L'Algérie a pris les commandes de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) dans un contexte économique international des plus défavorables, fait d'indices au rouge, de Bourses au plus au bas et de faillites en série… C'est du jamais-vu, de mémoire d'économiste. L'Algérie était appelée à composer avec pareille situation, et elle s'en est bien sortie. Sous la présidence algérienne, l'OPEP a tenu l'une de ses plus historiques rencontres. C'était le 17 décembre dernier à Oran. La conférence s'était terminée à la satisfaction de tout le monde, pays OPEP et non OPEP, ces derniers représentés par la Russie, la Syrie, l'Azerbaïdjan et Oman. La réunion en question a ceci de particulier qu'elle a abouti à une baisse de production de 2,2 millions de barils par jour. Ce volume s'ajoute aux réductions engagées ces derniers mois. Ce qui représente une baisse cumulée estimée à 4,2 millions de barils par jour. L'OPEP n'a jamais opéré une coupe aussi sévère. Avant la conférence extraordinaire d'Oran, l'OPEP s'est réunie au Caire, en marge d'une rencontre des pays arabes exportateurs de pétrole (OPAEP). Et c'est l'Algérie qui avait appelé à cette réunion informelle au cours de laquelle les membres de l'Organisation pétrolière se sont entendus, ou presque, sur la baisse décidée à Oran. Sous présidence algérienne, l'organisation a tenu une autre conférence extraordinaire, celle du 24 octobre, à l'issue de laquelle elle a abaissé ses quotas de 1,5 million de barils par jour. Une réduction qui n'était pas du goût de certains pays consommateurs. La Grande-Bretagne, par exemple, y a vu une décision irréfléchie. L'Algérie était, et elle l'est toujours, parmi les pays de l'organisation qui ont toujours appelé au respect des décisions que l'OPEP engage, parce qu'il y va de sa crédibilité. L'indiscipline au sein de l'OPEP reste l'un des problèmes majeurs. Tous les membres veulent le régler. Ils s'y sont engagés. Y. S.