Serrar : «Le regretté Bekkar n'a pas été écouté» C'est tard dans la nuit de lundi à mardi que la décision est tombée. La finale de la Supercoupe de l'UNAF, qui devait opposer ce samedi le Club africain à l'ESS a été tout simplement annulée. C'est un communiqué laconique qui a été rendu public sans toute autre forme d'explication. Dans ces mêmes colonnes, nous faisions état de la difficulté pour les autorités tunisiennes de trouver un juste compromis après les graves événements qui se sont déroulés à Port-Saïd (Egypte). Les responsables de l'organisation au sein de l'UNAF, les autorités du gouvernorat de Ben Arrous, dont dépend le stade de Radès, et des membres de la FTF se sont réunis pendant des heures et le ministère de l'Intérieur était resté inflexible dans sa position : la finale se déroulera à huis clos, sinon ce sera l'annulation pure et simple. Ce sera finalement cette dernière décision qui sera prise, et cela après l'intervention du ministre de l'Intérieur en personne. Hammar et Serrar ont été informés mardi matin C'est le président de la LFP, Mahfoud Kerbadj, qui a informé les deux responsables du club sétifien, Hammar et Serrar, de la décision du report du match. Aussitôt, Serrar a essayé, en vain, d'entrer en contact avec Raouraoua, en sa qualité de premier responsable de l'UNAF, pour avoir de plus amples éclaircissements. EST-MAS de Fès maintenu Comme tout le monde le sait, l'ESS et le Club Africain devaient en découdre pour le titre de l'avant-dernière saison. Celui de la saison passée mettra aux prises le MAS de Fès avec l'ES Tunis. Aussi bizarre que cela puisse paraître, cette dernière rencontre est maintenue sans aucune condition. Club africain-ESS est-il un match à haut risque ? Tout le laisse penser, car aucun autre argument que celui lié à la sécurité n'a été avancé pour expliquer l'annulation du match qui devait opposer le CA à l'ESS. On a voulu, d'une manière assez maladroite, il faut le reconnaître, ne pas donner l'occasion aux dizaines de milliers de supporters du CA, réputés pour être les plus turbulents de Tunisie, d'être les auteurs de tout malencontreux dérapage. Plus de 1 000 supporters de l'Entente étaient attendus Selon les échos provenant des différents fiefs du club sétifien, plus d'un millier de supporters étaient prêts à aller donner de la voix pour encourager les Djabou et consorts à Tunis. Est-ce là une des raisons qui ont effrayé les autorités tunisiennes ? Pour rappel, ils étaient plus de 7 500 en 2010 à Béja lors d'une rencontre face à l'équipe locale pour le compte justement de la coupe de l'UNAF, sans qu'il y ait eu le moindre incident à déplorer. Serrar a accepté le huis clos… Il y a trois jours de cela, alors que des échos faisaient état de la programmation du match à huis clos, Serrar a saisi l'UNAF pour l'informer que l'ESS ne refusait pas cette éventualité. La suite est connue. … et propose que la finale se joue à Sétif Aussitôt la décision de l'annulation de la rencontre connue, Serrar a saisi la direction de l'UNAF pour l'informer qu'il serait heureux de voir la finale se jouer à Sétif. Il s'est engagé à ce que tout soit prêt pour ce grand rendez-vous dans les jours qui viennent. Nessma veut un report et non une annulation La chaîne de télévision privée tunisienne, Nessma TV, qui possède les droits exclusifs en ce qui concerne la retransmission des rencontres entrant dans le cadre des compétitions de l'UNAF, a aussitôt réagi par la voix de son directeur. Ce dernier refuse catégoriquement l'annulation. Il veut que la rencontre soit seulement reportée à une date ultérieure. Il est vrai que Nessma est le plus grand perdant sur le plan financier dans cette affaire. Karoui, son directeur, veut que le match se joue à Sétif Les responsables de Nessma refusent catégoriquement cette idée de report. Ils avanceront que l'argument sécuritaire ne tient absolument pas la route et que, par ailleurs, le match doit se jouer et cela pour respecter tous les contrats de sponsoring qui ont été signés. Karoui, le directeur de cette chaîne de télévision, a proposé que la rencontre se déroule à Sétif dans les semaines qui viennent. ---------- Serrar : «Le regretté Bekkar n'a pas été écouté» Pour le premier responsable du club sétifien, cette décision est la plus mauvaise. «Nous n'en serions pas là si l'UNAF avait suivi le conseil de l'un de ses membres, le regretté Bekkar. Ce dernier avait appuyé notre demande de faire jouer la finale à Sétif et cela au vu de l'instabilité qui règne en Tunisie. Cette décision d'annuler le match pour des raisons pas du tout évidentes est la pire de toutes, car les premiers à être sanctionnés, ce sont les joueurs qui voient leurs efforts partir en fumée.» Serrar a rencontré Geiger Le premier responsable de l'ESS, Abdelhakim Serrar, s'est rendu