«Qu'on prenne exemple sur moi car je suis le plus ancien» C'est à cœur ouvert que Kouider Boukessassa nous a reçus dans son bungalow pour parler de son retour au Mouloudia et du nouveau rôle qu'il tient dans le groupe. Comment s'est déroulé ce premier match de préparation pour votre équipe ? Il s'est déroulé le plus normalement du monde. Nous l'avons joué, comme vous l'avez remarqué, avec deux équipes. Celle de la première mi-temps a éprouvé quelques difficultés à s'exprimer, car on ne connaissait pas la qualité de l'adversaire. L'entraîneur a su comment contrer cette équipe après la pause. Peut-on dire que l'équipe alignée en seconde période était plus tranchante ? C'est normal, il y avait un changement qui crevait les yeux en seconde période, car le jeu du Mouloudia est devenu plus fluide. Nous avons aussi réussi à marquer deux buts. On s'est également créé plusieurs occasions de scorer, mais on les a gâchées. Le changement est dû à quoi selon vous ? Je pense qu'en seconde période, nous avons aligné des joueurs d'expérience et de valeur comme les Benattia, Berradja, Sebbah et Aïssaoui. Ils ont réussi à faire la différence. Ils ont aussi bien suivi le match depuis le banc de touche. On suppose que cette équipe de la seconde période avait le profil de l'équipe-type, n'est-ce pas ? Je ne peux pas vous répondre, car je ne suis pas l'entraîneur tout de même. Mais si je pense que la plupart des joueurs de la seconde période seront des titulaires incontestables dans l'équipe du Mouloudia. Mais vous avez tout de même trouvé des difficultés face à une équipe de troisième division. Cela vous inquiète-t-il ? Non pas du tout. On ignorait la valeur de cette équipe qui a aussi donné l'impression de bien maîtriser le jeu sur ce genre de surface, car l'état du terrain était lamentable. L'entraîneur a bien fait de laisser l'équipe composée de joueurs d'expérience pour la seconde période. Cherif El Ouazzani a été satisfait de votre but. Il n'a pas tari d'éloges sur vous… Je suis quelqu'un qui respecte les consignes de l'entraîneur. Cherif El Ouazzani le sait bien. Il connaît mes qualités techniques, mais surtout morales. Je suis quelqu'un qui aime travailler sur le terrain. Je tiens à bien m'acquitter de ma tâche en défendant les couleurs du Mouloudia et aussi mon nom qui est en jeu. Ma présence sera utile au Mouloudia car je peux apporter ce plus à n'importe quel moment du match. Par mon expérience, je pourrais faire la différence. Les éloges du coach vous ont fait plaisir, non ? Je suis venu au Mouloudia cette saison pour lui rendre la pareille, pas pour me faire de l'argent. Je viens pour aider le club et lui prêter main-forte, pas plus. Mon retour aux sources, c'est aussi une question de nif. Voilà ce qui me motive le plus à faire une saison à la hauteur au sein de mon équipe. Cela veut-il dire que vous êtes prêt à respecter toutes les décisions du coach en ce qui vous concerne ? Bien sûr ! Ce sera avec grand plaisir, car je considère Cherif El Ouazzani avant tout comme un grand frère et un joueur emblématique du Mouloudia. Il est le plus titré d'entre nous. Je ne dois pas avoir la mémoire courte, car il m'a beaucoup aidé tout comme Kechamli, Moumen, Mazri, Ouasti et j'en passe. Maintenant, j'ai une dette envers lui, je dois lui renvoyer l'ascenseur. Je suis donc obligé de respecter toutes ses décisions car mon nouveau rôle m'y oblige aussi. Je dois donner l'exemple aux jeunes qui doivent savoir que Cherif El Ouazzani est le meilleur pour eux, car il aime se lancer dans ce genre de défi. Si on le laisse travailler, je suis persuadé qu'on réussira au Mouloudia car, et tout le monde le sait, Tahar aime l'équipe. Est-ce votre sentiment personnel ou celui de tout le groupe ? Aucune idée car je parle en mon nom. Mais je dois dire que chaque joueur doit être conscient de la tâche et de la responsabilité qui l'attendent. Revenons à votre question, je dirai que je ne peux pas vérifier ce qui se passe dans la tête des joueurs mais je dois leur dire qu'ils doivent me prendre comme exemple car je pourrais être le digne guide dans leur vie professionnelle. Vous qui avez passé plusieurs saisons au Mouloudia avec différentes générations, comment voyez-vous l'équipe de cette saison ? Que voulez-vous que je vous