Le football européen a été marqué en 2008 par le retour triomphal de la sélection espagnole, qui a décroché le trophée continental au moment où les observateurs misaient sur d'autres prétendants, à l'image de l'Allemagne, de l'Italie, du Portugal et des Pays-Bas. La suprématie de l'Espagne à l'Euro 2008 était incontestable. Les individualités ayant épaté la planète du football se sont fondues dans un collectif qui produisait un jeu plaisant et efficace. Les statistiques de l'édition confortent le succès ibérique. L'Espagne est en tête de quasiment toutes les catégories statistiques. Meilleure attaque (12 buts), David Villa meilleur buteur (4), Cesc Fabregas co-meilleur passeur avec Hamit Altinop (3 passes), plus grand nombre de frappes (117, soit 19,5 par match), 3e équipe en termes de possession de balle (53,67%) et première en ce qui concerne le nombre de passes (3 415). La Roja a ainsi régalé les amoureux du football spectacle durant une quinzaine de jours. Avec Xavi, Fabregas dans l'animation de la symphonie, Villa et Torres dans la réalisation, le onze d'Aragones a surclassé tous ses adversaires. La Russie fut la première sélection à subir la classe montante du football espagnol. Une victoire espagnole sur un score sans appel de 4-1 sonnait comme un avertissement pour les candidats au sacre. La Suède en fera les frais trois jours plus tard, même si les Scandinaves rêvèrent jusqu'au ultimes instants de la partie. Au moment où les favoris courraient derrière une qualification, l'Espagne avait déjà la tête en quarts de finale. Confrontée au verrouillage italien, les Torres et Villa ont ajourné leur efficacité à la série des tirs au but. En demi-finale, la Roja a retrouvé toute sa verve pour corriger (3-0) des Russes revanchards. Même privée de Villa en finale face à la Mannschaft, l'Espagne a confirmé la stature de vraie reine du foot européen. A. Y.