«Maintenant, je m'amuse davantage à récupérer le ballon qu'à le jouer.» Celui que l'on considère souvent comme «le grand sacrifié» a de l'aplomb quand il répond aux interviews. «Maintenant, je m'amuse davantage à récupérer le ballon qu'à le jouer. Est-ce que je cours toujours comme ça, mais j'ai toujours beaucoup couru non ? Dans les tests, mes valeurs sont parmi les meilleures. Bien sûr les spécialistes diraient peut-être que non.» Tout est toujours surprenant avec Andrea Pirlo.... * Vous ne vous sentez pas sacrifié. Au sens propre, non. J'aide l'équipe, et c'est bien ainsi. C'est votre troisième changement de poste : vous confirmez que vous êtes polyvalent. Dans le football moderne, il faut savoir tout faire. Et courir, sinon tu te fatigues vite. * On dit que vous avez pris un carton volontairement pour être suspendu dimanche et vous reposez…. Non, mais un dimanche d'arrêt ne m'a pas fait de mal. Maintenant je crois pouvoir tenir jusqu'à la fin du championnat. * Vous avez peut-être oublié que la saison ne finit pas en mai. Pour une occasion comme le Mondial, la recharge est automatique. Je n'aurai pas de problème à oublier la fatigue. * Leonardo vous a réuni, vous et Beckham. Il voulait peut-être vous parler d'un changement de formule... Il n'y a aucun changement à l'horizon. Nous avons commencé à jouer d'une certaine manière qui nous a donné l'avantage et des résultats. Nous n'avons donc pas besoin de changer, les nouveaux venus sont au courant. * Mais Gattuso devra s'adapter aussi : ils sont nombreux pour une place. Nous sommes 4-5 pour trois places : Beckham peut jouer à la place de Seedorf, Seedorf peut jouer à ma place, puis il y a Ambrosini, Rino, Flamini. Et il y aura beaucoup de matchs. Tous joueront. * Vous appréciez ce Milan «à l'Espagnol». Nous nous amusons. Je cours davantage, mais comme je l'ai dit, je l'ai toujours fait, depuis que je suis petit. J'ai une grande résistance aérobic. * Est-ce que Barcelone est l'équipe la plus forte du monde ? Actuellement oui. C'est un plaisir de les voir jouer. * Pourquoi en Italie ne peut-on pas jouer ainsi ? Nous essayons, mais ce n'est pas facile, peut-être aussi parce que nos terrains sont lamentables. Vous avez vu le gazon des stades espagnols ou anglais ? Il est parfait. En Italie, il n'y a pas un terrain décent. Et il n'est pas simple de jouer en première intention à ras de terre si le ballon vous rebondit au niveau du genou. * Quel est le joueur qui vous plaît le plus? Iniesta m'enchante. Et Xavi aussi. * Vous n'avez plus marqué sur coup-franc : fini l'effet de surprise ? C'est que je les ai mal tirés. Je dois m'améliorer. * Les joueurs du passé disent qu'avec les ballons modernes il est plus facile de marquer. Je ne pense pas. Avant, on tirait moins rapidement et les gardiens mettaient dix minutes pour se jeter à terre. * Est-ce qu'il n'y a pas une nostalgie d'Ancelotti : vous auriez pu le suivre ? Quand on prend une décision, il faut aller au bout. Au début, Ancelotti nous manquait, il était étrange de ne pas le voir dans le vestiaire, puis on s'y habitue. Leonardo est en train de s'installer et nous avec lui. Aucune nostalgie donc. * Est-ce que vous finirez votre carrière au Milan ? J'espère oui. J'ai un contrat jusqu'en 2011 et j'espère pouvoir rester au-delà de ce terme * Qu'est-ce que vous avez dit à Gattuso durant ses moments de doute ? Qu'il devait rester, guérir et attendre. Il sera encore important pour nous. * Pensez-vous que cette fois ce sera plus difficile pour Beckham de trouver une place ? Non, je ne pense pas. Il peut jouer à beaucoup de postes et cela aide. * Votre plus grande joie a sans doute été le retour de votre ami Nesta... Sans aucun doute, ça a été vraiment magnifique de le voir revenir à ce niveau. Et puis j'étais fatigué d'aller aux mises au vert sans lui. * Vu que vous êtes amis, vous avez déjà cherché à le