Mercredi 26 novembre 2008, Bombay, la capitale économique de l'Inde et ville la plus peuplée, a été la cible d'une dizaine d'attaques terroristes de grande ampleur. Sous les yeux du monde entier, la mégalopole sombre pendant trois jours dans la violence extrême et le chaos généralisé. Les autorités indiennes, visiblement surprises par l'audace des assaillants, peinent à rétablir l'ordre. Premiers points visés : les aéroports et les hôtels de luxe où transitent de nombreux étrangers. Les mythiques palaces de luxe, le Taj Mahal et le Trident, sont le théâtre de prise d'otages digne des productions hollywoodiennes. Les deux hôtels de luxe de Bombay sont d'habitude le lieu de villégiature d'un certain nombre de personnalités politiques et artistiques occidentales. L'inquiétude dans les capitales européennes est à son summum d'autant que Bombay est une destination très prisée par les touristes. Inédits dans leur mode opératoire, les assauts d'une violence inouïe ont été menés par une dizaine d'hommes appartenant, selon l'Inde et les Etats-Unis, à un groupe islamiste venu du Pakistan : le Lashkar-e-taiba. Ces attaques ont fait près de 300 morts au total dont 30 étrangers. La violence et le lourd bilan des attaques ajoutent de l'huile au feu des relations entre l'Inde et son voisin pakistanais. Le rapport entre les deux pays, avec en prime une charge historique des plus complexe, est déjà extrêmement fragile. La province du Cachemire reste le théâtre de la guerre froide opposant New Delhi et Islamabad. Apres trois guerres ayant opposé les deux pays pour le contrôle de ladite province, dont une partie est convoitée par la Chine, les relations indo-pakistanaises sont devenues exécrables. Les attaques de Bombay rajoutent à la confusion. Les deux pays s'accusent, depuis, de menacer leur sécurité. Embarrassé, Washington se limite à appeler «à la retenue» ses deux alliés, dans la fameuse «guerre contre le terrorisme». M. B.