Mohamed Belaïd : «Je suis démissionnaire» Le successeur de Solinas est enfin connu. Il s'agit de l'ex-entraîneur de la JSMB, Djamel Menad, qui a trouvé un terrain d'entente avec les dirigeants du Chabab, hier, dans un hôtel de la périphérie d'Alger. Le nouveau coach entamera ses fonctions aujourd'hui pour diriger la première séance. «C'est un retour aux sources» «Effectivement je viens de finaliser avec les dirigeants du Chabab ce soir et je dois vous affirmer que je suis bien évidemment content de diriger le Chabab qui ne m'est pas inconnu puisque j'ai porté les couleurs de ce club durant plusieurs saisons 1976-80. Ce n'est donc qu'un retour aux sources. Concernant les objectifs, il est vrai que le CRB n'a pas les moyens de l'USMA, mais je pense que Belouizdad a toutefois les moyens de jouer les premiers rôles. Gana mis à l'index La crise à laquelle le Chabab de Belouizdad est en train de faire face était néanmoins attendue, souvent repoussée par les bons résultats réalisés en ce début de saison, mais les échecs successifs ont fait éclater au grand jour la mauvaise gestion du club. Les véritables raisons qui ont plongé l'équipe dans cette crise inévitable ont été détournées malicieusement par des déclarations à demi-mot, sachant toutefois leur portée, par le président en exercice du conseil d'administration, Azzedine Gana. Le premier responsable du club devra assumer ses responsabilités à la fois devant les membres qui lui ont fait confiance en l'intronisant à la tête du conseil et surtout devant les supporters. Gana a intelligemment manipulé une partie des supporters en leur affirmant qu'il n'a pas les coudées franches et que c'est le CSA qui est l'actionnaire majoritaire de la SSPA. Les 20 milliards promis ne sont jamais parvenus L'actuel président Gana avait déclaré avant et après sa désignation à la tête du conseil que le CRB ne connaîtra plus de crise financière et que dorénavant, le problème de l'argent ne se posera plus, mais force est de constater que les ambitions démesurées de Gana ont manifestement conduit le club dans une profonde crise. Les 20 milliards de centimes promis ne sont en effet qu'un subterfuge pour atteindre son objectif, voire exaucer un rêve devenu réalité, celui de présider le CRB. Il devra assumer ses responsabilités ! Accusés de tous les maux, les membres du CSA n'ont jamais failli à leur parole et c'est grâce à leur dévouement que le CRB est toujours debout et les couleurs vaillamment défendues par des joueurs qui n'ont trouvé comme interlocuteurs que Mohamed Belaïd et Boulekhel, en l'occurrence, le président et le vice-président du club amateur. Le CSA, pour ceux qui ne le savent pas encore, a uniquement la charge des jeunes catégories, mais face à la crise, les membres du bureau ne sont pas restés indifférents et ont réussi à apaiser la tension en parvenant à régulariser certains salaires et primes de match, venant ainsi à la rescousse du président Gana, incapable de tenir ses engagements et ne voulant pas trop s'investir, mais le geste du CSA par amour au Chabab d'abord était surtout d'éviter au club d'autres humiliations. Le président du conseil, Azzedine Gana, a jusque-là déboursé presque trois milliards de centimes qui lui seront sans aucun doute remboursés. Mohamed Belaïd : «Je suis démissionnaire» Dépité par la défaite du Chabab et l'attitude d'une partie du public, le président du CSA a décidé de jeter l'éponge, après avoir subi les foudres des inconditionnels. Refusant catégoriquement de prendre à son compte la mauvaise gestion du club et la crise qui secoue le Chabab, le premier responsable du club amateur nous a déclaré : «Je suis outré et en colère contre une frange de supporters qui m'a injustement et gratuitement accusé d'être derrière les problèmes du club, alors que c'est totalement faux. Je n'ai pas à me justifier et encore moins mettre en doute mon dévouement pour le CRB. Je suis avant tout un fervent supporter du Chabab que j'ai inlassablement servi et je que servirai toujours avec la même envie et les mêmes sentiments. Mais aujourd'hui et face à cette mauvaise influence, je dis stop, je démissionne. Je constate malheureusement que certains esprits malintentionnés rôdant aux alentours du club sont parvenus à leurs fins et ce, au détriment de l'avenir du club qui est pris en otage.» Slimani le chouchou pris à partie Auteur de cinq réalisations jusque-là, le