«Il y aura des surprises dans la liste définitive» L'homme le plus recherché d'Algérie s'est présenté vendredi soir à l'hôtel Radisson Blu de Tripoli, lieu de résidence de la sélection des A'. Rabah Saâdane, le sélectionneur national, a tenu à assister au match qualificatif au CHAN face à la Libye. Une manière pour lui d'encourager la sélection des locaux, vu l'importance de ce match. Il est arrivé vendredi soir en provenance de Tunis où il a fait une escale de quelques heures, faute de vol direct vers Tripoli depuis Alger. «Je voulais venir aujourd'hui (vendredi, ndlr), mais j'avais peur de rater le match. Ça m'aurait fait gagner un jour de plus, vu tout le travail qui nous attend, mais avec les retards d'avion et les annulations, je n'ai pas voulu prendre ce risque», a-t-il confié. Contrairement à ce qui a été dit au départ, Rabah Saâdane a finalement séjourné dans le même hôtel que le reste de la délégation. Des rumeurs ont, en effet, fait état de la possibilité de le voir prendre ses quartiers dans un autre hôtel de la capitale libyenne, par souci de laisser une certaine intimité au groupe. Loin s'en faut, quoique le sélectionneur national se soit fait très discret. Vendredi, éreinté par le voyage qu'il venait d'effectuer, il a rejoint directement sa chambre pour se reposer. Ce n'est qu'hier matin qu'il est allé à la rencontre des membres de la délégation. Il s'est entretenu avec Benchikha après la réunion technique Hier matin, après un sommeil réparateur qui a fait tomber le masque de la veille et fait détendre les traits de son visage, Rabah Saâdane, rasé de frais comme à son habitude, est descendu vers 10h à la réception de l'hôtel. Objectif : s'entretenir avec le sélectionneur des A' avant le match. «Où est Benchikha, je voudrais le voir maintenant pour qu'il puisse, après, se concentrer sur son match. Je sais qu'il est très occupé, mais je voudrais le voir quelques minutes», a demandé le sélectionneur national à Salah Boutadjine, l'administrateur de la sélection. «Il est en réunion technique», lui répondra-t-il. Parfait ! Ça pouvait donc attendre, le temps de l'avoir pour nous quelques minutes, pour les besoins de notre entretien. (Lire ci-dessus). S'il n'était pas dit qu'il dise grand-chose, il était quand même important de s'enquérir auprès de lui de l'état des lieux à quelque deux mois du Mondial. La liste ? Motus et bouche cousue ! Rabah Saâdane a déclaré tout de go être toujours en phase de prospection. Une manière de clore définitivement le sujet de la fameuse liste des 35 (Si ! Si !) qui seront appelés au prochain stage. «On n'a encore rien décidé». Voilà qui est dit ! Après, on aurait pu parler à satiété si besoin est, le sujet brûlant étant clos. Ses documents lui collent à la peau Sans serviette, mais juste une grosse enveloppe jaune bien épaisse qu'il trimballe avec lui à longueur de journée. La fameuse chemise doit contenir des notes bien importantes pour qu'il ne daigne pas s'en séparer, ne serait-ce que pour un petit moment. L'envie d'y jeter un coup d'œil pour voir se qui s'y cache est dévorante, mais ça ne se fait pas, hein ! Il ne rentrera pas avec l'équipe A priori, Rabah Saâdane restera un jour de plus à Tripoli, ou s'envolera vers une autre destination. Son programme pour aujourd'hui, il a tenu à ne pas le communiquer. «Je ne rentrerai pas avec l'équipe. J'ai une réunion de travail», a-t-il fait savoir. Une réunion de travail ? Avec qui ? Pour quel sujet ? Allez savoir. Rabah Saâdane n'a voulu rien dire. Seulement, il y a très peu de chances pour qu'il prolonge son séjour ici, lui, l'homme très pris qu'il est, et qui cherchait à gagner un jour de plus à Alger pour avancer dans son travail. «La liste des convoqués sera rétrécie» Il