Raouraoua : «Le football est un moment de plaisir» Qui mieux que les Algériens pouvaient comprendre ce qui s'est passé à Cabinda ? Oui, qui mieux que ceux qui ont souffert des affres du terrorisme pour dire aux autres que le spectacle doit continuer, malgré les tirs, malgré les blessures et malgré la perte d'une vie humaine avant le début de cette fête du football africain ? Les Angolais respiraient beaucoup mieux après avoir entendu les déclarations des joueurs et des dirigeants algériens au sujet du drame qu'ont subi les Togolais à Cabinda. L'Algérie veut vivre la CAN comme une fête, pas comme un enterrement Et pour cause, ce que les Algériens leur disaient était exactement ce que les Angolais voulaient entendre. Ils n'en croyaient pas leurs yeux en découvrant cette solidarité africaine qui a fait la fierté de l'Algérie des années 70 à ce jour. Là, ce n'était pas des politiques qui le faisaient. C'était juste des footballeurs soucieux de sauvegarder l'honneur de ce continent qui les a réunis tous, en cette CAN 2010 qu'ils veulent vivre comme une fête et non comme un enterrement. Matmour : «Si cela s'était passé chez nous, on aurait aimé que la CAN se poursuive» Que ce soit Matmour qui avait réagi en premier en partageant la douleur des Togolais, tout en estimant que le football doit prendre le dessus dans cette histoire car, dit-il, des actes comme celui-ci peuvent survenir à tout moment et dans n'importe quel pays au monde. «Si cela s'était passé chez nous, on aurait aimé bien que la CAN aille jusqu'au bout. C'est ce qu'il faudra donc faire si on veut soutenir les Angolais et aider les Togolais à se remettre du drame qui les a frappés», a poursuivi le talentueux attaquant de Bochum. Mansouri : «Pas d'inquiétude à se faire» Ne pouvant rester en marge d'un tel drame, le capitaine des Verts a tenu lui aussi à dire ce qu'il en pense : «On est des sportifs, on ne comprend pas qu'à cause de la politique des gens arrivent jusqu'à tuer des joueurs de football. Nous disons à nos familles et nos compatriotes qu'il n'y a pas lieu de s'inquiéter pour nous, car tout se déroule normalement autour de nous. Tous les joueurs restent concentrés sur nos objectifs. Cet acte, aussi dramatique soit-il, n'entamera pas le moral de notre groupe. Nous jouerons nos matchs sans la moindre inquiétude, car il n'a pas lieu de le faire», a rassuré, à son tour, Yazid Mansouri. Bougherra : «Les Angolais nous ont accueillis comme il se doit» S'il y a un joueur qui a conquis les Angolais, c'est Madjid Bougherra dont l'intervention à la télévision angolaise a été vivement saluée par les journalistes présents. «C'est vraiment regrettable de voir des joueurs de football tomber dans ce problème qui ne devait pas les concerner. J'espère de tout cœur que les blessés vont s'en sortir et qu'ils pourront recouvrer totalement leur santé. C'est un drame que nous partageons avec nos amis togolais, mais aussi avec l'Angola qui a tout à fait pour rendre notre séjour agréable. L'hospitalité des Angolais est trop grande pour penser à rentrer à la maison sans jouer cette CAN. Ce n'est pas parce qu'il y a eu ce drame déplorable qu'on doit arrêter de jouer au football. Nous devons rester solidaires avec nos frères angolais et togolais. Le football doit être au-dessus des querelles politiciennes», a-t-il expliqué. Raouraoua : «Le football est un moment de plaisir» Vint alors l'intervention de Mohamed Raouraoua qui, tout en soutenant les Togolais dans leur douleur, au nom de toute la délégation algérienne, a tenu à rassurer Algériens et Angolais sur l'engagement des Verts dans cette CAN. «Nous sommes très peinés pour ce qui est arrivé à l'équipe du Togo. Nous partageons leur douleur et nous sommes à leurs côtés pour les soutenir dans cette dure épreuve qui les a frappés. C'est aussi le message des joueurs et de toute la délégation algérienne qui souhaitent aux joueurs togolais blessés une prompte guérison afin qu'ils retrouvent leur place au plus vite au sein de l'équipe. Nous espérons les revoir sur le terrain malgré ce qui s'est passé et nous serons tous présents pour jouer nos matchs afin de prouver que le football est au-dessus de tout, que c'est un facteur de rapprochement entre les peuples. On se doit de prouver que notre sport est un élément de solidarité entre nous tous et que cette CAN est, avant tout, un moment de plaisir entre nous tous», a-t-il souligné, envoyant un signal fort aux Angolais qui ont de suite compris que l'Algérie leur dit : «The show must go on !» Nacym Djender