Hervé Renard (ent. de la Zambie) : «On joue une finale pour la remporter» Ayant débuté la saison actuel à l'USMA avant de prendre la décision de quitter le club pour retrouver son ancien poste qui n'est autre que sélectionneur de la Zambie, Hervé Renard devra diriger la prochaine finale de la Coupe d'Afrique des nations dans quelques heures à partir du banc de touche des Chipolopolos. C'est pour cette raison que nous avons jugé utile de nous rapprocher des joueurs pour avoir leurs déclarations à propos de l'exploit réalisé par leur ancien coach. Comme il fallait s'y attendre, quand on évoque son nom, tout le monde est d'accord puisque tous les joueurs que nous avons approchés nous ont fait part de leur joie pour le jeune technicien français. Dziri : «En finale, tout demeure possible» Le premier que nous avons sollicité n'est autre que l'un de ses deux anciens adjoints, et c'est de Billel Dziri qu'il s'agit. A son sujet, l'ancien gloire des Rouge et Noir était clair : «Ce genre de matchs se joue sur de petits détails. La preuve, vous n'avez qu'à voir comment le dernier match face au Ghana s'est débridé. La Zambie de Renard est en finale, et à ce stade de la compétition tout demeure possible. C'est vrai que la Cote d'Ivoire est le favori sur le papier, mais sur la pelouse ça sera une toute autre paire de manches.» Mansouri : «C'est un grand monsieur» Sous sa houlette, Smain Mansouri, encore méconnu, a détrôné Merouan Abdouni en s'imposant comme étant le numéro 1 à son poste. Approché par nos soins, le jeune gardien de but des Rouge et Noir a accepté de nous parler de son ancien coach : «Renard ? Je dirai que c'est un grand monsieur. J'espère que la Zambie gagnera le trophée pour qu'il puisse ajouter ce titre à son palmarès.» Benaldjia et Meklouche : «Nous ne lui en voulons pas, et bonne chance pour lui» Même s'il n'a pas compté sur eux lors de la phase aller, Mehdi Benaldjia et Mouaouia Meklouche ne tiennent pas rancune à leur ancien entraîneur. Interrogé eux aussi, ils nous ont déclaré : «Nous ne lui en voulons pas. Nous ne lui tenons pas rancune, même s'il ne nous faisait pas jouer lors de la phase aller. Nous profitons de cette occasion pour lui souhaiter d'ailleurs bonne chance.» Hamiti : «C'est pour lui que je suis derrière la Zambie» Au club depuis plusieurs mois, Fares Hamiti ne s'est adressé à la presse que rarement. Mais qu'il s'agit de Hervé Renard, il n'a pas hésité à sortir de son mutisme en nous affirmant : «C'est pour lui que je suis derrière la Zambie. Renard est homme que j'apprécie beaucoup. J'espère qu'il ira jusqu'au bout lui et son équipe, même si leur mission sera extrêmement difficile.» Lemmouchia : «Je l'ai eu au téléphone et je suis content pour lui» Le capitaine Khaled Lemmouchia pour sa part nous a révélé : «Je l'ai eu au téléphone juste après la qualification de la Zambie pour la finale. Je suis content pour lui. J'espère qu'ils réaliseront un bon résultat en finale.» En l'absence de l'Algérie, les Usmistes sont de tout cœur derrière les Zambiens de Renard. Hervé Renard (ent. de la Zambie) : «On joue une finale pour la remporter» «C'est incroyable pour les Chipolopolos. Quand on est rentrés au vestiaire à la mi-temps, si le score avait été de 2-0 pour le Ghana, on ne se serait pas plaints, parce qu'on n'a pas joué en première mi-temps. J'étais furieux de voir cette mi-temps. C'était peut-être à cause de la pression, on ne connaît pas bien ce niveau. J'ai dit aux joueurs : «Si vous ne voulez pas avoir des regrets toute votre vie, il faut jouer un peu plus au foot. Sinon l'adversaire vous tue, surtout quand c'est le Ghana.» On a eu un peu de