Chioukh : «C'est inadmissible !» Douicher : «C'est catastrophique !» Après un long et éreintant voyage qui les a conduits de Frankfurt où ils ont fait escale jusqu'à la lointaine capitale gabonaise Libreville, les Canaris de la JSK n'oublieront pas de sitôt leur arrivée très mouvementée au Gabon. En effet, alors que tout devait être facilité pour la délégation officielle de la JSK représentant le football algérien en Coupe de la CAF, comme le veut la tradition dans ce genre de situation, concernant les formalités douanières en vue de passer le poste frontalier de l'aéroport international, les Canaris auront passé plus de deux heures dans le hall attendant le signal de quitter l'aéroport et rejoindre leur lieu de résidence. A l'arrivée à l'aéroport international de la ville de Libreville, les services des douanes ont tout fait pour que la délégation algérienne ne quitte pas l'aéroport sans encombre, prétextant que le passeport n'était pas biométrique et qu'il fallait donc reporter sur les formulaire toutes les informations nécessaires concernant l'identité de chaque membre de la délégation. Cette situation a fait que l'opération aura duré plus de deux heures, influant négativement sur l'état de forme des joueurs de la JSK censés jouer un match officiel dans moins de 48 heures. Le problème de la biométrie ne s'est pas posé en Allemagne Les agents de la douane exerçant à l'aéroport international de Libreville n'ont rien voulu savoir lorsque les représentants du club kabyle se sont présentés aux guichets pour leur demander d'activer et permettre à toute la délégation de quitter les lieux et rejoindre l'hôtel. Toutefois, les Gabonais leur ont fait savoir que si les Algériens avaient eu des passeports biométriques, l'opération aurait été plus simple, ce qui laisse penser que c'est tiré par les cheveux d'autant plus qu'en Allemagne, où les procédures auraient dû être plus compliquées, le problème ne s'est pas du tout posé. Le même cauchemar qu'à Owerri (Nigeria) en septembre dernier Apparemment en Afrique, ça n'a pas encore changé, alors qu'ailleurs on évolue très vite. C'est ainsi que les joueurs de la JSK qui ont composé la délégation kabyle n'auront certainement pas vécu cet épisode, hier, pour la première fois, puisqu'il y a quelques mois de cela, le même scénario a été vécu à l'arrivée de la JSK à l'aéroport international de la ville d'Owerri, au Nigeria. Ce fut à l'occasion du déroulement du dernier match de la phase des poules de la précédente Champions League. Chioukh : «C'est inadmissible !» Le président de la section football de la JSK, chef de délégation kabyle à Libreville, Chioukh, n'a pas manqué de nous faire savoir qu'il n'avait guère apprécié que son équipe soit retenue pendant plus de deux heures à l'aéroport pour des formalités censés s'effectuer dans la simplicité la plus totale, surtout qu'il s'agit d'une délégation officielle attendue par les autorités gabonaises. «C'est inadmissible, alors que chez nous l'on veille scrupuleusement à ce que nos invités ne rencontrent aucune difficulté, que ce soit à l'aéroport ou à l'hôtel où ils sont bien pris en charge. C'est regrettable, vraiment !»
