Cédric Kanté (cap. Mali) : «Notre CAN est réussie» L'élimination concédée par le Gabon dimanche soir face au Mali (1-1, 5-4 pour les Aigles aux tirs au but), a plongé tout un pays dans un deuil indescriptible, notamment la capitale Libreville où s'est tenue la rencontre. Les espoirs du peuple gabonais étaient grands sur les poulains de Gernot Rohr pour mener le pays à son tout premier sacre africain, mais le destin en a voulu autrement. La déception se lisait sur les visages des supporters qui se sont déplacés en masse dans ce magnifique stade de l'Amitié Sino-Gabonaise pour encourager les siens. Personne ne s'attendait à ce que l'aventure s'arrête si précipitamment, tant les «Panthères» paraissaient irrésistibles depuis le début du tournoi. A la sortie du stade, avant-hier, la tristesse des inconditionnels gabonais était telle qu'on croyait qu'une catastrophe naturelle s'était abattue sur le pays. Quoique pour les Gabonais qui organisent pour la première fois cette compétition continentale, ça ressemblait un peu à ça. «Pour moi, la CAN est terminée, je n'ai pas du tout envie d'entendre parler de cette compétition. Il n'y a plus de goût à la suivre, même si la finale se jouera ici à Libreville. Je suis littéralement déçu et abattu», nous dira Eric, un jeune taxieur librevillois. Triste sort pour Aubameyang Pierre-Emerick Aubameyang, l'attaquant de Saint-Etienne et de la sélection du Gabon a été, de l'avis de tous les spécialistes et les observateurs de cette CAN-2012, la vraie révélation du tournoi. Avec ses trois buts inscrits lors du premier tour et son importance dans le jeu gabonais, le jeune Aubameyang était devenu l'idole de tout un peuple, et la star incontestée des Panthères jaunes. Un lourd fardeau pour ce talent qui a finalement craqué lors de la fatidique séance de tirs au but, en étant le seul à manquer son penalty. Une catastrophe pour lui, tant les espoirs des Gabonais reposaient sur son immense talent. Gernot Rohr, ainsi que l'ensemble des joueurs, se sont empressés d'aller le consoler à l'issue de cette élimination, sécher ses larmes et lui remonter un tant soit peu le moral. Echauffourées entre supporters à l'issue du match La fin du match Gabon-Mali fut quelque peu houleuse, puisqu'on a enregistré quelques échauffourées entre supporters gabonais et autres maliens, non loin du stade de l'Amitié Sino-Gabonaise qui a abrité la partie. Certains inconditionnels des Panthères, qui n'ont pas digéré l'élimination de leur sélection, n'ont pas supporté de voir leurs homologues maliens défiler de joie à l'issue de ce match et s'en sont pris à eux, en leur jetant des projectiles. Cela a amené les forces de l'ordre à vite intervenir pour calmer les esprits et éviter des débordements encore plus graves. Signalons qu'un énorme bouchon a eu lieu dans la capitale Libreville, avant et après la rencontre. Ils étaient des centaines de milliers à s'être déplacés aux alentours du stade pour se frayer une place dans les tribunes. ------------------ Cédric Kanté (cap. Mali) : «Notre CAN est réussie» Le capitaine des Aigles du Mali, Cédric Kanté, affirme qu'avec la qualification de son équipe pour les demi-finales de cette CAN, l'objectif tracé est plus qu'atteint. «On a répondu présents au niveau de l'état d'esprit, mais tout n'est pas parfait. On gagne aux tirs au but. Les Gabonais touchent deux fois le poteau et ils ont marqué un but. Il y a eu des petites imperfections, mais ça fait partie des joies du tournoi. Notre compétition est réussie quoiqu'il arrive. On va voir maintenant à quel point on a faim. On veut marquer l'histoire !» Cousin en veut à Rohr Au lendemain de l'élimination du Gabon par le Mali, en quarts de finale, de la Coupe d'Afrique des nations, l'attaquant des Panthères, Daniel Cousin, reproche à Gernot Rohr, l'entraîneur, sa gestion