n'avait sans doute pas prévu dans son programme une conférence de presse ce samedi. Mais, presque acculé, Rabah Saâdane a dit oui de bonne grâce pour un court entretien improvisé, même s'il avait averti dès le départ qu'il n'y avait rien de nouveau qui pourrait assouvir notre curiosité. Qu'à cela ne tienne, il a accepté de répondre à nos questions. * M. Rabah Saâdane, merci de nous accorder un peu de votre temps, on vous sait très pris… Non, il n'y a pas de souci. Bien qu'il n'y ait rien à déclarer pour le moment. (Rires.) * Vous êtes quand même ici à Tripoli, était-ce important pour vous de venir ? Absolument. C'est un match très important pour l'équipe. Je sais que ma présence pourrait être une source de motivation pour les garçons, j'ai donc insisté pour venir. * Il y a peut-être aussi l'envie de s'enquérir de certains cas, vérifier des choix, conforter ses convictions, non ? Certainement. Il y a des joueurs dans l'équipe que nous suivons toujours. Cela fait un moment que nous prospectons au sein de ce groupe. Oui ! Il y a des éléments que nous voulons encore voir. * Comme qui ? No comment ! Ce qu'il faudrait comprendre, c'est que nous sommes en train de prospecter dans des postes bien précis. Il y a des postes à renforcer, d'autres à confirmer. Le but est d'avoir un groupe équilibré. Il ne sert à rien de prendre cinq attaquants super doués et négliger les autres compartiments. * L'on comprend que la période de prospection n'est pas terminée, vous avez pourtant bouclé votre tournée européenne… Oui, c'est vrai. Mais il nous reste encore du temps pour conforter certains choix. On a jusqu'au 11 mai pour rendre la liste des 30, comme l'exige la fédération. C'est là où réside le souci. Il faut donner une liste élargie, alors qu'au bout on ne prendra que 23. * Vous auriez souhaité une liste plus rétrécie ? Bien sûr. C'est plus facile ! D'autant qu'au bout, comme je vous le disais, on ne prendra que 23. Ça ne sert à rien d'emmener tout ce monde. On gère plus facilement un groupe de 23 que de 30. A la limite, 25, OK ! Mais 30 ou 40, je n'en vois vraiment pas l'utilité. * Est-ce à dire que la possibilité de voir une liste rétrécie est d'actualité ? C'est une certitude. On ne prendra pas plus de 25 joueurs. On est en train de travailler là-dessus. On verra bien. * Vous avez certainement des certitudes concernant certains joueurs… Tout à fait, et ce depuis longtemps… (Son téléphone sonne. Un supporter au bout du fil. Il l'informe qu'il est en réunion, reprend alors la discussion)… Je vous disais, il reste certains choix à faire, mais en gros, il y a des décisions qui ont été prises. Après, on ne peut jurer de rien. Il reste encore presque un mois pour le premier stage, beaucoup de choses peuvent se passer. * Justement, en évoquant le stage, il était question dans un premier temps qu'il se déroule au Converciano ; on sait que des démarches ont été faites dans ce sens, qu'est- ce qui vous a fait opter pour Crans-Montana ? C'est vrai. Le Converciano était à l'ordre du jour. Mais ce qu'il faut savoir, c'est qu'à ce moment-là c'était la seule option qui se présentait à nous. On était pris par le temps. Mais après le match face à la Serbie, je me suis penché sur ce point. J'ai consulté d'éminents spécialistes de l'altitude et de la physiologie. Je vous citerai Jean- Marc Ferré et le Dr Brixi. Je les ai consultés. On en a parlé. Ferré a même pris attache avec d'autres spécialistes. Tous étaient unanimes pour dire que Crans-Montana est le site le mieux indiqué. On n'a pas agi sur un coup de tête, ou une conviction personnelle. On n'a pas changé juste pour changer. J'aurais pu dire que l'Equipe de France a aussi changé son lieu de stage. Ils ont sans doute leurs raisons.