dise… Nous avons une bonne équipe avec des joueurs d'expérience renforcés par des jeunes. L'équipe est entourée par les enfants du club y compris le staff, à l'image de Cherif El Ouazzani, Sebbah Benyagoub, Sbaâ Bachir. Même les dirigeants comme Habib Benmimoun, Hafid Belabbès et Larbi Abdelilah connaissent très bien la maison. Voilà l'avantage du Mouloudia pour la saison prochaine. Quel objectif le Mouloudia d'Oran de cette saison pourrait-il atteindre selon vous ? Je ne peux rien promettre du moment que cela dépendra de plusieurs paramètres. Il faut attendre le début de saison pour réellement juger cette équipe du Mouloudia. Tout dépendra également des moyens qui seront mis à la disposition du groupe. Mais on promet une chose, le MCO ne revivra plus les cauchemars des saisons précédentes. On va tout faire pour éviter de lutter pour le maintien. On doit au moins gagner nos matchs à domicile. Pour cela, le groupe doit être uni, à commencer du président jusqu'aux joueurs. La présence en force des supporters lors du match amical face à l'ASMO ne résume-t-elle pas cette responsabilité qui vous attend cette saison ? Effectivement, c'est une lourde responsabilité qui nous attend à partir du début de saison. C'est justement durant ce match amical que j'ai senti cette responsabilité, surtout sur le plan personnel, car je suis le plus expérimenté et le plus vieux de l'équipe. Mais je dois faire des sacrifices et prendre mes responsabilités pour réaliser une belle saison qui restera un bon souvenir. Vous tenez à sortir par la grande porte au Mouloudia ? Je tiens beaucoup à sortir par la grande porte en réalisant une saison honorable sous le maillot de mon équipe de toujours. J'aime le football, je ne veux laisser que de bons souvenirs à ce club dans lequel je me suis fait un nom et avec lequel j'ai gagné beaucoup de titres. Il faut dire aussi que j'ai beaucoup donné au Mouloudia. J'aimerais bien terminer en beauté, comme on l'a fait par exemple avec Dziri Billel. Les gens qui me critiquent ne connaissent rien au football, car j'ai entendu dire au lendemain de ma signature que le MCO est devenu un centre de vieux. Ils se trompent lourdement, car quel que soit le talent d'un jeune, il doit avoir quelqu'un d'expérimenté à ses côtés pour l'orienter pas seulement sur le terrain. J'essaye de transmettre le message à ceux qui nous critiquent. Je ne veux pas leur accorder plus d'importance et citer leur nom dans un journal, mais je dirai que Boukessassa a ramené des titres au Mouloudia alors qu'ils n'ont pas ramené une bouteille d'eau minérale. Qu'ils sachent que je ne suis pas venu au Mouloudia pour me faire de l'argent ou me faire un nom. Je l'ai fait par le passé et j'ai joué en Equipe nationale. J'essaye seulement de transmettre aux jeunes ce que j'ai appris de Cherif El Ouazzani, Belatoui, Zerrouki, Benabdallah, Meziane et Benmimoun. Je ne suis pas venu pour barrer la route aux jeunes. J'aimerais bien qu'ils fassent mieux que moi. Votre mission ne se limite donc pas sur le terrain… Oui, c'est cela. Je suis à la disposition de l'équipe et même du staff technique pour aider le Mouloudia à n'importe quel moment et de n'importe quelle manière. L'essentiel est de bien orienter et conseiller cette nouvelle génération. Cherif El Ouazzani : «On doit réapprendre à jouer sur gazon naturel» Parmi les raisons qui n'ont pas permis au Mouloudia de jouer sous sa véritable valeur, l'état lamentable du terrain en gazon naturel. Pour Cherif El Ouazzani, ses joueurs ne savent plus évoluer sur ce genre de surface : «Il faut dire qu'en plus de l'état lamentable de la pelouse qui n'arrange pas la circulation de la balle, mes joueurs ont aussi perdu leurs repères sur le gazon naturel. Nous devons réapprendre à jouer sur ce genre de surface, car nous allons aborder trois matchs consécutifs à l'extérieur sur une pelouse en gazon.» En effet, le MCO devra se déplacer à Blida, au 5-Juillet et à El Eulma. Trois équipes qui accueillent leurs adversaires sur une pelouse en gazon naturel. Les joueurs attendent leur pécule de séjour Après six jours de travail, les camarades de Ouasti attendent toujours leur pécule de séjour afin d'effectuer quelques emplettes. Ils devraient toucher l'argent une fois le président arrivé à Casablanca.