centre-avant Islam Slimani est passé par plusieurs sentiments lors de la confrontation ayant opposé le Chabab de Belouizdad à la JSMB. Voulant augmenter son capital buts et donner l'avantage à son équipe, le longiligne attaquant a raté un penalty à la 5'. Pour certains, ce fut le tournant du match, mais le joueur n'est pas de cet avis : «C'est vrai que j'ai raté l'occasion d'ouvrir le score qui nous aurait éventuellement permis de mieux gérer la rencontre, mais je ne crois pas que ce fut le tournant de la rencontre, car il restait beaucoup de temps à jouer pour revenir dans le match.» Les supporters ont alors encouragé l'auteur malheureux en scandant son nom, mais ces encouragements de courte durée ont curieusement laissé place aux insultes et aux sifflets qui ont complètement désarçonné le joueur et ses coéquipiers. Le joueur a d'ailleurs été tellement affecté que c'est avec une voix étouffée et des yeux larmoyants qu'il arrivera difficilement à s'exprimer : «Je suis très abattu parce que je ne m'attendais pas à cette virulente réaction de notre public. Je comprends qu'il soit déçu par les contre-performances et cela affecte également les joueurs en premier, mais la manière a été excessive, les joueurs ne méritent pas ce traitement et les supporters nous ont habitués à mieux, c'est-à-dire à nous soutenir indéfectiblement. L'équipe traverse une période délicate et les joueurs étaient conscients de la difficulté de la mission et on peut, avec l'aide de tout le monde, surmonter tout cela et nous racheter rapidement.» Où aura lieu la reprise ? Les joueurs du Chabab reprendront le chemin de l'entraînement aujourd'hui, mais le lieu sera tenu secret, afin que la séance puisse se dérouler tranquillement, pour ne pas avoir affaire ainsi aux supporters. Mais selon certaines sources, le Chabab aura à choisir entre le centre de Aïn Benian et le complexe de la Protection civile de Dar El Beïda. Le Chabab échoue encore à domicile Les Belouizdadis ont une nouvelle fois échoué sur le tartan du stade de 20-Août gorgé d'eau, en enregistrant une défaite (1-2) devant la JSMB, la seconde sur leur sol et la troisième d'affilée. A la lecture du score et la copie rendue par les coéquipiers de Rebih, on peut penser qu'ils ont raté le coach et sont passés tout près du succès si Slimani avait réussi à marquer le penalty à la 5' de jeu. Ce qui est en partie vrai, surtout si on s'arrête sur la composition de l'équipe où il a fallu composer avec les absents et les suspendus. Ajouter à tout cela l'aspect psychologique des joueurs. Ces derniers ont été copieusement conspués par les supporters dès leur apparition sur la pelouse pour s'échauffer. Affectés et dépités par la sortie inattendue de leurs supporters, les joueurs du Chabab ont été bien évidemment pris au dépourvu et désagréablement déçus, mais force est de constater que le match était déjà perdu avant son entame. Mauvais choix, manque d'envie et manque d'ambitions. Le CRB, qui est en nette régression depuis quelques rencontres, a chuté dans le classement pour se retrouver à la cinquième place ex- aequo avec l'ASO, ratant le podium pour la première fois de la saison et une rude bataille l'attend prochainement en se déplaçant périlleusement d'abord à Batna, ensuite ce sera le grand derby face au MCA. Ousserir : «J'arrête !» Le gardien de but Nassim Ousserir a passé une soirée qu'il n'est pas près d'oublier, car il a été la cible des supporters et ce, depuis le coup d'envoi de la rencontre sans raison apparente. En effet, les hostilités du public avaient déjà commencé lors de l'échauffement. Le joueur a décidé de mettre un terme à son aventure avec le Chabab, mais avant de passer à l'acte, Nassim, qui ne veut pas compliquer davantage la situation de son équipe, a repoussé son départ pour après le retour de son compère Dahmane. A ce propos, il nous déclare l'air désappointé : «C'est une situation désobligeante et cela m'a amené à prendre une décision radicale et irrévocable, à savoir quitter le Chabab avant la fin de la phase aller. Je dois préciser que je ne suis plus en mesure de supporter les incessantes insultes, alors que toute l'équipe ne mérite pas cela. Le vrai rôle des supporters est de nous apporter leur soutien dans ces moments difficiles. Mais avant de partir, il est de mon devoir de continuer à garder la cage jusqu'au retour de Dahmane, car je ne peux laisser l'équipe sans gardien.»
