétrer leurs tueries. D'autant plus que les gouvernements européens ont décidé de leur octroyer un statut de presque Etat membre de l'Union européenne. Au moment où le bon sens international recommandait l'activation de pressions sur Tel-Aviv dans le sens de l'allégement du blocus qui risque de mener à une catastrophe humanitaire, de l'avis des experts les plus impartiaux, on multiplie les signes d'encouragement vers davantage d'extrémisme. Le Hamas, mouvement de la résistance palestinienne, dont les dirigeants tombent en martyrs sous les missiles israéliens, est devenu l'ennemi à abattre. Que peut-il advenir si Israël avec son armada dévastatrice envahit de nouveau la bande de Ghaza et massacre tous les dirigeants du Hamas ? D'autres Hamas naîtront inlassablement des décombres de l'injustice internationale et les roquettes de la résistance pleuvront toujours sur les colonies tant que l'arbitraire est de mise au Proche-Orient. M. B.