Les Maliens étaient plus réalistes Le Mali a créé la surprise dimanche en éliminant le Gabon, pays hôte qui avait proposé un football chatoyant jusque-là, au terme d'une cruelle séance de tirs au but (5-4 aux t.a.b) en quart de finale de la CAN-2012. En demi-finale, l'équipe dirigée par Alain Giresse est condamnée à un autre exploit pour atteindre la deuxième finale de son histoire après 1972. Elle devra en effet terrasser la Côte d'Ivoire, grand favori du tournoi, qui a éliminé en quart le second pays hôte, la Guinée équatoriale. Comme souvent, c'est le meilleur joueur de l'équipe qui a craqué. Le Gabonais Pierre-Emerick Aubameyang a raté son tir au but. Pleurant toutes les larmes de son corps à la fin de la rencontre, réconforté par ses équipiers, puis par son père, il quitte le tournoi sur 3 buts, une passe décisive, mais un tir au but dans les gants du gardien malien Souamaila Diakité. Pourtant, la soirée avait bien commencé pour les Gabonais qui avaient ouvert le score par le Niçois Eric Mouloungui à la 55e minute, après un coup franc de Levy Madinda, relayé par une passe en retrait d'un... Aubameyang, bien inspiré. Les Maliens, jusque-là très passifs, ont trouvé les ressources pour revenir au score, comme contre le Botswana en poule. Le Bordelais Cheick Diabaté, entré six minutes plus tôt, trompait le gardien gabonais Didier Ovono Ebang d'un tir en pivot à la 84e, servi par une tête de l'autre Niçois (ex-sochalien) Modipo Maiga. Les 40.000 supporteurs gabonais pouvaient huer le sélectionneur du Mali Alain Giresse, qui avait dirigé le Gabon de 2006 à 2010. «Gigi», auteur d'un coaching gagnant, a réussi un coup d'éclat en qualifiant le Mali pour les demi-finales avec une équipe composée de beaucoup de jeunes et de deux anciens Cédric Kanté et Seydou Keita, auteur du tir au but victorieux. Les Gabonais, qui avaient terminé premiers de leur groupe, peuvent pleurer leurs occasions manquées. Aubameyang, seul face à Diakité, avait vu son lob échouer sur le poteau droit alors que Cousin avait lui aussi trouvé un montant à la 59e. Le gardien Ovono a retardé l'égalisation face à Maiga (58e, 70e) mais il n'a pu être décisif lors des tirs au but. Le Gabon n'atteindra pas les demi-finales pour la première fois de son histoire. En 1996, il avait déjà perdu aux tirs au but en quart de finale (face à la Tunisie). «Il nous manqué un peu de réussite. On a eu deux poteaux. Au niveau des occasions franches, c'était jouable. Je voulais féliciter mes joueurs qui ont tout donné et quand on a tout donné, on peut sortir la tête haute en félicitant l'adversaire. C'était un match difficile contre une grosse équipe», a déclaré Gernot Rohr sélectionneur du Gabon. De son côté, le premier responsables des Aigles du Mali, Alain Giresse indique: «Ce n'est pas une revanche. Je ne fonctionne pas comme ça. C'est mal me connaître. Aujourd'hui mon plaisir c'est d'être en demi-finale avec mon équipe, celle que je dirige... C'est une grande satisfaction. On a bien calculé notre coup, on a eu la patate nécessaire pour aller jusqu'au bout. Le coaching gagnant avec Diabaté? C'est une invention de journalistes. Si on savait qu'un joueur marquerait en le faisant entrer, on le ferait entrer plus tôt.»