Photo : Riad De notre envoyée spéciale à Tamanrasset Karima Mokrani Forte présence du public à la dernière soirée artistique du 1er Festival national de la chanson et de la musique amazighes de Tamanrasset. Lounis Aït Menguellet est à l'honneur. C'est lui qui clôture le festival. Ses fidèles se comptent par centaines de personnes, toutes ravies de passer le réveillon en compagnie de ce grand nom de la chanson kabyle. L'homme paraît encore timide et parfois même très méfiant. Même regard, même démarche, même mise… qu'il y a plus de quarante ans de chansons. Fidèle à sa guitare, sa compagne de toujours, Lounis chante l'amour, la vie, la mort… sa langue maternelle qui est le berbère… la guerre, l'exil… Il dénonce l'injustice, le crime, la lâcheté… et appelle à la sagesse. Sa voix est une voie de la raison. Les amoureux de la chanson de Lounis Aït Menguellet s'y retrouvent pleinement pour la simple raison qu'il raconte leur propre vie. Une vie à la fois simple et complexe, joyeuse et triste. Des années d'or aux chansons politiques… toute une philosophie ! Lounis aime, observe, critique, milite… à sa propre manière. Sans offenser, sans défoncer. La soirée de mercredi dernier, au théâtre communal de Tamanrasset, était fort agréable pour tout un public qui a su répondre à des chansons qu'il connaît déjà par cœur. Chants, danses… une véritable ambiance de fête. Un réveillon en famille à ne pas oublier. La clôture de ce 1er Festival de la chanson et de la culture amazighes par la voix de Lounis Aït Menguellet, qui est lui-même un militant engagé dans la défense de la culture amazighe, donne plus de crédit à cette manifestation culturelle, la première du genre en Algérie. Un festival relativement bien réussi, même s'il y a encore des lacunes à combler. Une chose est sûre, c'est qu'un premier pas a été franchi. C'est ce qui est le plus difficile. Le reste devrait suivre mais cela dépend de la volonté de tous. Une volonté citoyenne plus qu'une volonté politique, d'autant plus que le festival est institutionnalisé depuis 2003. K. M. Avant l'organisation de cette soirée artistique, des prix ont été distribués aux lauréats 1er prix : meilleur groupe de la chanson moderne (50 000) : Dihia (Chaoui) Itran Ahaggar (Touareg) Eclipse (Kabyle/ Béjaïa) 2ème prix : meilleur groupe de la chanson traditionnelle (150 000 DA) : Igudar (Chaoui) Tassili (Touareg) 3ème prix : meilleur instrumentiste (50 000 DA) Kheirredine Kati (mandole/guitare) du groupe Eclipse (Kabyle) Djamel Ben Boucherit (nnay) du groupe Itran (Kabyle) 4ème prix : meilleures voix (45 000 DA) Moncef Harrat du groupe Dihia (Chaoui) Mohammed Abd El Ali du groupe Tassili (Touareg) Djemaï Hoggas du groupe Tamza (Chaoui) 5ème Prix : prix d'encouragement (15 000 DA) Fatima Belhadja 6ème Prix d'honneur : cadeau symbolique remis par un représentant des autorités locales Abdellah Mesbahi du groupe Tassili (Touareg)