Ce qui s'est passé au sein du Comité olympique algérien (COA) est un grave précédent dans l'histoire du mouvement sportif national. Ce qui s'est passé au sein du Comité olympique algérien (COA) est un grave précédent dans l'histoire du mouvement sportif national. On peut considérer que c'est même plus inquiétant que les renversements et les mouvements de redressement dont ont été les auteurs certains partis politiques et associations chez nous. L'affaire est plus grave, parce qu'il s'agit de la plus haute instance morale du mouvement sportif national, sensé se prévaloir de ses valeurs, son exemplarité et ses principes, au-delà de tous les enjeux. Je n'ai aucune intention de défendre M. Berraf parce qu'il peut parfaitement se défendre et mieux que je ne le ferais. Et je ne plaiderai pas pour lui, parce qu'il sait très bien qu'il a commis beaucoup d'erreurs et enfreint les règlements généraux, se comportant, dans les derniers mois de son règne, comme un novice orgueilleux et trop sûr de lui et des membres de son bureau. Mais, comme tous les sportifs et les observateurs, je ne défends que les principes et les valeurs qui imposent le respect de la charte olympique, de la part du président du COA, de ses membres, des présidents de fédérations et des instances publiques. Il aurait été préférable pour celui qui a demandé à Berraf de se retirer, de se contenter de cela sans recourir à ces pratiques d'un âge qu'on croyait révolu, sans faire appel à ces présidents de fédérations qui se sont réunis à une vitesse extraordinaire pour exécuter les directives de cette main mystérieuse, avec la bénédiction du représentant du CIO en Algérie, M. Mustapha Larfaoui. On était persuadés que ces agissements d'une époque lointaine pouvaient atteindre au pire les fédérations ou quelques ligues et autres associations, mais on ne soupçonnait pas le moins du monde que cela toucherait directement, et de cette manière abracadabrantesque, la tête du mouvement sportif national. Cela prouve en tout cas que le destin de nos sportifs n'est pas entre leurs mains et que leur marge de manœuvre restera toujours restreinte. Nul doute que si l'action touche aujourd'hui le président du COA, elle touchera ceux des fédérations un jour ou l'autre. Mustapha Berraf, ce charmant monsieur qui a fait du bon et du moins bon durant son passage, est parti donc, laissant moult interrogations derrière lui. Qu'a-t-il fait de si vil, stratégiquement parlant, pour qu'on lui ait sommé de se retirer et de se taire ? Quelle est cette main mystérieuse qui lui a demandé de se retirer de la sorte, lui qui avait défié tout le monde auparavant ? Qui lui succédera maintenant, sachant que ceux qui avaient présentés leurs candidatures n'ont pas fait l'unanimité aussi bien de la part des pouvoirs publics que des membres de l'AG ? A qui le tour donc après Mustapha Berraf ? Hafid Derradji [email protected]