du match : «On a manqué de fraîcheur, explique-t-il dans un entretien accordé au site Afrik.com. Je ne comprends pas certains choix. Il y avait des joueurs frais sur le banc qui n'ont pas été utilisés contre la Tunisie...» Sorti en seconde période, Cousin ajoute : «J'ai entendu dire que le coach avait dit que c'était moi qui avais demandé à sortir. C'est faux. J'étais prêt à faire tout le match. Même à 50, 60 ou 70%, j'aurais pu apporter quelque chose à l'équipe.» L'avenir pour l'ancien Manceau et Lensois ? «Je suis maintenant sur le marché. J'ai quelques contacts en Grèce, mais cela ne me tente pas trop. Ou en Angleterre, mais rien de concret. Je ne refuse rien, mais je préfèrerais rentrer en France.» -------------------- Rohr (ent. Gabon) : «On a manqué de réussite» De son côté, le sélectionneur du Gabon, déçu certes de cette élimination assez inattendue, a quand même tenu à relativiser et surtout à féliciter ses joueurs pour leurs efforts déployés tout au long du match et aussi de l'ensemble du tournoi. «Je pense qu'on a manqué de réussite et de réalisme au cours de ce match. On a frappé par deux fois sur le poteau. Au niveau des occasions franches, c'était jouable. Je tiens à féliciter mes joueurs qui ont tout donné et quand on a tout donné, on peut sortir la tête haute en félicitant l'adversaire. C'était un match difficile contre une grosse équipe. Il faut savoir accepter la défaite.» Giresse (ent. Mali) : «Ce n'est pas une revanche» L'ancien international français, Alain Giresse, actuellement à la barre technique du Mali, tient son exploit. Après avoir réussi à éliminer le Gabon en quarts, son ancienne équipe, le technicien français, qui a refusé de parler de revanche, dira : «Ce n'est pas une revanche. Je ne fonctionne pas comme ça, c'est mal me connaître. Aujourd'hui, mon plaisir est d'être en demi-finale avec mon équipe, celle que je dirige... C'est une grande satisfaction. On a bien calculé notre coup, on a eu la patate nécessaire pour aller jusqu'au bout. Le coaching gagnant avec Diabaté ? C'est une invention de journalistes. Si on savait qu'un joueur marquerait en le faisant entrer, on le ferait rentrer plus tôt.» Seydou Keita savoure l'exploit : «J'étais dans un rêve» L'expérimenté milieu de terrain de cette sélection du Mali, en l'occurrence Seydou Keita, ne cachait pas son bonheur au moment où il s'est présenté à la zone mixte, après le retentissant exploit qu'il venait de réaliser lui et ses partenaires, en parvenant à éliminer le Gabon, l'un des pays hôte de cette compétition. Malgré ses 32 ans et son vécu, le Barcelonais paraissait comme un gamin. «Aujourd'hui, je suis très heureux et fier de porter ce maillot. Quand j'ai marqué le dernier tir au but, c'était comme si j'étais dans un rêve. Quand on gagne, je suis comme un gamin. Je suis revenu dans l'équipe pour les deux derniers matchs des éliminatoires. ça a été très difficile avec le coach (Giresse). On ne s'était pas compris, mais après ç'a allait. Je ne voulais pas revenir parce que je ne voyais pas le changement. Aujourd'hui, on est complices. Personne ne nous a fait de cadeau. On a mérité notre qualification.» Il prévient les Ivoiriens : «On donnera tout pour gagner» Après avoir réussi à sortir la redoutable équipe du Gabon, Seydou Keita estime que son équipe a les moyens de faire autant lors de la demi-finale, qui l'opposera aux Eléphants de la Côte d'Ivoire, ce mercredi. «Tout n'est pas parfait. On n'est pas Barcelone ni le Brésil, mais on est en demi-finales et on va jouer avec nos atouts. La pression sera sur eux (les joueurs de Côte d'Ivoire). Nous, on va tout donner et on n'aura rien à perdre», a-t-il déclaré. Programme des demi-finales de la CAN-2012 Mercredi 8 février 2012 : 17h, à Bata (Guinée équatoriale) : Zambie-Ghana 20h, à Libreville (Gabon) : Côte-d'Ivoire-Mali