«Je n'ai aucun souci avec Raouraoua» Comment va le moral ? Hamdoullah, tout va pour le mieux, surtout après notre victoire face à Beja et la qualification en finale de la Coupe Maghrébine. Même si cette compétition reste plus symbolique, il n'en demeure pas moins qu'elle nous a beaucoup aidés à retrouver le sourire. Le groupe revit depuis et c'est peut-être cela qui va remettre de l'ordre dans la tête de tous les Sétifiens. Surtout après toutes les perturbations qu'on a vécues ces derniers temps. Comment évaluez-vous votre prestation contre l'Olympique de Beja ? Du moment que je n'ai pas encaissé de but, cela veut dire que la défense et moi avons tenu bon, malgré la pression exercé par notre adversaire. Pour ma part, j'estime que j'ai sorti une partie intéressante dans l'ensemble. J'ai été décisif quand il a fallu l'être en arrêtant quelques balles très chaudes. Je suis assez content de la réaction de la défense ainsi que du reste de l'équipe. Nous avons fait ce qu'il fallait malgré la difficulté que nous ont imposée les Tunisiens. Qu'en est-il de votre rendement depuis le début de cette saison ? J'estime avoir été assez régulier dans l'ensemble. Un peu à l'image de l'équipe. Nous jouons pour gagner toutes les compétitions. Je regrette qu'on n'ait pu aller plus loin en Ligue des champions. Surtout après avoir pu imposer le match nul chez lui au vainqueur de l'épreuve. Je pense qu'il y a de quoi nourrir quelques regrets légitimes. Mais bon, on ne va pas pleurnicher sur notre sort indéfiniment. Il va falloir se remettre au travail rapidement afin de rester concentrés sur le championnat national. Nous sommes toujours leaders et cela prouve la bonne santé de l'Entente. Il y a un calendrier chargé qui nous attend et il va falloir répondre présents à chaque match. A commencer par celui face au Khroub. Même si vous avez été écarté de l'EN depuis le Mondial, on vous sent concentré sur votre sujet avec l'ESS… Bien sûr que je dois rester concentré. Que voulez-vous que je fasse ? Que je croise les bras et que j'attende la convocation de l'EN pour me motiver ? Je ne suis pas comme ça. C'est dans la difficulté que je me sens encore plus fort. Je sais que c'est là qu'il faut travailler doublement pour ne pas sombrer. Bien que j'attende tous les jours qu'on me rappelle en EN, je ne peux pas laisser le doute m'envahir. Au contraire, c'est cela qui me stimule le plus. Travailler plus pour m'améliorer et montrer au sélectionneur national que je mérite d'être rappelé. J'espère que ce que je fais avec l'Entente jouera en ma faveur. J'espère que Benchikha me rappellera contre la Tunisie. C'est mon souhait en tout cas. Mais Benchikha affirme que vous avez toujours un problème avec la FAF. Que peut-on comprendre par là ? Non, c'est faux, je n'ai aucun souci avec la FAF. J'ai gardé de très bonnes relations avec El Hadj Raouraoua que j'ai toujours respecté profondément. Pareil pour Cheikh Saâdane. On a gardé de bons rapports à ce jour. Je ne lui ai jamais manqué de respect, contrairement à ce qui a été rapporté çà et là. Je le confirme encore une fois, à travers les colonnes de votre journal, que je n'ai pas eu de souci, ni avec Raouraoua, ni avec Saâdane. Le seul problème que j'ai eu, c'était avec le médecin de l'EN et cela, j'en ai déjà parlé ouvertement. Aujourd'hui, tout est rentré dans l'ordre et la page a été tournée définitivement. Vous attendez donc une convocation pour le match contre la Tunisie ? Je l'espère de toutes mes forces. Je n'ai pas à le cacher. Et pourquoi cacher sa fierté de défendre les couleurs de son pays ? Non, j'attendrai vraiment un geste de la part de Benchikha pour ce stage. Ce que j'ai vécu avec l'EN restera gravé à vie dans ma tête. C'était trop fort pour tout le monde, joueurs, staff et supporteurs. Il y a déjà quelques jours, on fêtait symboliquement l'anniversaire de ce 18 novembre et toutes les images d'Oum Dourman nous sont revenues à tous. J'espère qu'on ne va pas oublier tout ça au lieu de