Aymen Tahar a rejoint le plus grand club de Roumanie, le Stueua Bucarest. Le Franco- Algérien, qui a été international junior avec les Fennecs, s'est exprimé dans cette interview sur son avenir international et sa nouvelle expérience. Voici l'entretien. Tout d'abord, félicitations pour votre nouveau contrat avec le Stueua Bucarest... Merci beaucoup, c'est très gentil de votre part. Comment ont eu lieu les contacts et comment avez-vous atterri en Roumanie alors que vous étiez sur le point de signer à Bratislava ? J'avais beaucoup de contacts d'un club roumain comme le Dinamo Bucarest, des clubs du Golfe ainsi que deux propositions de Slovénie. Mon club s'était mis d'accord avec le club de Bratislava pour vendre mon contrat, mais une fois que j'ai reçu la proposition du Stueua de Bucarest, j'ai fini par accepter, très vite. Il s'agit d'un grand club à l'échelle européenne. Donc vous avez opté au Stueua pour son standing et le fait de pouvoir disputer la Ligue des Champions ? Effectivement, le Stueua Bucarest joue toujours la Ligue des Champions ou l'Europa League. C'est aussi un club au passé glorieux. Vous avez disputé en tout quatre matchs sous les couleurs du Stueua Bucarest. Un en Super Coupe, un autre en tour préliminaire de Ligue des Champions et deux autres en championnat. Peut-on dire que vous vous êtes adapté ? Comme vous le savez, j'ai rejoint le club tardivement par rapport à l'ensemble de mes coéquipiers. Je n'ai pris part qu'à un seul match amical lors du stage d'Autriche. J'accuse un retard de trois semaines dans la préparation. Donc il est logique que je ne joue pas toutes les rencontres. J'ai encore besoin de deux semaines pour pouvoir être au top de ma forme. Samedi passé, vous avez été titularisé pour la première fois. Comment a réagi l'entraîneur ? Il était très content de ma prestation à l'image des autres membres du staff technique parce que nous avons réalisé un succès hors de nos bases. L'entraîneur ne s'attendait pas à ce que je puisse terminer la partie à cause du retard de préparation. D'ailleurs, avant le début du match, il m'avait demandé de bien gérer mes efforts parce qu'il sait que je n'ai pas disputé la moindre rencontre durant deux mois. On comprend donc que le staff technique compte beaucoup sur vous ? Ah oui, c'est vrai. L'entraîneur me fait confiance. Le staff technique se comporte très bien avec moi et mise sur moi. Cela est un immense honneur. Quels sont vos objectifs pour votre première saison au Stueua Bucarest ? Je veux donner le meilleur de moi-même dans le but de décrocher une place de titulaire. Je veux laisser mon empreinte au club. Il y a une très rude concurrence et de bons joueurs au club, je dois donc faire mes preuves. Avec le Stueua, je veux gagner des titres et disputer aussi des matchs de Ligue des Champions. Vous pouvez avoir la chance de disputer la Ligue des Champions cette année... J'espère avoir cette chance ! C'est une compétition si prestigieuse. N'importe quel footballeur souhaite la disputer. Ce serait génial de disputer une telle compétition. Par le passé, je suivais les matchs de la Ligue des Champions chaque mardi et mercredi et si je deviens un acteur de cette compétition, ce serait une bonne chose. Si nous passons ce tour face au club de Slovaquie, on pourra affronter le Partizan de Belgrade pour le prochain tour avant de prendre part au play-off. Votre signature au profit du Stueua Bucarest a même attiré le staff technique de la sélection nationale... J'en suis très content. Je travaille dans le but d'atteindre ce rêve, et objectif en même temps. Je sais qu'on suit tous les joueurs évoluant en Europe. Je vais prouver au sélectionneur que je mérite une chance. Je dois prouver tout d'abord sur le terrain avant d'être retenu par M. Gourcuff et pourquoi pas pour prochainement ? Avez-vous reçu un contact officiel de la part de la Fédération algérienne de football ? Non. Sincèrement, aucune personne de la FAF n'a pris attache avec moi. La sélection algérienne disputera deux