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Salah Ougrout de Djem3i Family : «Je suis né en France, mais je n'ai que le passeport vert ou fiha baraka»
Publié dans Le Buteur le 20 - 08 - 2011

«J'ai joué à l'USMB en minimes, avec Zane. J'étais ailier gauche.»
«Mon père, Allah yerrahmou, était un grand athlète, il a couru avec Emil Zatopek.»
Salah Ougrout nous a fait l'insigne honneur de venir au siège du journal pour nous accorder cet entretien. Avant de traverser la rue menant vers l'immeuble du Buteur, les automobilistes qui l'ont reconnu avaient enclenché en chœur les klaxons. On s'était cru dans un cortège de mariage. Une fois dans les couloirs de la rédaction, la fête s'est poursuivie avec Souilah le populaire. Un régal pour tous ceux qui ont assisté au spectacle qu'il nous a donné en live. L'interview qu'on vous offre n'est qu'un léger aperçu. Mais le plaisir est le même. Jugez-en !
Ton surnom d'enfance ?
Souilah, le diminutif de Salah
Situation familiale ?
Marié avec Fatima Belhadj. Elle est actuellement réalisatrice. Nous avons une petite fille de 2 ans qui s'appelle Nouceiba.
Allah ibarek. Vous vous êtes rencontrés où ?
Sur un plateau de tournage. C'était pour le film Arfar3 rassek ya lagram qu'elle avait elle-même écrit. C'est là que s'est produit le coup de foudre !
Tu lui as interdit de tourner des films ?
Mais non ! Elle est toujours réalisatrice. Tout récemment, on a tourné le film Mal watni ? (Qu'est-ce qu'il a mon pays ?) C'est un film à voir. J'y joue le rôle d'un fou.
Tu es né quand et où ?
Le 22 mars 1961 à Brive, en France, en Corrèze, le pays du rugby.
Tu as donc des papiers français…
Non, mais j'ai le droit de les avoir, en m'appuyant sur le droit du sol.
Tu es le seul Algérien à ne pas l'avoir fait, alors que les autres en rêvent, pourquoi ?
Franchement, je n'en sais rien. J'ai le passeport vert ou fiha baraka, al hamdoullah.
Mais si on t'énerve en Algérie, tu risques de partir un jour, non ?
Alors may kheltouch fiya bezzaf, sinon nqalla3 ! Mais j'aimerais bien un jour retourner à Brive, histoire de voir ma ville natale. A 50 ans, je n'ai toujours pas vu l'endroit où je suis né !
Comment ton père s'est-il retrouvé à Brive ?
Mon papa était un grand athlète. Il courait dans les années 1940 au sein du club de l'armée. Il est donc parti à Brive pour poursuivre sa carrière et c'est là que je suis né. Mais juste après ma naissance, mes parents m'ont ramené tout bébé en Algérie.
Il a fait une grande carrière ?
Il était champion d'Afrique du Nord, il était spécialiste du 3000 mètres. Il a aussi couru pour le Gallia et le Mouloudia d'Alger. Il était très célèbre à son époque. Il a même couru contre la légende Emil Zatopek ! Mon père était un grand sportif, Allah Yerrahmou. Il a même joué dans une équipe de rugby.
Et toi, quel sport as-tu pratiqué ?
Moi ? Chouiya bark. J'ai joué à l'USM Blida dans la catégorie des minimes. Il y avait avec moi Zane, Berber, Fettane Zoubir…
A quel poste tu jouais ?
J'étais ailier gauche.
Tu étais meilleur qu'eux ?
Makan walou ! Il faut que je dise la vérité. J'étais vraiment nul ! Et pourtant, j'ai toujours aimé le football. C'est une de mes passions. Mais comme je n'étais pas doué, j'ai vite fait de me tourner vers le théâtre. J'ai vite compris que j'étais qaraâ en foot.
C'est dur de croire qu'on est bon en foot, non ?