chance, le gardien nous a sauvés, il a fait un super arrêt sur le penalty. On a cru en nous-mêmes en deuxième mi-temps. Le Ghana a joué la prolongation contre la Tunisie en quart et était fatigué, André Ayew n'était pas le vrai André Ayew en deuxième mi-temps. J'ai appelé Emmanuel Mayuka dans ma chambre ce matin. Je lui ai dit : «Tu as joué quatre très bons matchs, mais je veux que tu te reposes pour être prêt sur les 30 dernières minutes, et tu devras marquer.» Finalement, il a joué les 45 dernières minutes. Il s'est reposé et a marqué un but fantastique. «On est qualifiés, mais ça ne change rien, on lavera nos maillots nous-mêmes, on continuera à vivre normalement, on essaiera juste de finir l'aventure d'une manière extraordinaire. Si nous perdons la finale, on aura des regrets toute notre vie. Si l'adversaire est meilleur et plus fort que nous, on l'acceptera, mais aucun adversaire ne peut être meilleurs que nous dans ce tournoi. On ne peut pas aller dans une finale en se disant qu'on est satisfaits. Il faut la remporter.» --------------------------------------------------- Christopher Katongo (capitaine de la Zambie) : « Je vis mon meilleur moment avec la sélection » « En tant que capitaine, je vis mon meilleur moment avec l'équipe nationale. On s'est dit que c'était notre coupe. Nous n'avons jamais douté. Même si notre deuxième mi-temps n'était pas si bonne, on a eu une occasion, et à la fin on a marqué le but qu'il nous fallait. Le souvenir de 1993 reste dans notre esprit. A chaque match dans notre stade de l'Indépendance, tout le monde se souvient de cette équipe. Les larmes viendront aux supporteurs quand ils regarderont la finale, ça leur ira droit au cœur. Il fait faire tout notre possible pour ramener cette coupe. » --------------------------------------------------- John Mensah (capitaine du Ghana) «On reviendra plus forts l'année prochaine» «J'ai parlé à Gyan après le match. Nous savons tous que ça peut arriver à tout le monde de rater un penalty. Je lui ai dit d'être concentré sur le prochain match. On est désolés pour le Ghana. On a dominé, on a joué avec notre cœur. Nous reviendrons plus forts l'année prochaine. C'est dur de penser à la 3e place, on va d'abord digérer ce match. On voulait tous aller en finale et gagner la coupe. Tout le monde est très triste, mais je dois motiver les joueurs et préparer le prochain match.» A propos de ses blessures, il dira : «Je ne suis pas le coach, c'est lui qui décide. J'ai eu beaucoup de blessures, et ça fait partie du foot. ça arrive aussi aux jeunes joueurs. ça ne veut pas dire que c'est la fin de ma carrière.» --------------------------------------------------- Akwasi Appiah (adjoint du sélectionneur du Ghana) «On est tristes !» «Nous avons dominé presque tout le match, ils ont eu une ou deux occasions, et on a encaissé le but. Je ne crois pas qu'on ait mal fait, mais ça s'est joué sur un détail. La Zambie est un grand pays de foot, ils méritaient d'être là. On savait que ce serait un match très difficile. C'est presque toujours les meilleurs joueurs qui ratent les penalties. Tout le monde est très triste, la plupart des joueurs ont pleuré. On va parler entre nous pour nous remotiver, ce ne sera pas facile.» --------------------------------------------------- 1993, la flamme des Chipolopolos La Zambie va jouer la finale de la 28e CAN dans le pays au large duquel, 19 ans plus tôt, les joueurs de sa sélection nationale périrent dans une catastrophe aérienne. Un souvenir qui motive les Chipolopolo Boys de 2012. Les Chipolopolo ont confirmé mercredi à Bata (Guinée équatoriale) leur statut de grande révélation de la CAN-2012. En