convaincre de revenir en Nazionale... Oui, mais y avait vraiment pas moyen. Sandro m'a dit : «J'ai donné ma parole et je ne peux pas la changer.» Qui sait pourquoi ? Je crois qu'il ne veut pas prendre la place de quelqu'un qui a gagné ses galons en qualification. Pourtant pour nous, il serait important de l'avoir dans le groupe. J'espère encore. * Vous avez hâte d'arriver en Afrique du Sud ? Le groupe est facile. Certains matchs sont difficiles au-delà de la valeur technique des adversaires. L'histoire nous enseigne que nous devons être attentifs aux surprises. * Vous rêvez de la finale de la Champion's League ou de celle des Mondiaux ? Les deux. Pourquoi devrais-je choisir ? Elles ne se jouent pas le même soir. * Si vous gagnez les deux, vous aurez peut-être le Ballon d'or. Si je gagne les deux et que je n'ai pas le Ballon d'or, ça me va très bien quand même. * À propos des Mondiaux, est-ce que vous croyez que Ronaldinho réussira à se faire convoquer ? Je lui souhaite, oui. Il a beaucoup d'envie, il travaille mieux, cela se voit, il se sent plus responsable vis-à-vis de l'équipe. * Qui vous manque le plus, Kakà ou Paolo Maldini ? Paolo. Ne pas le voir tous les jours, ne pas l'avoir avec nous pour déjeuner ou durant les entraînements, c'est triste. Mais tôt ou tard, nous arrêtons tous de jouer. * Mais cela ne vous surprend pas qu'il ne soit pas resté au sein du Milan ? Il a peut-être seulement pris une année de réflexion. Et tôt ou tard il reviendra. Dans le rôle important qu'il mérite. * Est-ce que l'Inter est une équipe «monstrueuse» ? Elle fait du beau boulot depuis quelques années. En championnat, elle prend une avance croisssante aussi. * Le titre de champion est déjà joué ? Non. La Juve, le Milan et la Roma, avec Toni qui va beaucoup les aider, peuvent importuner l'Inter jusqu'au bout. * Vous avez dépassé la trentaine. Est-ce que vous sentez que quelque chose a changé en vous ? Avant je regardais les retransmissions ou je lisais les journaux, maintenant ce qu'on dit m'importe peu. Je sais par moi-même si j'ai bien joué ou pas. * Vous êtes un exemple rare de joueur qui ne lit pas les pagelles ? Je les lis seulement si je pense avoir bien joué. Mais si, selon moi, les journalistes ont plus ou moins mal évalué, on ne va pas se téléphoner pour en discuter. Je dirai ensuite que j'ai grandi, je suis un peu plus mûr. * Qu'est-ce que vous espérez pour 2010 ? De ne pas me blesser * Andrea Pirlo, si à la fin de la saison vous ne gagnez rien, vous regretterez d'être resté au Milan ? Non. Si je suis resté, c'est parce que je suis convaincu que c'est la meilleure solution, dans tous les cas. Situation actuelle Club actuel : Milan AC Numéro : 21 Nationalité : italienne Naissance : 19 mai 1979 à Flero, Italie Taille : 1m77 Poste : Milieu distributeur Surnoms : Trilli Campanellino, L'architetto, Le Chirurgien Parcours professionnel 1994-1998 Brescia 47 (6) [1] 1998-1999 Inter Milan 32 (0) 1999-2000 → Reggina Calcio 28 (6) 2000-Jan. 2001 Inter Milan 8 (0) Jan. 2001-Juin 2001 → Brescia 10 (0) Depuis 2001 - Milan AC 352 (40) Sélections en équipe nationale Depuis 2002 - Italie 64 (8) Palmarès Vainqueur de la Coupe du monde 2006 (Italie). Vainqueur du Championnat d'Europe Espoirs 2000. Médaille de bronze aux jeux Olympiques 2004 (Italie) (Il était l'un des 3 joueurs de plus de 23 ans appelés). Vainqueur de la Coupe du monde des clubs en 2007 (Milan AC). Vainqueur de la Ligue des Champions en 2003 et 2007 (Milan AC). Vainqueur de la Supercoupe de l'UEFA en 2003 et 2007 (Milan AC). Champion d'Italie en 2004 (Milan AC). Vainqueur de la Coupe d'Italie en 2003 (Milan AC). Vainqueur de la Supercoupe d'Italie en 2004 (Milan AC). Finaliste de la Ligue des Champions en 2005 (Milan AC). Premier match en Serie A : Reggina - Brescia (2-0) le 21 mai 1995. Première sélection : Azerbaïdjan - Italie (0-2) le 7 septembre 2002.