C'est une catastrophe ! Je voulais me persuader que j'étais bon, alors qu'en réalité j'étais pourri. Il y a beaucoup parmi les footballeurs algériens qui croient qu'ils sont bons, alors qu'il y a 120 000 spectateurs qui les huent et qui leur demandent d'arrêter le massacre. C'est dur à vivre…
Comme qui par exemple ?
Je sais que tu veux que je parle de Ghezzal, toi ! C'est vrai, Ghezzal est très élégant, beau gosse et tout ce que tu veux, mais il n'a vraiment pas de chance, meskine, devant le but !
Et pourtant il marque avec son club !
Oui, mais il n'a pas de chance quand il porte le maillot de l'Algérie. Il est bien, mais Allah ghaleb, avec nous, c'est autre chose…Et pourtant, il met toujours son cœur, le pauvre !
A quel âge as-tu commencé à jeûner ?
Vers 9 ou 10 ans. J'étais inscrit dans la mosquée du quartier pour apprendre le Coran, chez Cheikh Ahmed, Allah Yerrahmou. Il avait perdu ses deux jambes et pour nous corriger, il tenait un long bâton de 5 ou 6 mètres qu'il faisait tomber sur la tête des perturbateurs. J'ai appris à l'ancienne, quoi ! Mais c'est bien resté dans ma tête, hamdoullah.
Ils t'ont fait quoi le jour où tu as jeûné ?
On m'a peint l'ardoise et on m'a préparé la temmina.
Combien de hizb avais-tu appris avec le cheikh ?
Environs 15 hizb.
Que te reste-t-il aujourd'hui, Souilah ?
Labass chouiya, mais machi fort. On va dire quelque chose comme 9 hizb. Je suis un peu gêné d'en parler, mais Dieu a incité les Musulmans à concourir pour le Coran, donc on peut en parler.
A l'école, tu étais plutôt sage ou turbulent ?
Plutôt sage, parce que, contrairement à ce que les gens peuvent croire, moi, dans la vie de tous les jours, je suis un très mauvais comédien. Je ne suis pas marrant en réalité. Je ne sais jouer que sur un plateau de télé ou sur scène. Là, je deviens quelqu'un d'autre carrément. Je n'étais donc pas le clown de la classe. En plus, avec les maîtres d'école qu'on avait avant, tu n'avais pas intérêt à faire le pitre. Il te corrigeait immédiatement !
Et en dehors de l'école, tu étais comment ?
Ah, là, j'étais un vrai twaychi. Dès la sortie de l'école, on écrivait à la craie sur nos cartables des numéros et on se transformait en voitures ! On se faisait des accidents entre nous. De vrais débiles, mais on manquait de moyens ! Allah ghaleb. (Il rigole). On jouait à beaucoup de jeux de notre époque, comme «Rechayga», «Délivré»… Avec tous mes respects aux hommes, j'ai même joué à la marelle !!! Mais kount «n'payais» bezzaf ! (Je payais, c'est-à-dire, je perdais, Ndlr).
Avec les filles ?
Oui, avec les filles ! Et souvent je voyais quelqu'un venir me dissuader de jouer avec les filles, sinon, disait-il, mes moustaches allaient pousser comme celles des chats ! Ils avaient peur qu'on soit efféminés. C'étaient les méthodes d'avant. C'est comme ça qu'il pensait qu'on allait devenir des hommes à 100 % !
Dans quelle matière étais-tu fort à l'école ?
En arabe. Le reste idjib rabbi !
Et le pire ?
En maths. J'étais complètement bouché. Au fond de moi, je crois que je ne voulais même pas apprendre cette matière. Le fait de voir la tête du prof était déjà une souffrance pour moi. J'avais trop peur de lui.
Ton meilleur classement ?
1er chez cheikh H'mida. Karita ! Moi 1er de la classe, sur un total de 43 élèves. C'était incroyable ! Mes parents étaient ravis et fiers. Ils pensaient, les pauvres, qu'ils avaient sorti un modèle du genre ! Un génie parmi les génies du monde !