Les joueurs dormaient à même le sol En plus de la fatigue du voyage, les joueurs avaient espéré au moins éviter toutes ces tracasseries administratives, une fois arrivés sur le sol gabonais. Or et comme à l'africaine, les camarades de Tedjar ont été confrontés à des procédures douanières qui auront duré, rappelons-le, plus de deux heures. Après avoir remis leurs passeports, les joueurs de la JSK se sont allongés à même le sol pour dormir. Aucun responsable de la FGF Le pire dans toute cette histoire, c'est qu'à l'arrivée de la JSK à l'aéroport international de Libreville, il n'y avait aucun représentant de la Fédération gabonaise de football pour accueillir la délégation officielle algérienne. Pour rappel, la JSK affrontera l'équipe du FC Missiles ce samedi après-midi en match aller des huitièmes de finale de la Coupe de la CAF. Faut-il souligner que l'absence des responsables gabonais à l'aéroport n'a pas été du goût des représentants de la JSK. Arrivée tardive des représentants du FC Missiles En plus de l'absence des responsables de la FGF, les représentants du club adversaire de la JSK en match international officiel ont également brillé par leur absence, avant de faire leur apparition tardivement. Leur présence n'a été qu'une simple formalité, puisqu'ils ne sont même pas inquiétés de la situation qu'a vécue la JSK en passant le poste frontalier. On aurait dit que leur mission ne se limitait qu'à accompagner la JSK à l'hôtel, sans plus. L'ambassadeur d'Algérie et son secrétaire à l'accueil Comme à chaque déplacement de la JSK dans un pays africain, nos représentants diplomatiques veillent à ce qu'ils soient présents à l'arrivée et font de leur mieux pour que le club kabyle puisse passer un séjour confortable. Leur présence, hier, à l'aéroport a atténué quelque peu les soucis de la délégation kabyle dont les membres, leur tête M. Chioukh, n'ont pas manqué de remercier chaleureusement les officiels algériens. Un bus militaire pour transporter la JSK à l'hôtel Après en avoir terminé avec les formalités administratives inhérentes à l'arrivée de la JSK sur le sol gabonais, les Canaris ont été transportés de l'aéroport à l'hôtel «Grande muraille», à bord d'un bus militaire appartenant au club des Missiles FC. --------------------------- Un Algérien et ses deux enfants à l'accueil des Canaris Un Algérien d'origine kabyle établi à Libreville ainsi que ses deux enfants n'ont pas raté l'occasion de la présence de la JSK au Gabon pour venir leur rendre visite au premier jour de leur arrivée. Yazid Meheni, puisque c'est de lui qu'il s'agit, semble être un fervent supporter de la JSK, a éprouvé un immense plaisir de voir la JSK arriver à Libreville. Il promet même d'aider les Canaris en cas de besoin et sera bien présent ce samedi, lui et sa famille, au stade pour les soutenir. --------------------------- L'arrivée à l'hôtel Grande Muraille, l'autre cauchemar En quittant l'aéroport international de Libreville après plus de deux heures d'attente, les Canaris avaient cru qu'ils ont fini avec les soucis qu'ils avaient endurés, malheureusement, un autre cauchemar, pas des moindres, a été vécu une fois la délégation arrivée à l'hôtel chinois Grande Muraille, l'établissement réservé par les Gabonais pour la délégation kabyle. Un hôtel que l'ensemble des membres de la délégation ont appréhendé à première vue. Situé en plein centre-ville, très mal fréquenté aussi Ce que les Kabyles n'ont surtout pas apprécié de leur lieu d'hébergement, c'est qu'il est situé en plein centre-ville, ce qui n'est pas pour arranger les affaires du staff technique souhaitant garder le groupe concentré du mieux possible pour la rencontre de samedi, mais aussi, selon les quelques présents sur place, il nous a été fait savoir que l'établissement est réputé pour être mal fréquenté, ce qui n'est pas fait pour assurer à l'équipe de la JSK tout le calme que cela puisse exiger un tel rendez-vous sportif rentrant dans le cadre d'une compétition gérée par la CAF. De petites chambres individuelles non équipées de la moindre commodité Ce qui a irrité le plus les joueurs, c'est qu'une fois dans les chambres, ils se sont rendu compte qu'elles étaient très étroites, individuelles et non équipées de la moindre commodité. Pagaille générale dans le hall Et comme il fallait s'y attendre, les représentants de la JSK, comme les joueurs, n'ont pas voulu entendre parler d'une prise en charge dans ledit établissement et il fallait trouver un autre hôtel répondant aux exigences de la compétition, surtout qu'à quelques encablures existe un hôtel 5 étoiles, le Licon. Ne voulant pas être pris en charge à le Grande Muraille, les accompagnateurs de la JSK ont vite entamé des pourparlers avec les représentants gabonais qui, pour leur part, n'ont rien voulu savoir prétextant que l'hôtel réservé a été déjà payé à l'avance. Chioukh a appelé Hannachi Le chef de la délégation kabyle, le président de section Chioukh et avant de prendre une quelconque décision, a jugé utile de joindre au bout du fil le président de la JSK, Moh Cherif Hannachi, resté en Algérie, l'informant des conditions d'accueil et de la qualité de la structure hôtelière réservée à la JSK. Le président lui a demandé de ramener le commissaire du match aujourd'hui Bien que le président Hannachi n'ait pas poussé le bouchon très loin en demandant à Chioukh de faire avec ne serait-ce que pour cette première nuit, il lui a toutefois recommandé de contacter le commissaire du match pour qu'il se présente en personne et constate de visu si réellement l'hôtel répondait aux normes CAF.