avant-hier au stade du 8-Mai 45, lors de la séance d'entraînement. Avant que celle-ci ne débute, il s'est longuement entretenu avec Geiger et l'objet de leur discussion a porté sur la préparation du match de ce samedi à Tunis. Le Suisse n'a pas manqué de rassurer Serrar en ce qui concerne l'abnégation dans le travail de la part des joueurs. Ghazali s'est entraîné Tout porte à croire que Ghazali est finalement revenu à de meilleurs sentiments. Dès son retour à Sétif, il a pris le chemin du stade où il s'est entraîné avec le reste du groupe. A court de compétition, il est peu probable que Geiger compte sur ses services pour les prochaines échéances. Benkhodja et Karaoui aux soins Deux joueurs non concernés par le prochain match se sont rendus au stade. Il s'agit de Karaoui et de Benkhodja qui se sont dirigés vers la salle de soins où ils ont été pris en charge par le kiné du club, car tous deux blessés. On a pensé à un vol spécial Après avoir confirmé la réservation pour les membres de la délégation à bord du vol de ce jeudi, les dirigeants sétifiens se sont renseignés auprès d'Air Algérie sur le coût d'un vol spécial Alger-Tunis. La décision d'opter pour l'une des deux formules devait être prise aujourd'hui. Bien sûr, l'annulation de la rencontre fait que le voyage à Tunis n'aura pas lieu. Affaire Edangar Un avocat du joueur bientôt à Sétif Comme rapporté dans nos précédentes éditions, l'ESS a été condamnée à verser d'importantes indemnités, sous peine de se voir défalquer des points, à son ancien joueur Edangar. L'échéancier proposé par les dirigeants de Sétif ayant été accepté, il ne reste plus qu'à s'entendre sur les modalités de paiement. Mais les organismes bancaires qui ont été contactés ont tous refusé d'être associés à une telle transaction. C'est pour cela qu'un des avocats du cabinet Bertrand, chargé de défendre les intérêts du Franco-Tchadien, se rendra dans les tout prochains jours à Sétif. Il exige un document bancaire L'un des avocats d'Edangar se rendra donc bientôt à Sétif pour récupérer la somme d'argent correspondant au paiement de la première tranche des indemnités dont sont redevables les Sétifiens. Cette somme est de près de 600 millions de centimes. Il a été exigé des responsables de l'ESS de se faire délivrer un certificat de la part d'un organisme bancaire. Sur ce document, seront stipulées les raisons du refus de prendre en charge la transaction. Pas facile ! Le silence «coupable» de la FAF On se rappelle que dès que l'affaire Edangar-ESS s'est déclenchée, les dirigeants sétifiens ont sollicité le premier responsable de la FAF pour lui demander son soutien. Ce dernier a rassuré ses interlocuteurs en leur promettant un soutien total, dans le cadre de la loi, bien entendu. L'affaire se poursuivra avec une condamnation de l'ESS à payer de lourdes indemnités au joueur. Devant le refus des banques de se charger de la transaction, la direction du club sétifien a une nouvelle fois sollicité la FAF pour qu'elle se charge de faire parvenir aux avocats du joueur la somme due. Mais aucune réponse ne sera donnée alors que la demande des Sétifiens est tout à fait légitime. Tout cela laisse libre cours aux supputations les plus folles, surtout que l'instance fédérale a eu déjà à intervenir dans des affaires similaires pour aider des clubs autres que l'ESS. L'AG de la SPA aujourd'hui à l'hôtel Zidane... C'est aujourd'hui, à partir de seize heures, que se tiendra l'AG ordinaire de la société Black Eagles qui gère les affaires de l'ESS. Les actionnaires et les membres de la société tiendront leur réunion au niveau de la salle de conférences de l'hôtel Zidane. Cette AG devait se tenir le 26 janvier avant d'être reportée à aujourd'hui. ... elle sera suivie de la réunion du CA Une fois les travaux de l'AG terminés, le conseil d'administration de la société Black Eagles se réunira. Ses membres auront à dresser un bilan d'une année d'activité, définir les objectifs futurs et dégager les moyens pour les atteindre. Le MJS veut un bilan financier Les services du ministère de la Jeunesse et des Sports ont saisi la direction du club sétifien, avant-hier, par écrit. Il a été demandé l'envoi du bilan financier concernant l'année écoulée, et cela à l'instar de tous les clubs professionnels de L1 et de L2. Il y a de cela une année, les larmes de Serrar ! Cela fait une année jour pour jour que Serrar a démissionné de son poste de président du CSA-ESS. Tout le monde se rappelle que, ce jour-là, l'homme fort du football sétifien avait pleuré à chaudes larmes dans l'enceinte de la salle de conférences du parc d'attraction. Serrar laissera ainsi les destinées du sport amateur à Sétif aux mains d'une autre personne. Il sera, quelques temps plus tard, désigné à la tête de la SPA Black Eagles, qui gère le club professionnel.