s'attarder juste sur les erreurs que j'ai pu commettre. Qui n'en commet pas ? Maintenant, s'il s'avère que je n'ai rien fait de grave, je voudrais au moins comprendre pourquoi on m'a évincé des Verts. Lemmouchia a retrouvé l'EN malgré tout ce qui a été dit à son sujet. Ça vous donne de l'espoir ? Je suis très content pour Khaled. C'est quelqu'un qui mérite vraiment d'être en sélection nationale. Je suis également fier pour Metref et Djabou. J'espère les rejoindre très bientôt avec d'autres joueurs de l'Entente. Ressentez-vous quelque part avoir commis une erreur grave au sein de l'EN ? Sincèrement, non ! Je vous assure que je n'ai rien fait qui mérite d'être banni. A chaque fois qu'il y a eu un malentendu avec moi, j'ai demandé pardon. Je pensais vraiment que tout ce qui s'est passé a été oublié et qu'on avait tourné la page définitivement. Avec Benchikha, ça s'est toujours très bien passé entre nous. C'est pour cela que j'espérais qu'il allait me faire appel. J'ai une grande envie de donner encore pour mon pays. Je veux aider l'EN à grandir un peu plus et grandir moi-même avec. Je suis encore jeune et j'estime que je peux donner beaucoup à mon pays. Seriez-vous prêt à réitérer vos excuses pour retrouver l'EN ? Je l'ai fait déjà à plusieurs reprises et si je dois encore le faire, rien ne me gênera, car il s'agit de mon pays. Mais je pensais que tout cela était loin derrière et qu'on avait bien tourné la page. Tout ce que je sais aujourd'hui, c'est que mes intentions sont bonnes. Je sens que je me suis assagi et que j'ai beaucoup appris de cette période. J'aimerais juste retrouver ma place dans le groupe et tenter d'apporter ce que je sais faire à l'équipe. Vous croyez vraiment être rappelé face à la Tunisie ? Pourquoi pas ? J'ai le droit de rêver comme tous les joueurs d'être rappelé et qu'on oublie tout ce qui s'est passé de mauvais. Ne croyez-vous pas que les portes de l'EN ont été fermées définitivement pour vous ? Pourquoi donc ? Ai-je commis un attentat ? Est-ce que j'ai tué quelqu'un pour qu'on veuille m'infliger cette horreur ? Je ne le pense pas. Mon rêve de retrouver la sélection est des plus légitimes. On ne m'a pas déchu de ma nationalité algérienne à ce que je sache. J'ai donc le droit d'espérer être convoqué pour le match prochain. Il n'y a que le terrain qui pourrait m'éloigner de l'EN. Pour cela, j'y travaillerai d'arrache-pied pour ne pas donner raison à mes détracteurs. Beaucoup dans votre entourage pensent que vous vous êtes assagi ces derniers temps. Est-ce pour soigner votre image et réintégrer l'EN ? Si mes proches le disent, c'est qu'ils ont dû le remarquer. Mais au fond de moi-même, je ne pense pas avoir forcé pour retrouver ce calme. Je pense avoir toujours été comme ça. Car l'image que se font certains de moi est totalement fausse. Demander aux joueurs de l'EN si je ne suis pas agréable au sein d'un groupe. Je ne crois pas avoir commis un pêché aussi grave que veulent le faire croire certains. Vous vous voyez jouer contre le Maroc ? Pourquoi pas ? Tout est possible dans la vie. Et si cela n'arrivait pas ? Ce n'est pas moi qui décide de cela. Si le coach et le président de la FAF veulent que je retrouve la sélection, j'en serai le plus ravi. Mais s'ils en décident autrement, je n'aurai qu'à prendre mon mal en patience et redoubler d'efforts pour être au top de ma forme. On a eu beaucoup de mal à vous faire cet entretien devant autant de fans qui vous entourent. Que représentent à vos yeux ces supporteurs ? Vous savez, c'est toujours un vrai bonheur pour les joueurs de se sentir entourés et aimés par le public. C'est une grande fierté. C'est également le capital de chaque joueur. C'est avec cela qu'on sent si on doit faire plus ou revoir sa copie. Je ne pourrais jamais les remercier assez, bien que je sois chambré de temps en temps par certains supporteurs. C'est grâce à ces jeunes que vous voyez que j'ai pu surmonter tous les déboires que j'ai vécus ces derniers temps. Merci à eux.