Les Kabyles ont voulu s'adresser au président du club, en vain ! Après avoir constaté que les représentants du club des Missiles Gabonais ne pouvaient rien faire pour répondre favorablement à la demande des représentants de la JSK de changer de lieu d'hébergement, ils ont voulu prendre attache directement avec le président de club. A leur grande surprise, il leur a été informé que cela relève du domaine de l'impossible, puisque le président est général militaire et ne peut être disponible.
19 heures, les joueurs regagnent leurs chambres, puis redescendent Fatigués du voyage et de l'attente de plus de deux heures à l'aéroport international de Libreville, les joueurs de la JSK ont fini quand même par prendre la décision de monter dans leurs chambres pour au moins se reposer. A la grande surprise de tous les présents dans le hall de l'hôtel, les Canaris n'ont passé que quelques secondes dans leurs chambres avant de redescendre après avoir découvert la qualité des chambres, petites et non équipées de la moindre commodité. Rial pour servir de porte-parole Et pour bien s'organiser, les joueurs ont délégué l'axial Ali Rial pour porter à la connaissance de leurs dirigeants, et des membres du staff technique qu'il était hors de question d'accepter de passer la nuit dans ces chambres qui ne répondaient point aux normes, ont-ils voulu insister. Rial s'est longuement entretenu avec son entraîneur en chef, Belhout, et le kiné, Rachid Guillou. --------------------------- Douicher : «C'est catastrophique !» Le plus ancien des Canaris, qui est à son énième déplacement en Afrique avec la JSK, a qualifié la situation de catastrophique et que même au Nigeria, ils n'ont pas connu pire que ça : «Je suis très déçu des conditions d'accueil. Normalement, on devait penser à nous réserver un hôtel plus confortable que celui dans lequel on songe sérieusement à nous prendre en charge. Les joueurs sont tous surpris de la situation. Nous essayerons de ne pas trop faire attention à tout cela d'autant plus que ça reste l'une des spécificités de nos déplacements en Afrique. On a quand même une mission très importante à accomplir ce samedi, à savoir bien négocier notre match face au club gabonais, le FC Missiles.» --------------------------- Une araignée géante dans la chambre de Berchiche Tout le monde a retenu son souffle lorsqu'un cri parvenait tout droit de la chambre de Berchiche lequel a fait peur à tout le monde. En effet, une véritable panique a gagné les joueurs qui ont accouru vers lui. Le défenseur axial de la JSK a été surpris par une araignée géante qui a donné des frissons aux joueurs. --------------------------- Belhout met le holà, tout le monde regagne sa chambre Après avoir écouté son joueur, l'entraîneur Rachid Belhout, ne voulant certainement pas que la situation ne prenne encore d'autres tournures qui allaient influer négativement sur l'état physique et mental du groupe à quelques heures seulement avant le match, a donné le holà en ordonnant aux joueurs de se soumettre aux décisions des dirigeants, seuls habilités à trancher la question «Vous avez connu pire au Nigeria» L'entraîneur en chef de la JSK, Rachid Belhout, dira aux joueurs : «Vous devez regagner vos chambres et vous reposer. A mon avis, vous avez déjà connu ce genre de situation il y a quelque temps au Nigeria. Vous devez résister et vous consacrer uniquement à votre mission. C'est vrai qu'on aurait tous souhaité trouver meilleures conditions, malheureusement ce n'est pas le cas. Pour l'instant, on n'a d'autre choix que de faire avec.» «On joue notre match et on rentre au pays» Pour Belhout, la mission la plus importante constitue à jouer le match de ce samedi et réussir un résultat positif : «On a une mission à accomplir ce samedi : jouer notre match comme prévu avec le même état d'esprit, c'est-à-dire repartir avec un résultat positif. Vous devez donc vous reposer afin de mieux récupérer de la fatigue du voyage.» «Ce sont les dirigeants qui vont décider, pas vous» «Nous comprenons parfaitement votre désarroi, toutefois, il est de nature que ce sont les dirigeants qui prendront les décisions qui jugeront nécessaires pour le club, pas vous en tant que joueur. Votre mission à ce que je sache se limite à jouer et à défendre vos chances d'aller au prochain tour de cette coupe.» «Vous êtes ici pour représenter dignement le football algérien» Et enfin l'entraîneur en chef, Belhout, dira d'un ton ferme à ses poulains : «Vous jouez à la JSK et vous êtes ici pour défendre dignement le football algérien, vous devez remonter dans vos chambres et vous reposer. C'est ce samedi que vous donnerez votre réponse sur le terrain en vous battant pour un seul objectif : obtenir un résultat positif qui gardera nos chances de qualification intactes.»