Et ton pire classement ?
(Il se marre fort). Eh bien, 43e, sur un total de 43 ou 46 élèves. Je crois qu'il y avait trois élèves derrière moi, mais ils ne venaient jamais en classe !!!
Tu es un vrai Algérien, capable du meilleur comme du pire…
Exactement ! L'Algérien peut te faire don de son rein, donc h'nine ; mais il peut aussi te prendre ton bébé et le clouer à un mur avec de vrais clous ! On passe d'un extrême à l'autre en un temps éclair. Il nous manque la case du milieu. L'étape intermédiaire.
Que pense-tu des profs qui frappent leurs élèves ?
L'enfant doit être frappé pour qu'il puisse comprendre, mais il y a différentes façons de taper. Pas comme un cinglé qui se déchaîne sur ses élèves à coups de tête et coups de pied. Nous, ils nous frappaient tous. Mais aujourd'hui, ce sont les profs qui se font tabasser. Les temps ont changé. Ezmen dar !
Quelle est la honte de ta vie ?
J'ai eu le fou rire en plein enterrement. On n'était pas encore au cimetière. J'avais beau essayé de me contrôler, en vain. Le rire m'étouffait. C'était insupportable, vraiment. Une vraie catastrophe. Que Dieu me pardonne.
Qu'est-ce qui a déclenché ce fou rire ?
C'étaient les expressions des gens qui étaient en face de moi. Ils froissaient leur visage pour montrer qu'ils avaient de la compassion pour le défunt. Moi, à ce moment, ma tête avait imaginé beaucoup de choses et le rire est parti tout seul. J'étais rouge de honte, par la suite. Tbahdila.
De quelle moment es-tu le plus fier dans ta vie ?
Le jour où j'ai vu les Lieux saints de l'Islam. La Kaâba. C'était magnifique ! Indescriptible ! C'était en 2002 et je n'étais jamais parti à l'étranger. Mon premier voyage a été pour faire une Omra à La Mecque. Vous pouvez donc m'appeler Ammi Omri si vous voulez.
Qui te fait le plus rire ?
Charlie Chaplin. C'est un personnage qui me fait rire et pleurer à la fois. C'est le plus grand génie du cinéma humoristique de tous les temps.
Et en Algérie ?
Le regretté Inspecteur Tahar, Allah yerrahmou. C'est lui qui m'a inspiré. Je l'imitais beaucoup et je peux vous assurer que personne ne l'imite mieux que moi en Algérie.
Peux-tu nous faire une petite démonstration ?
(Il s'exécute à la perfection. On est pliés de rire)…
A quel âge as-tu compris que tu étais capable de faire rire les gens ?
Vers 10 ans, lorsqu'on était au théâtre. Je sentais que j'avais des prédispositions pour l'humour. Les gens riaient aux éclats quand je jouais. Et lorsque j'imitais l'Inspecteur Tahar, ça se confirmait.
Pourquoi n'as-tu pas pu percer avant ?
Je ne m'intéressais pas vraiment à la télé ou au cinéma. Je voulais juste être sur scène quel que soit l'endroit. Je faisais les colonies de vacances et je peux vous assurer que ceux qui étaient avec moi, avaient passé les meilleures vacances de toute leur vie. J'étais vraiment au top. Je volais carrément. J'étais à 100% de mes capacités, Aujourd'hui, je sais que je tourne à 20%. C'est peut-être dû à l'âge ou à autre chose. Je ne me donne plus comme lorsque j'étais en colonie de vacances.
Qu'est-ce qui fait qu'aujourd'hui, tu sois moins bon qu'avant ?
C'est peut-être le manque d'inspiration. Quand tu t'assois à une table de café, tu vois quoi ? Des gens tristes qui tirent la tronche. Ce n'est pas comme avant quand les cafés inspiraient des dizaines de scénarios. Les humeurs ont tristement changé, à cause du stress.


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