demi-finale, la sélection de Zambie a éliminé les Black Stars du Ghana, présentés depuis le début de la compétition comme un sérieux prétendant au titre. André Ayew et les siens étaient en voie de le confirmer, quand survint la sortie de route, suite au penalty manqué de Asamoah Gyan (7'). Traversant une zone de turbulences, les joueurs d'Afrique australe surent tenir bon, repoussant avec succès les assauts ghanéens. Leur gardien de but, Kenendy Mweene, se distinguant particulièrement dans cette épreuve. Tel un éclair, Emmanuel Mayuka surgissait en contre-attaque pour inscrire l'unique but de la rencontre (79'). Une réalisation qui propulse la Zambie en finale. Ironie du sort, cet ultime match se jouera à Libreville. La capitale gabonaise au large de laquelle, le 27 avril 1993, toute une équipe du KK 11, ancêtre des Chipolopolo, avait péri dans un accident d'avion. L'aéronef militaire venait d'y faire escale, et devait transporter joueurs et encadreurs au Sénégal pour un match des éliminatoires de la Coupe du monde 1994. «Je pense que nous devons rendre hommage aux héros de la nation, en remportant la coupe, nous devons la ramener au pays. Il est important que nous jouions, en croyant en nous, tout en sachant qu'il y a eu des gens, avant nous, qui n'y sont pas arrivés, qui sont morts dans leur course à la même coupe. L'heure est venue pour ceux qui sont là de faire la gloire de la Zambie, des Zambiens», avait déclaré à un reporter de Reuters, à l'entame de la compétition, Yotham Mwanza, le président de l'Association des supporters zambiens. «Nous allons retourner au Gabon pour l'histoire, car l'équipe zambienne y est décédée en 1993», a déclaré mercredi lors de sa conférence d'après-match, le coach Hervé Renard. «C'était catastrophique pour la Zambie. Je pense que 12 millions de Zambiens attendaient cela. Nous allons jouer pour eux, pour la Zambie, car c'est un pays fantastique.» Quelques jours auparavant, l'un des tauliers de l'équipe, Christopher Katongo, avait également évoqué ce poignant anniversaire. «Ce serait magnifique de jouer la finale au Gabon, a-t-il estimé. On a perdu toute l'équipe nationale en 1993. Leurs âmes sont quelque part là-bas... Mais il ne faut pas se relâcher. Si on veut aller à ce niveau, il faut rester réveillés», avait dit le capitaine des Chipolopolo Boys. Son vœu est donc exaucé. Dimanche prochain, la Zambie va disputer la troisième finale de son histoire. Les deux précédentes, en 1974 et 1994, s'étaient soldées par des échecs. La troisième fois sera-t-elle la bonne ? Difficile a priori de répondre par l'affirmative, car elle sera face à une Côte d'Ivoire donnée grandissime favorite. Mais les Chipolopolos ont déjà mis hors course le Sénégal et le Ghana, chouchous des bookmakers, alors... --------------------------------------------------- Le Roi Pelé, l'invité surprise Après l'élimination du Gabon, le chef de l'Etat Ali Bongo a appelé ses compatriotes à assister à la demi-finale entre la Côte d`Ivoire et le Mali. «Venez au stade, j'ai un cadeau pour vous», leur avait-il lancé. Ce présent, les spectateurs de la demi-finale l'ont reçu avec beaucoup d`enthousiasme. Il s'agissait du Roi Pelé, invité spécial du président Bongo pour la CAN-2012. --------------------------------------------------- La finale décalée de 30 minutes Initialement programmé à 20h, la finale de la CAN Orange 2012, qui mettra aux prises ce dimanche soir la Côte-d'Ivoire avec la surprenante équipe de Zambie au stade de l'Amitié Sino-Gabonaise de Libreville, vient d'être finalement décalée d'une demi-heure «pour des raisons techniques et de logistique», assure la CAF.