rencontres amicales au mois d'octobre prochain où beaucoup de joueurs seront mis à l'essai. Sans doute vous espérez en faire partie ? C'est sûr, je veux être parmi les joueurs qui vont être mis à l'essai, mais avant tout je dois convaincre sur le terrain. Je sais que si je peux convaincre sur le terrain, je serai retenu parmi les Verts. Maintenant, priorité au club, je dois me concentrer et travailler beaucoup. La concurrence est très rude dans votre registre puisque on y trouve des joueurs comme Taïder, Abeïd, Bentaleb et Lacen... C'est vrai ce que vous dites. Il y a de très bons joueurs dans ce poste, là où j'évolue. Je suis très impressionné par ce qu'il démontre sur le terrain. Mais je suis persuadé que je vais montrer moi aussi de belles choses dans un avenir très proche. A l'âge de 25 ans, il est temps de découvrir le niveau international... Je suis d'accord avec vous, mais je ne veux pas me mettre la pression. Je vais travailler d'arrache-pied dans l'avenir pour attirer l'attention du sélectionneur national. Si je réalise ce rêve, je serai très content. Dans le cas contraire, je ne vais pas baisser les bras. Je continuerai à travailler pour être toujours au top. Déçu par le fait de ne pas recevoir un appel de la FAF alors que vous étiez parmi les meilleurs juniors avec Belkalem ? Non pas du tout. Je comprends la FAF parce qu'il y a beaucoup de joueurs qui évoluent en Europe alors que moi, je jouais dans un petit club en Roumanie. Vous étiez à Sheffield, en Angleterre, lorsque vous étiez venu en équipe nationale junior. Pourquoi n'avez-vous pas signé un contrat professionnel ? Beaucoup de choses se sont passées. J'allais signer lorsqu'il y avait Bryan Robson, mais il a quitté le club et un autre entraîneur a été installé. Je ne m'entendais pas bien avec lui. Ce sont des choses qui arrivent dans le football. On m'a proposé de jouer avec la deuxième équipe, chose que j'ai refusée catégoriquement. J'ai donc voulu gagner du temps en m'engageant en Roumanie. Vous avez une anecdote avec le Roi Pelé ? Oui, lors d'un tournoi que j'ai disputé avec Sheffield où il y avait Porto, Sao Paulo et Manchester United. Pelé était présent puisque le club l'a invité et j'ai eu une discussion avec lui. C'est vrai qu'il pensait que vous étiez un joueur brésilien ? Oui, il ne savait pas que j'étais Algérien. Il m'avait dit que j'avais les qualités d'un joueur brésilien. C'est une immense fierté pour moi car il s'agit d'un des plus grands joueurs de la planète. Beaucoup pensent que le niveau du championnat roumain est juste moyen. Partagez- vous cet avis ? Le problème qui existe ici c'est qu'il y a une grande différence entre le Stueua Bucarest et les autres clubs. C'est vrai, on ne peut pas comparer le championnat roumain à la Premier League ou un autre championnat, mais le niveau est quand même respectable. Il y a des joueurs comme Churchul qui est devenu titulaire à part entière à Tottenham. Ce championnat permet aux jeunes joueurs de progresser. Au Stueua, il y a de très bons joueurs. Il y a aussi au Stueua un autre Algérien, Jugurtha Hamroun. Sa présence vous facilitera-t-il la tâche pour vous adapter ? Oui, c'est sûr. La présence de Jugurtha Hamroun me facilitera la tâche. Puis, c'est un très bon joueur qui donne un plus au club. Lors du dernier match des éliminatoires de la ligue des champions, il a réussi à inscrire un but, puis, juste après, il a marqué aussi en championnat. A chaque fois qu'il fait son entrée en cours de jeu, il le change carrément. Vous êtes originaire de la ville de Chlef. Depuis quand ne l'avez-vous plus visitée ? Depuis que j'étais en sélection nationale junior. Je pense que ça date de sept ans. Avec mon planning très chargé, je n'ai pas pu visiter ma ville natale. Peut-être l'automne prochain... Un dernier mot au public algérien... Je lui souhaite une bonne fête de l'Aïd tout d'abord. Je salue tous les Algériens et surtout ma famille à commencer par mon père et ma mère. Je vous remercie vous aussi de vous être intéressé à moi.