«Drogba, Messi, Rooney et Ronaldo m'impressionnent» L'Espagnol Vicente Del Bosque est un personnage à part. Issu d'une famille de cheminots, il a décidé d'emprunter une autre voie que celle de ses parents en consacrant sa vie au football. Le natif de Salamanque n'a pas eu à regretter cet aiguillage. Après une belle carrière professionnelle pour l'essentiel tissée au Real Madrid, il a succédé à Luis Aragonés à la tête d'une Furia Roja fraîchement sacrée championne d'Europe. Aujourd'hui, avec la tranquillité qui le caractérise, il se prépare pour le grand saut de sa carrière : la Coupe du monde. * Que pouvez-vous nous dire à propos de l'Afrique du Sud ? Que peut-on attendre de la première Coupe du monde de la FIFA organisée sur le sol africain ? Nous en avons eu un avant-goût pendant la Coupe des Confédérations. Nous nous sommes fait une idée assez claire de ce qui nous attend. Mais avant tout, je crois que nous avons tous, les entraîneurs comme les personnes impliquées dans la Coupe du monde dans un autre rôle, l'obligation de faire la meilleure publicité de l'Afrique. Ce continent en a besoin, et je crois que cette compétition aura le même succès que les dix-huit éditions précédentes. * Depuis le tirage au sort, quelle est la question qui revient le plus souvent chez les journalistes ? On me demande sans cesse si nous sommes candidats pour le titre. Si nous ne sommes pas tout à fait d'accord sur ce point, il faut accepter que l'on nous donne ce statut en raison de notre titre européen et de nos séries de victoires. * Qu'est-ce qui vous fait dire que vous n'êtes pas favoris ? Au fond de nous, nous savons qu'il y a de très grosses équipes en face. En Coupe du monde, il n'y a plus de petites équipes ou d'immenses surprises. Nous devons rester très concentrés pour éviter d'être surpris par la Suisse, le Chili ou le Honduras. * Qui est le vrai Vicente del Bosque ? En apparence en tout cas, vous renvoyez une image de tranquillité absolue… Eh bien non, je ne suis pas tranquille ! (rires). Mais bon, tant mieux si c'est l'image que je donne… * Ce qui est étonnant, c'est que votre père, un cheminot, avait la réputation d'avoir un gros caractère. C'est vrai ? Non, pas du tout ! (rires) Pas du tout ! (nouveaux rires) Mon père était un homme très prudent. Peut-être très à cheval sur ses principes, mais c'était un mec bien... * Qu'est-ce qui vous fait sortir de vos gonds ? L'injustice. Et nous savons que le football est très propice à la tricherie et à toutes ces choses qui me déplaisent. Mais au fond, il faut être très prudent, car ce que l'on condamne chez les autres se passe peut-être dans sa propre équipe. * Cela fait 41 ans que vous évoluez dans le football. De quoi le ballon rond vous a-t-il privé ? De rien… (il réfléchit). Je ne crois pas qu'il m'ait privé de certaines choses, au contraire. Bien sûr, j'ai mon travail qui m'occupe toute la journée, mon travail dans le foot. Et je dois représenter la Fédération espagnole de la meilleure des façons. Mais j'ai également une famille et elle passe avant tout. Je baigne dans ce milieu depuis que je suis ado, donc je sais de quoi il est fait. * Revenons à l'actualité. Quel est le joueur qui vous impressionne le plus ? En ce moment, il y a quelques très bons joueurs qui évoluent presque tous en attaque. Plusieurs joueurs sont capables de faire la différence : Lionel Messi, Cristiano Ronaldo, Wayne Rooney et Didier Drogba forment un quatuor fantastique. * Il n'y a pas d'Espagnol dans cette liste. C'est cela qui fait la force de l'Espagne ? Le fait de ne pas dépendre d'individualités ? Je ne sais pas. Le football est un sport collectif, mais on a besoin d'individualités pour faire la différence. Nous avons ce type de joueurs dans tous les compartiments : depuis les cages jusqu'à l'attaque, en passant par l'entrejeu. Nous avons de grands joueurs. In fifa.com